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Fin de la concession française à Shanghai (1849-1946)

© Chine Informations - La Rédaction
   

Fin de la concession française à Shanghai (1849-1946)Dès le lendemain de la Première Guerre mondiale, des voix se sont élevées pour dénoncer le régime des concessions, notamment lors de la conférence internationale de Washington (1922). La condamnation est sans appel : "La pratique et la tradition ont constitué un état de fait que les conventions ne peuvent justifier. (...). (On n'a pas respecté) la lettre des Traités, lesquels donnaient aux Français seulement le droit de louer des terrains et non de s'organiser d'une façon presque indépendante sur une portion du territoire." (Lettre du MAE au ministère de la Justice, 14 mai 1923). Ces idées sont exploitées par la propagande japonaise, le Japon se faisant le héraut de la lutte contre l'ingérence occidentale. Elles prennent toute leur résonance dans le cadre de l'occupation japonaise après 1937 et du second conflit mondial. Il s'agit alors, pour les Japonais, de donner de l'envergure au gouvernement "antoche" de Wang Jingwei qu'ils soutiennent à Nankin après avoir évincé Chiang Kai-shek.

Shanghai subit le contre coup du double conflit. Une grave crise sociale s'installe. Les concessions sont isolées du reste de la ville par des barbelés (la concession internationale sera investie par les Japonais en 1941, après Pearl Harbor) et doivent accueillir un nombre considérable de réfugiés. Au sein de la communauté française, des divisions se font jour, avec une infinité de nuances, entre fidélité au maréchal Pétain et ralliement à la France libre, écho lointain et retardé des évènements de métropole.

C'est sous la pression japonaise que les autorités françaises de Vichy se résolvent à l'abandon des concessions. Le 30 juillet 1943, le consul général Roland de Margerie remet officiellement les clés de la concession française au maire de Shanghai Cheng Gengbo. La mise en cause nationaliste de l'exterritorialité consentie par la Chine impériale aux puissances coloniales trouve ici son dénouement. La décision française, d'ailleurs précédée des renonciations similaires des Anglo-saxons et des Japonais, est le fruit d'une politique extrême-orientale complexe à laquelle la France participe en raison de son implantation en Indochine. Mais cette rétrocession, issue de négociations entre représentants de deux pouvoirs illégaux (Wang Jingwei d'une part, la France de Vichy d'autre part) n'est pas sanctionnée par un traité international.

Il faut attendre le rétablissement de la légalité républicaine et la signature, le 28 février 1946 à Chongqing, d'un traité de renonciation par la France à l'exterritorialité en Chine et aux droits y relatifs, pour que soit mis fin officiellement à l'existence de la concession française de Shanghai.

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