Proverbes chinois

Lorsqu'il y a beaucoup de poules des sables. On peut vendre sa femme. (Lorsque ces oiseaux migrateurs arrivent très nombreux à la fin de l'automne ils annoncent un hiver très rigoureux en Mongolie intérieure. Ces oiseaux arrivent en bandes nombreuses, et affectionnent les solitudes.)

Lorsque la fille s'acoquine avec un homme, la mère n'en est pas fâchée ; Lorsque le visiteur débauché arrive, le chien n'aboie pas. (Telle mère, telle fille !)

Un imbécile qui se fâche, c'est comme une marmite de terre qui se met à bouillir. (Cela ne durera pas qu'il ne se soit fait tort à lui même.)

Chez les jeûneurs C'est l'homme qui se dit vertueux, mais le Coeur ne l'est pas (vertueux).

Un mont si haut qu'il soit craint un homme lent. Si la route est longue il y mettra quelques jours de plus.

Une haute montagne ne peut cacher le soleil. Avoir raison ne consiste pas à crier et à se démener.

Sur le versant d'une montagne, il ne faut jamais faire un pas en arrière.

Changer une tarare en cercueil. C'est un objet qui laisse passer le vent, et tu voudrais y enfermer un homme ! (Pour se moquer de quelqu'un qui a fait quelque chose en dépit du sens commun.)

Lorsque la Mère des éclairs a perdu son soulier, elle ne sait si c'est dans les nuages ou dans le brouillard. (S'applique : ou bien à un étranger qui ne connaît ni les lieux ni les personnes, ou bien à un imbécile qui ne peut jamais se débrouiller.)

La puissance de l'eau fait lever les lièvres des creux des montagne ; La puissance de l'eau de vie fait monter des paroles de trois ans. (L'alcool fait dire des mots qu'on pensait depuis des années, elle excite les vieilles rancunes.)

La chèvre avec son soupçon de queue s'aventure partout. (S'applique à un homme qui veut se mêler de tout)

Lorsque les chèvres broutent le restant des plants de chanvre, c'est que toute herbe a disparu. (Tu viens trop tard. Tu as manqué l'occasion.)

Lorsque pour gravir une montagne on ne peut monter son cheval, c'est un mauvais cheval Lorsque pour descendre une montagne on ne descend pas de cheval, c'est un mauvais homme. (Dans le premier cas le cheval est une rosse, dans le second cas l'homme est inhumain.)

Si tu montes cette montagne, coupe ces fagots ; Si tu traverses cette rivière, enlève tes souliers. (Guide toi d'après les circonstances)

Qu'on leur brûle du papier, ce n'est qu'une poignée de cendres. Qu'on leur appose de l'eau de vie, ce n'est qu'un peu de liquide. C'est moins bien que leur donner un peu de nourriture quand ils vivent. (Allusion aux cérémonies pour les morts. On brûle du papier monnaie, on place de l'alcool près du cercueil ; ces honneurs posthumes rendus aux parents ne valent pas les soins qu'on prend d'eux pendant leur vie.)

Il y a une sanction pour le bien comme pour le mal. Si la sanction ne se fait pas, c'est que l'heure n'en est pas arrivée.

Il est plus facile de tuer un tigre dans la montagne que d'ouvrir la bouche et d'accuser quelqu'un. (Parce que celui-ci aura recours aux représailles.)

Pour monter sur le toit, ne pas se servir d'échelle, c'est fièrement grimper. (Se dit d'un flatteur, d'un courtisan, qui pour flatter consent à faire toutes les besognes, et ne trouve rien rebutant.)

Lorsque pour coudre des souliers on ne se sert pas de poinçon. C'est que l'aiguille est bonne.

Lorsqu'on ne donne pas la prostration en brûlant du papier, c'est comme si l'on voulait allumer la lampe sans brûler de l'huile. (Un sacrifice sans prostrations ne sert à rien.)

Lorsqu'on s'est brûlé les mains, les pieds ne font pas mal. (Le malheur d'autrui laisse indifférent.)

A dix Li de distance il n'y a plus de parole véridique. (Il n'y a plus moyen de connaître la vérité.)

Lorsqu'on ne peut finir une affaire (en paroles), on ne peut frapper les jambes avec un gourdin. (On ne peut jamais employer d'arguments violents.)

Qu'une affaire soit grande ou petite Du moment qu'elle est déférée au Officiers, elle aura une conclusion.

Lorsqu'on frappe, les mains ne sont pas bonnes. Lorsqu'on injurie, la bouche n'est pas bonne. (Lorsqu'on frappe on qu'on insulte on a toujours tort.)

Le serpent rampe par le trou. Le boa ne peut en faire autant. (Petits et grands ont différentes manières d'agir.)

Si l'on ne réfléchit pas trois quatre fois à une affaire, on s'en repentira quand elle sera terminée.

Il faut traiter une affaire tout de suite. Il faut manger la nourriture chaude.

Si le corps se dresse bien droit, on ne s'inquiète pas si son ombre est de travers. (Bien faire et laisser dire.)

Lorsqu'on a fait le brouet (aliment grossier, presque liquide) avec du millet vert, il est inutile de se récrier après coup. (Inutile de se récrier quand une affaire est faite.)

Si tu ne prends pas la bouteille d'huile en main Tu ne te graisseras pas la main. (Qui ne s'engage pas dans une mauvaise affaire, n'aura pas à en déplorer les suites.)

Que tu t'échines à reposer une meule sur ta main, est ce que cela peut servir à quelque chose ? (Est-ce que tout cela est bien utile ?)

Le chaudron de chaque famille a une poignée noire. (Tout le monde a ses défauts.)

Sur un énorme rat, qu'il y ait un chat timide, cela suffit pour qu'il le craigne. (Contre la force, pas de résistance.)

Les belles paroles n'apaisent pas la faim.

Une femme remariée fait des misères. Un pantalon de peau de chèvre fait du bruit.

Lorsque la deuxième fille est assise en palanquin, qu'elle s'appuie sur le devant, ce n'est pas bien, qu'elle s'appuie par derrière, ce n'est pas bien. (Tu feras ce que tu voudras, ce sera mal de toute façon.)

Les oreilles fines, l'oeil clairvoyant, les mains habiles. (débrouillard)

On ne peut obtenir par la violence des enfants. On ne peut gagner par la violence de l'argent.

Lorsque le fils est grand, il ne reconnait plus l'autorité de son père. Lorsque la fille est grande, elle ne reconnait plus l'autorité de sa mère.

Il vaut mieux voir quelque chose que d'en entendre parler. Par les yeux on arrive au vrai, par les oreilles on arrive au faux.

Un cheval fatigué ne se couche pas Un cheval qui se couche n'est pas fatigué.

Le rassasiement engendre des affaires sans utilité. La pauvreté fait sortir des affaires criminelles. (L'opulence fait faire des bêtises ; La pauvreté incite au crime.)

Donner à crédit c'est autant que perdre. Exiger sa facture c'est autant que mendier.

Le phénix engendre le phénix. Le dragon engendre le dragon. Les ratons du rat savent creuser des trous. (Tel père tel fils.)

Lorsque le vent ne souffle pas, l'arbre ne s'agite pas. Lorsque personne ne vient, le chien n'aboie pas. (Il n'y a pas de fumée sans feu.)

Père et fils ne peuvent pas toujours se rencontrer. Mari et femme ne peuvent pas toujours être ensemble.

Le mari et la femme dorment toujours ensemble et cependant dans leurs poitrines il y a deux coeurs. (S'emploie pour exprimer comment il peut y avoir divergence d'idées même entre personnes très intimes.)

Un richard, habitant au fond des montagnes, a des parents au loin. Qu'un pauvre habite dans un marché fréquenté personne ne se soucie de lui

Un petit roquet qui fond sur les souris s'occupe beaucoup d'affaires qui lui sont étrangères. (Pour dire : tu te mêles de choses qui ne te regardent pas.)