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Étudiants ouvriers chinois en France (1920-1940)

© Chine Informations - La Rédaction

Entre 1919 et 1920, plus de 2000 jeunes chinois sont partis en France pour étudier. Parmi eux, on retrouve plusieurs grands noms de l'Histoire contemporaine chinoise, tels que ZHOU Enlai 周恩来, DENG Xiaping 邓小平, CHEN Yi 陈毅, NIE Rongzhen 聂荣臻, LI Fuchun 李富春…

On doit l'origine de ce mouvement à LI Shizeng 李石曾, un des premiers étudiants chinois en France. LI est le fils du Ministre de la Défense chinois de l'Empereur Guangxu. Il est arrivé en France en 1902 et étudie à l'École pratique d'agriculture de Montargis et à l'Institut Pasteur où il consacre son temps à la chimie et à la biologie.

En 1907, LI Shizeng adhère au Tongmenghui (同盟会 Ligue unie ou Alliance révolutionnaire, un mouvement de résistance clandestin créé par Sun Yat-sen et Song Jiaoren au Japon, le 20 août 1905, visant à "renverser les barbares mandchous, rendre la Chine aux Chinois, établir une république et redistribuer les terres avec égalité."). Il crée ensuite dans la banlieue parisienne (à La Garenne-Colombes) une usine qui fabrique des produits alimentaires à base de soja. En 1909, Li rentre en Chine d'où il repart aussitôt accompagné d'une trentaine d'ouvriers qu'il convie à travailler dans son usine. Son but était d'attirer en France des ouvriers chinois afin qu'ils puissent travailler tout en étudiant : ces ouvriers suivent des cours de français et de sciences le soir après le travail. En 1916, à la création de la Société franco-chinoise de l'éducation avec CAI Yuanpei, il est chargé du secrétariat général. Cette association aide les jeunes étudiants chinois à venir poursuivre leurs études en France tout en travailler dans son usine afin de financer leur vie. Tel est le début du mouvement "Qin gong jian xue" (travailler pour étudier).

(miniature) Étudiants ouvriers chinois en France (1920-1940) Étudiants ouvriers chinois en France (1920-1940)

(miniature) Étudiants ouvriers chinois en France (1920-1940) Étudiants ouvriers chinois en France (1920-1940)
Salles de cours des étudiants ouvriers par la Société franco-chinoise de l'éducation, 1916.

Avec le soutien du Ministère de l'éducation chinois et l'Ambassade française, LI Shizeng crée des écoles préparatoires, d'abord dans sa ville natale Baoding (保定, dans la région de Hebei), ensuite dans une vingtaine de villes chinoises pour les étudiants désirant se rendre en France. Entre 1919 et 1920, ces écoles ont envoyé près de 2000 élèves en France. Une grande partie de ces jeunes chinois étaient des lycéens et étudiants proche des courants révolutionnaires. La France, le lieu saint de la Révolution populaire, représentait pour eux la modernité, la liberté et la démocratie.

Ces élèves arrivent d'abord en bateau à Marseille, puis empruntent la voie ferroviaire pour Paris, ses banlieues et d'autres régions. DENG Xiaoping, NIE Rongzhen et WANG Ruofei travaillent alors dans l'usine de caoutchouc Hutchinson à Montargis, et ZHOU Enlai à Renault Billancourt.

Étudiants ouvriers chinois en France (1920-1940)
Certificat de travail de Renault pour CHEN Guangxi (écrit "Kuanshi").

Tout en travaillant, ces jeunes étudient le français et suivent les programmes scolaires normaux dans les écoles françaises, telles que l'école publique de Montargis, de Fontainebleau, l'Université de Paris et de Grenoble.

CHEN Yi
CHEN Yi 陈毅 à gauche

Dans le même temps, les révolutionnaires chinois se préparent à créer le parti communiste en Chine. Les plus proche du courant communiste parmi les jeunes étudiants en France ont ainsi créé le groupe communiste des chinois en France, DENG, ZHOU y font partie des actifs.

ZHANG Shenfu, LIU Qingyang, ZHOU Enlai, ZHAO Guangchen
Les actifs du groupe communiste, 1921 à Paris. De gauche à droite :
ZHANG Shenfu张申府, LIU Qingyang 刘清扬,
ZHOU Enlai 周恩来, ZHAO Guangchen 赵光宸.

WANG Ruofei
WANG Ruofei 王若飞 à Paris.

(miniature) Étudiants ouvriers chinois en France (1920-1940) Étudiants ouvriers chinois en France (1920-1940)
Juillet 1924, 5ème congrès de la Ligue de jeunes communistes chinois en Europe.
Premier rang à partir de la gauche : 1er, NIE Rongzhen, 4ème, ZHOU Enlai.
Dernier rang, 3ème à droite : DENG Xiaoping.

Certains autres sont plutôt partisans de "sauver le patrie par la science". Ils poursuivent leurs études dans des différents domaines avant de rentrer en Chine lorsque la République populaire est déclarée. Parmi eux, CHENG Maolan程茂兰 a obtient son doctorat en astrophysique à l'Université de Lyon et reçoit le titre de chevalier de l'Académie de Science française, puis devient en 1957 le directeur de l'Observatoire de Beijing (Pékin) ; ZHU Xi 朱洗 est docteur en biologie à l'Université de Montpellier et devient académicien en Chine. Ces étudiants ont joué un rôle important dans l'introduction de la science moderne en Chine.

Étudiants ouvriers chinois en France (1920-1940)
Thèse de doctorat de ZHOU Yunjin 周云锦 (écrit "Tcheou" à l'époque),
"Des dettes publiques chinoises", publiée en 1927.

En 1981, des sinologues français ont publié un ouvrage rassemblant les archives historiques laissés par ces étudiants ouvriers chinois en France : Étudiants ouvriers chinois en France, 1920-1940, Catalogue des archives conservées au Centre de recherches et de documentation sur la Chine contemporaine (Geneviève Barman, Nicole Dulioust, édition École des hautes études en sciences sociales).

Plus d'informations et photos d'archive (en chinois)

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