Quartier chinois de Paris Choisy
Jusqu'à la fin des années 60, le XIIIème et tout particulièrement les quartiers Gare et Maison Blanche, faisaient partie du Paris populaire de l'Est. La majorité des actifs qui y résidaient sont des employés et des ouvriers. Le quartier était aussi une zone d'emploi industriel : de nombreuses petites entreprises y travaillaient les métaux, le cuir, le bois sans oublier l'usine d'automobile Panhard à la Porte de Choisy.
Très tôt, la présence d'une population ouvrière, mal logée et mal controlée explique la localisation dans le quartier de nombreuses opérations de construction de logements sociaux. Mais c'est surtout la rénovation du "secteur Italie" qui a bouleversé le quartier. Cette opération, la plus vaste entreprise dans la capitale, a débuté dans les années soixante et n'est toujours pas terminée. Ce sont dans les nouveaux ensembles immobiliers, gare et emprise SNCF de Tolbiac et les terrains des usines Panhard qu'est né le quartier chinois du XIIIème arrondissement.
La rénovation du XIII
Envisagée avant la guerre, la destruction des îlots insalubres de Paris a été longtemps freinée par des problèmes financiers. En 1965, l'Etat et le Conseil de Paris ont envisagé une certaine participation du secteur privé aux travaux de rénovation par le biais d'Associations Foncières Urbaines. Le projet démarre avec deux vastes zones de constructions de grandes tours les Olympiades et la Résidence Masséna
Lors de la construction des appartements, les promoteurs ont visé une clientèle de cadres supérieurs et moyens, jeunes, qu'ils pensaient attirer par la modernité du quartier et par l'avantage d'habiter Paris tout en bénéficiant de facilités telles que des équipements sportifs, commerces, activités culturelles... Les documents publicitaires ont mis en valeur l'importance du futur équipement social du quartier : salles de théâtre, de cinéma, de concert, bibliothèques, stades, piscines, centres sportifs, crèches, écoles... A partir de 1972, date d'achèvement des premières tours et jusqu'en 1977, un nombre élevé de logements ont été mis chaque année sur le marché. Mais la vente s'est faite plus lentement malgré des prix moins élevés que dans d'autres quartiers parisiens et a connu de surcroît un ralentissement des ventes lié aux difficultés économiques en 1974. Début 1975, Valéry Giscard d'Estaing a décidé de stopper le reste de la rénovation du secteur Italie.
L'implantation des résidents asiatiques
L'offre de logements dans les grands immeubles vides construits au milieu des années 70 a pu donner un caractère fortuit à l'implantation des asiatiques dans le quartier. Après la prise de pouvoir des communistes dans l'ancienne Indochine en 1975, les Chinois, installés à la fin du XIXe et au début du XXe dans la région, ont été persécutés par les régimes de Pol Pot au Cambodge et celui des Communistes au Viet Nam et qui ont provoqué une forte émigration de Réfugiés indochinois vers la France (plus de 100 000).
Les asiatiques se regroupent dans les immeubles de l'avenue d'Ivry, de l'avenue de Choisy et du boulevard Massena. Le quartier offre des services très diversifiés. Les commerces ethniques de base sont très nombreux sur les deux grands axes des avenues d'Ivry et de Choisy : supermachés, restaurants, banques, assurances, traiteurs, librairies, agences de voyages, agences immobilières, boulangeries, boucheries, pâtisseries, salons de coiffure, hôtels, prêt à porter, vente de vidéo et casettes. Aujoud'hui, le développement du quartier est soutenu par une spécialisation poussée et par l'implantation de grandes sociétés d'importation de produits alimentaires.
Sur plus de 200 000 asiatiques que compte la région parisienne, 35 000 vivent dans cet arrondissement qui assure l'approvisionnement non seulement de la région parisienne mais couvre aussi la quasi totalité des besoins des communautés asiatiques en France. Plus encore, son aire d'influence ne cesse de s'étendre et est devenu aujoud'hui le plus grande centre d'approvisionnement des asiatiques en Europe.
