Chronologie : La Chine aux Expositions universelles
Le lien qui unit la Chine à l'Exposition universelle remonte aux origines de l'Exposition.
Au printemps 1851, la nouvelle de la première Exposition universelle, en Grande-Bretagne, parvient à Shanghai. C'est à l'époque une ville portuaire émergeante et un centre du commerce. Xu Rongcun, un marchand originaire de la province du Guangdong apprend que le gouvernement impérial des Qing n'a aucun projet de participation à l'événement. Il décide alors d'y prendre part comme exposant privé et envoie 12 caisses contenant son produit: de la soie de Huzhou. Ces échantillons seront la première présence de la Chine à une Expo universelle.
Alors que le monde occidental est à l'apogée de sa révolution industrielle, le gros des 100 mille articles présentés à l'Expo est constitué de machines à vapeur de taille et d'usage variés. Dans un premier temps, les six millions de visiteurs sont séduits par l'énergie implacable de ce qui représente la plus haute technologie de leur temps. Pourtant, durant la seconde moitié de l'Expo, la soie de Huzhou de Xu Rongcun tient graduellement la vedette. A la fin de l'Expo, son produit obtient une médaille d'or et une autre d'argent. La reine Victoria en personne remet médailles et certificats à Xu Rongcun, tandis que les commandes locales et étrangères commencent immédiatement à affluer dans sa boutique de Shanghai.
Lors de l'Exposition universelle de 1867, l'organisateur envoie une invitation au monde entier, le gouvernement de la Dynastie des Qing (1664-1911) est ainsi pour la première fois invité à participer à l'Exposition universelle. Le gouvernement n'y prête aucune attention à cause d'un préjugé contre le commerce profondément enraciné. Pourtant, cela ne peut pas empêcher le souhait des chinois clairvoyants de connaître le monde extérieur.
Wang Tao, réformiste de l'époque, visite l'Exposition à Paris à titre individuel. Il décrit même cette expérience dans son oeuvre "Essai de voyage", où nous trouvons la description du village de l'Expo, la visite de l'Expo et surtout les pièces de théâtre présentées par une troupe de Guangdong. Son livre est considéré comme la première description d'une Exposition universelle par un Chinois.
En 1878, où l'Exposition universelle a lieu à Paris, Guo Songtao, premier fonctionnaire diplomatique envoyé par le gouvernement de la Dynastie des Qing au monde occidental, est présent à la cérémonie d'ouverture avec une délégation chinoise et rencontre des fonctionnaires étrangers.
Li Shuchang, un membre de la délégation, écrit un article sur cette exposition, et surtout, il décrit la présence de la Chine : le pavillon chinois (l'orientation est, les avant-toits relevés, un petit pavillon dans la cour, etc.), les objets à vendre dans le pavillon (la porcelaine, le thé, les ustensiles en bronze, les éventails en ivoire, etc.) ainsi que les objets exposés (la porcelaine, les meubles en bois et les paravents brodés de Guangdong qui sont les meilleurs).
Au cours de l'Exposition universelle de Paris en 1889, Chen Jitong, conseiller de l'ambassade de Chine en France, accompagne beaucoup de Chinois qui ne maîtrisent pas de langues étrangères et qui ne vont jamais à l'étranger. Ensemble, ils visitent la tour Eiffel (l'architecture symbolique de cette exposition), découvrent le dirigeable et visitent la Galerie des machines où sont exposées les techniques de pointe de cette époque.
A cause de la décadence de la Chine, les affaires liées à sa participation aux expositions universelles sont contrôlées par les étrangers qui administrent la Douane chinoise jusqu'au début du XXe siècle.
En 1904, la Chine envoie sa première délégation gouvernementale à l'Expo de Saint Louis (Missouri, Etats-Unis) et construit un village et un pavillon chinois. On doit attendre jusqu'en 1906, à l'Exposition de Milan (Italie), pour que la Chine mette un terme à la situation où les étrangers dédiaient de sa participation à l'exposition. A partir de ce moment-là, les organisations officielles et populaires chinoises participent conjointement aux expositions universelles.
En 1915 le gouvernement républicain chinois qui vient d'être crée à la suite de l'effondrement de l'empire féodal participe à l'Exposition universelle Panama-Pacifique de San Francisco. Lors de cette édition, la Chine remporte un succès considérable avec un nombre total de prix à 1211, l'alcool de marque chinoise "Maotai" et "Cognac Keya" de la compagnie Zhang Yu ayant obtenu des médailles d'or. C'est également le cas du célèbre fabricant d'encre Hu Kaiwen, couronné pour son modèle d'encre de cérémonie représentant un globe terrestre applati. Ce modèle est encore fabriqué dans l'usine Hu Kaiwen d'Anhui.
A cette occasion, l'alcool Maotai est renommé comme le deuxième alcool du classement mondial. On raconte encore aujourd'hui une anecdote à propos de Maotai. En raison de son emballage simple et du manque de publicité, la marque Maotai avait été négligée au début de l'exposition. Grâce à une bonne idée du participant chinois, qui fit tomber exprès par terre une bouteille d'alcool, le parfum de l'alcool Maotai se répandit, attirant les visiteurs qui vinrent le déguster et découvrir son excellente qualité. Néanmoins, lors de cette Exposition, la Chine n'a pas encore pu faire reconnaître sa modernité.
Lors de l'Expo 1926 à Philadelphie aux Etats-Unis, la Chine, en plus des produits traditionnels comme la soie, le thé et la broderie, commence à montrer des produits industriels tels que l'imprimerie, des produits de beauté, des articles en cuir, des machines électriques et des produits de cuivre ou d'acier, ceci signifie que la Chine obtient un certain progrès dans l'industrie moderne mais on ne peut pas nier qu'il existe encore un grand écart entre la Chine et d'autres pays comme le Japon.
En 1982 la Chine Nouvelle participe à la Foire Internationale et à l'Expo sur l'Energie qui a lieu à Knoxville. C'est sa première manifestation sur la scène internationale après la réforme et l'ouverture sur l'extérieur. Pourtant cette fois elle fait face à une exposition déjà modifiée : il n'y a plus de stand, plus de produits exposés, plus de médailles d'or, il ne reste qu'un parc à thème gigantesque.
De nos jours, lors des Expositions universelles, chaque pays doit construire son propre pavillon qui reflète d'une manière générale sa puissance et exprime ses propres caractéristiques. La Chine d'aujourd'hui, la "Chine Nouvelle" a construit un pavillon qui présente ses beaux arts, sa technologie dans les nouvelles énergies ainsi que les briques de la Grande Muraille et les guerriers en terre du tombeau de l'Empereur Qin. Cette construction a reçu un déluge de compliments d'autres pays.
En 2010, ce sera au tour de la ville cosmopolite de Shanghai d'accueillir cet événement historique d'envergure internationale. En l'espace de plus d'un siècle, des délégations gouvernementales chinoises et des particuliers visitent et participent à pratiquement toutes les éditions de l'Expo. En même temps, tous ces événements sont les témoins de la montée de la puissance nationale de la Chine et de sa confiance grandissante.
