L'art chinois reste "fondamentalement populaire", estime le DG d'Art Basel

"L'art chinois reste fondamentalement populaire", estime Noah Horowitz, directeur général d'Art Basel, qui prédit des dépenses continues en art et antiquités de la part des particuliers fortunés (HNWI) malgré un marché difficile, soutenues par un fort appétit des acheteurs chinois et une augmentation des dépenses pour les artistes émergents et les femmes.

"C'est un marché tellement vaste avec tant de choses qui se passent, à Beijing, Shanghai, Guangzhou et ailleurs, que je pense qu'il y a un intérêt continu. Nous le voyons le plus visiblement dans notre foire de Hong Kong et nous pouvons nous attendre à ce que cela continue", a dit le patron de la plus grande foire d'art au monde dans une interview virtuelle récemment accordée à Xinhua, commentant la récente sortie du rapport "The Art Basel and UBS Survey of Global Collecting 2024".

Ce rapport a été rédigé par l'économiste culturelle Clare McAndrew d'Arts Economics et réalisé en collaboration avec le géant bancaire suisse UBS. L'enquête examine les dépenses, la participation aux événements, les motivations des HNWI en matière de collection et leurs interactions avec les artistes, les galeries et les institutions. Elle révèle des informations sur les comportements des HNWI sur 14 marchés du monde entier en 2023 et au premier semestre 2024.

M. Horowitz décrit cette enquête comme la plus importante du genre à ce jour, laquelle a recueilli les réponses de plus de 3.660 HNWI au Brésil, en France, en Allemagne, à Hong Kong, en Indonésie, en Italie, au Japon, en Chine continentale, au Mexique, à Singapour, en Suisse, à Taiwan, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.

"La Chine est une économie vaste et diversifiée avec de nombreux artistes et galeries actifs et elle contribue énormément au commerce mondial de l'art", assure-t-il.

"L'histoire plus large de l'Asie est vraiment convaincante. Nous voyons beaucoup de clients de toute la région asiatique assister à nos expositions, s'y intéresser et rester très actifs. C'est un marché extrêmement important pour nous et nous pouvons nous attendre à ce que ce dynamisme se poursuive", ajoute M. Horowitz.

Les HNWI de Chine continentale ont dépensé le plus en art et antiquités en 2023, ainsi qu'au premier semestre 2024, avec une médiane de 97.000 dollars, soit plus du double de celle de toute autre région étudiée, ce qui indique selon le rapport que le fort retour aux dépenses s'est maintenu malgré les inquiétudes concernant un ralentissement du marché, insiste le patron d'Art Basel.

Noah Horowitz souligne également un appétit important pour l'achat d'oeuvres d'artistes vivants et une augmentation des dépenses pour les artistes émergents et les artistes féminines.

"Je pense que cela rappelle qu'au plus haut niveau du spectre de la richesse, il y a encore des dépenses considérables pour l'art et les produits de luxe", dit-il à Xinhua.

Fondée en 1970 par des galeristes de Bâle, en Suisse, Art Basel organise aujourd'hui les plus grandes expositions d'art moderne et contemporain au monde. Elle compte quatre sites : Bâle, Miami Beach, Hong Kong et Paris.