Hiong-nou
Hiong-nou ou Xiongnu 匈奴 est un peuple de bergers nomades de la haute Asie, peut-être identique aux Huns, qui reste un mystère pour les historiens.
Apparus dans l'histoire chinoise dès la fin du IIème millénaire avant JC, les Hiong-Nou ravagèrent la capitale de la dynastie des Tcheou en 822. Au IVème siècle avant J.C., ils étaient aux prises avec la principauté de Tchao. La supériorité militaire de ces nomades tenait essentiellement à l'extrême mobilité de leur cavalerie d'archers, ce qui rappelle beaucoup les Huns.
Au IIIème siècle avant JC, les Hiong-nou furent confédérés sous l'autorité d'un Chan-yu et devinrent encore plus redoutables, dominant alors toute la haute Asie. De la Mandchourie à la Sibérie occidentale, ils avaient ainsi réduits tous les autres peuples en vassalité. C'est pour les tenir en respect que la Chine entreprit dès la fin du IIIème siècle avant JC, la construction de la Grande Muraille.
La lutte contre les Hiong-nou occupa toute la politique extérieure de la dynastie des Han. Une première série de campagnes fut menée sous le règne de l'empereur Wudi (140-87 avant JC) et les troupes chinoises du général Wei Ts'ing pénétrèrent jusqu'au coeur de l'empire Hiong-nou, de l'autre côté du Gobi (128 avant JC).
Quelques années plus tard, les Hiong-nou furent chassés d'une grande partie des terres qu'ils avaient conquises. La campagne militaire menée par le général Pan Tch'ao vers 70-80 après J.C. brisa définitivement la puissance de ce peuple.
Une partie des Hiong-nou restèrent aux abords de la grande muraille et se sinisèrent rapidement ; d'autres se retirèrent au coeur de l'Asie centrale se fractionnant en une multitude de groupes. Certains repartirent au VIIème siècle à l'assaut de la Chine, mêlés au T'ou-kiue (Tujue 突厥), tandis que d'autres s'installèrent dans la steppe des Kirghises. Peut-être est ce de ce dernier groupe que sortirent les Huns. Cependant aucune identification scientifique n'associe de manière irréfutable les deux peuples.
