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Zhang Zuolin

© Chine Informations - La Rédaction

Zhāng Zuòlín 张作霖, né en 1873 à Haicheng, province du Liaoning et décédé en 1928, est un seigneur de la guerre chinois.

Zhang ZuolinZhang Zuolin, seigneur de la guerre de Mandchourie des années 1920, doit sa postérité tant à sa place politique prédominante qu'au caractère sanguinaire avec lequel il s'est frayé son chemin. Représentant l'effondrement de l'ordre impérial, l'autocratie sans limite qu'il instaure en Mandchourie, fait de lui un exemple type parmi les seigneurs de la guerre.

Parmi les seigneurs de la guerre, Zhang Zuolin fait partie de la seconde génération. La première, lettrée, est constituée de militaires impériaux au pouvoir lors de la révolution de 1911. Zhang, d'une famille de paysans chinois, accède au pouvoir militaire par des chemins détournés.

Il est recruté en 1895 par l'armée chinoise, pour la guerre contre le Japon. La défaite de la Chine face à un ancien vassal, est cuisante. Zhang Zuolin, qui a déserté, devient chef d'une bande de malfaiteurs en Mandchourie. En 1905, il s'engage du coté japonais dans la guerre russo-japonaise, d'où les Japonais sortent encore une fois vaiqueur. Cette victoire boulerse les conceptions ethnocentriques occidentales: des Asiatiques, pour la première fois, l'emportaient dans une guerre moderne. Bien qu'officiellement chinoise, la Mandchourie passe dans la sphère d'influence japonaise. Zhang Zuolin s'y fait connaître des Japonais. Il gagne un statut officiel en participant à la répression du mouvement révolutionnaire de 1911. En 1915, il a assez de pouvoir pour faire chasser le gouverneur civil de Mandchourie et prendre sa place. Sa position est officialisée par le président Yuan Shikai qui a alors besoin de son soutien militaire. Il est nommé gouverneur militaire du Fengtianun, territoire correspondant approximativement à la province du Liaoning, en 1916.

Zhang Zuolin, contrôle au nord de Pékin l'une des plus imposante armée chinoise. À Pékin, le jeu politique se militarise entre les différents chefs, une armée telle que celle de Zhang Zuolin constitue un soutien non négligeable. Les jeux d'alliances entre chefs bénéficient à Zhang Zuolin qui s'associe à Cao Kun, du parti du Zhili, contre le président de la République, Duan Qirui, représentant du parti Anfou. Vainqueur, il partage donc le pouvoir avec Cao Kun durant deux ans. La guerre éclate ensuite entre ces deux partis, Zhang la perd, se réfugie derrière la Grande Muraille sur son domaine, où grâce aux soutiens financiers japonais, il reconstitue ces forces militaires. En 1924, il rattaque Pékin, et gagne rapidement, grâce à la trahison d'un chef militaire du Zhili, le « général chrétien » Feng Yüxiang. Entretemps, il a étendu son domaine à une partie de Mongolie et passé certains accords avec les soviétiques sur les voies ferrées de Mandchourie, comme un chef d'État autonome l'aurait fait.

En 1924, il réinstalle à la tête de l'État Duan Qirui, qui n'a plus aucun pouvoir et qui s'enfuit deux ans plus tards, effrayé des avancées de troupes de Feng Yüxiang. La guerre a repris entre les alliés de la veille, et Feng, qui perd, doit s'enfuir en Russie où sur les conseils des soviétiques, il décide de s'allier avec les nationalistes de Canton qui viennent de lancer l'Expédition du Nord (Beifa). Ce mouvement de reconquête vise à abolir la domination des seigneurs de la guerre sur le territoire chinois. Zhang Zuolin abandonne Pékin en 1928, mais meurt à bord de son train privé lors de sa retraite en Mandchourie dans un attentat qu'une faction militaire japonaise avait organisé.

Son fils Zhang Xueliang (1901-2001) lui succédera.

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