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Zhang Xian

© Chine Informations - La Rédaction

Zhang XianIl existe en Chine un dieu à qui l'on demande spécialement de donner des bébés de sexe masculin, c'est l'Immortel Zhang Xian. Comme un certain nombre de divinités populaires, il est issu de la transformation d'un ancien rite de la religion antique, en sorte que les trois sources fondamentales de la religion chinoise moderne, religion antique, Bouddhisme et Taoïsme, ont fourni chacune leur contribution à la dévotion populaire sur ce point, particulièrement important, de la continuation de la famille et de son culte.

Dans l'antiquité, à la naissance d'un garçon, on suspendait à gauche de la porte un arc en bois de mûrier ; quelques jours après, quand l'enfant avait été accepté formellement par le chef de famille, on décrochait cet arc pour tirer six flèches d'armoise sur le ciel, la terre et les quatre points cardinaux, afin d'écarter toutes les calamités. Cette cérémonie, qui s'est perdue peu à peu dans presque toute la Chine, semble s'être conservée longtemps en se modifiant dans certaines parties du Sichuan, où elle fut personnalisée en Zhang l'Immortel (le nom est dû à un jeu de mots : l'expression Zhanggong, bander l'arc, a le même son que Zhang gong, Monsieur Zhang).

C'est en effet du Sichuan que nous voyons ce culte sortir pour la première fois ; d'après une anecdote célèbre, la veuve du roi de Shu (Sichuan), entrée dans le harem du fondateur de la dynastie Song après la conquête du royaume de son mari à la fin du Xe siècle, avait gardé le portrait de son premier mari, et, quand l'empereur lui demanda un jour qui c'était, intimidée, elle répondit que c'était l'image de l'Immortel Zhang du pays de Shu qui donne des enfants. L'anecdote est peu sûre, mais, vers le milieu du siècle suivant, Su Xun (qui vécut de 1009 à 1066), originaire de Meishan au Sichuan, attribuait, dans une pièce de vers, aux sacrifices qu'il avait faits à l'Immortel Zhang la naissance de ses deux fils les grands écrivains Su Shi et Su Zhe.

Un peu plus tard, c'est encore un poète originaire de cette province, Li Shi (milieu du XIIe siècle) qui parle des peintures très répandues où il est figuré tirant de l'arc. Il semble que le centre de son culte était un temple qu'il avait sur le mont Jingchang, dans la sous préfecture de Meishan, et que les éloges de Su Xun, célèbre par lui-même et surtout par ses fils, ne contribuèrent pas peu à le répandre hors de son pays d'origine. Le dieu nouveau, en effet, fut peu à peu honoré dans tout l'empire, et, au début des Ming, le poète Gao Qi (qui fut exécuté à l'âge de trente neuf ans à la fin du XIVe siècle), n'ayant pas d'enfant, en recevait l'image d'un daoshi de ses amis et le remerciait en vers ; mais il n'avait pas oublié l'origine provinciale de celui qu'il appelle l'Immortel de Chengdu.

On le représente comme un homme d'âge mûr bandant un arc ou une arbalète avec quoi il tire vers le ciel : souvent on place dans le coin de l'image le Chien Céleste s'enfuyant sur un nuage. Son rôle fondamental est, en effet, de protéger les enfants contre le Chien Céleste (l'étoile Sirius), qui préside à un des trente passages dangereux de leur vie et les dévore. En outre, on lui demande de donner des enfants, mais, dernier souvenir du rite dont il est sorti, il n'apporte que des garçons. C'est pourquoi son image est accrochée au mur dans la chambre des jeunes mariés. Il est souvent accompagné de son fils Jiantan, qui porte entre ses bras l'enfant qu'il donne à ses dévots ; certains trouvent plus convenable de faire remettre l'enfant à la mère par une femme et lui adjoignent la Dame qui Donne des Enfants, Songzi niangniang, qui est aussi une des suivantes de la Sainte Mère (outre que c'est un des titres de celle ci ainsi que de Guanyin) ; d'autres fois, c'est lui-même, en costume de lettré, et sans son arc, qui présente l'enfant, et on lui donne la place du dieu des Émoluments dans la Triade du Bonheur. Dans les temples ou les chapelles qui lui sont dédiés (les Temples des Cent Fils sont, suivant les lieux, consacrés à la Sainte Mère ou à Zhang l'Immortel, de même que les Chapelles des Cent-Fils qui se trouvent souvent parmi les nombreuses salles des temples des dieux des Murs et des Fossés), on le fait suivre souvent de son fils et de la Dame qui Donne des Enfants, et on range le long des murs à droite et à gauche les Douze Esprits du Cycle, shier yuanjia, dont chacun préside à une des douze années, et veille sur les enfants qui naissent en son année ; on y place fréquemment aussi, comme dans les temples de la Sainte Mère, les déesses de la Petite Vérole et de la Rougeole.

Dans certaines régions, d'autre part, on l'identifie à Zhang Guolao 張果, l'un des Huit Immortels, et c'est l'image de celui-ci, monté sur son âne blanc, que l'on accroche dans la maison.

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