Gao Zhisheng, un weiquan en enfer

Il y a quelque temps, un ami me demandait si la Chine était une « dictature » et, sincèrement, j'avais bien du mal à répondre ! Elle restait à mes yeux un Etat autoritaire où le Parti Unique monopolisait le pouvoir, sans doute, mais non pas une dictature au sens propre du terme dans la mesure où la répression cédait de plus en plus la place au droit et où une certaine libéralisation du régime laissait un certain espace d'expression à l'opposition, même si celle-ci n'était pas constituée comme telle au niveau politique. Les « weiquan », les défenseurs des droits civiques, n'hésitaient plus à mettre l'Etat en délicatesse et à exiger de lui qu'il respecte dans les faits les principes démocratiques qu'il proclame lui-même très haut tout en les bafouant allègrement.

Mais cette libéralisation, dans laquelle nombre d'entre nous sans doute mettaient un peu d'espoir, a d'étroites limites dont témoigne la terrible descente aux enfers de Gao Zhisheng, l'avocat-courage de la Chine, auquel Le Nouvel observateur vient de consacrer un article bouleversant. Je vous y renvoie....

Un témoignage bouleversant, en effet.....merci Laoshi

C'est effectivement bouleversant. D'autant que Gao Zhisheng était vraisemblablement conscient des risques qu'il courait, d'où les mesures prises pour mettre sa famille à l'abri.
Dommage que l'article parle de : "propriétaires de puits de pétrole confisqués par le gouvernement local" alors qu'en Chine tout ce qui est foncier, fonds et tréfonds, reste propriété collective inaliénable (avis aux quasi propriétaires d'appartements en Chine). Il ne s'agit donc pas d'éventuelle indemnité d'expropriation, mais d'indemnité pour perte d'exploitation.
Souvent, l'hostilité des média à l'encontre de la Chine nuit à leur crédibilité.

Merci pour cette précision, Hebei. je pense que c'est justement ce caractère "inaliénable" qu'avait mis en avant l'avocat qu'est Gao Zhisheng.