Femmes de réconfort (2)
La Seconde Guerre Mondiale a été le décor d'une pratique inavouable et longtemps dissimulée qui est celle des femmes de réconfort. Il s'agissait tout simplement d'un système d'esclavage sexuel organisés et avalisés par les autorités japonaises pour leur armée déporté au loin.
Les victimes étaient généralement originaires du pays occupé par les armées et la marine nippones. Le plus souvent, il s'agissait de mineures et célibataires. Selon les recherches, les jeunes filles étaient appâtées grâce à de fausses annonces de recrutement de serveuses ou d'ouvrières. Dans certains cas extrêmes, les jeunes filles étaient enlevées à leur famille. Les femmes de réconfort sont de plusieurs nationalités : coréennes pour la plupart, indonésiennes, indochinoises, birmanes, australiennes mais aussi japonaises. Pendant les périodes de recrutement, des chefs de village ont été sollicités pour regrouper les jeunes femmes afin qu'elles se portent volontaires.
Au départ , parfois transportées de ville en ville, de pays en pays pour suivre les troupes, elle se sont retrouvée plus tard dans des maisons closes qui ont vu le jour en territoire occupé. Sous le règne du prince KotohitoKan'in, le nombre de ces maisons closes ont doublé voire triplé atteignant 150 dans les grandes villes.
Le terme de "femmes de réconfort" n'est guère adéquat puisque ces jeunes femmes n'étaient pas là de leur plein gré. Les origines de ce terme ainsi que de l'apparition même de cette pratique furent aussi très contesté. En effet, cette pratique fut établie pour plusieurs raisons. La première était bien entendue de maintenir le moral et la santé des troupes. La deuxième était de limiter les viols pratiqués en grand nombre par les militaires sur les populations afin de faire taire les rumeurs. Des convois entiers de femmes dites prostituées ont donc été organisés.
Les maisons closes étaient gérées par l'armée ou la marine. Bien qu'une rémunération fût prévue à la base, les jeunes filles ne recevaient rien puisque ce sont les dirigeants qui touchaient la plus grosse partie des sommes réglées par l'armée nippone. Certes les conditions de vie de ces femmes étaient prises au sérieux mais c'était surtout par souci de la santé des hommes qui entraient en contact avec elles.
Leur quotidien était aussi bien organisé. La maison n'ouvrait que de 9h à minuit du lundi au dimanche. Comme dans n'importe quelle entreprise, les femmes avaient droit à 2 jours de repos et souvent cela correspondait aux menstruations. Bien sûr, elles n'avaient pas le droit de sortir ou de s'éloigner de la maison close. Selon le témoignage poignant de certaines d'entre elles, elles étaient souvent battues, torturées voire mutilées en cas de désobéissance.
La pratique atteint son apogée entre 1938 et 1945 avec environ plus de 2000 maisons closes dans les pays occupés. Le scandale éclate même quand les recherches ont permis de découvrir l'existence d'un "centre de délassement" de 1000 femmes pour 100 000 hommes à Kwandong en Corée. Après de multiples investigations, de nombreux documents confirment l'existence de ces bordels et de ces femmes de réconfort. Le nombre des victimes approchent de la barre des 200 000 en moyenne pendant cette période. Bien sur, les estimations sont radicalement différentes d'un pays à l'autre.
Longtemps ignoré, l'esclavage sexuel est aujourd'hui reconnu comme un crime de guerre. De nombreuses femmes victimes ont porté plaintes. Le cas des "halmoni" coréennes sont un exemple. Mais le combat est de longue haleine. L'année 2007 fut une année décisive pour permettre à ces victimes de se faire dédommager pour ce qu'elles ont subi. Le but de leur action est de faire reconnaitre par les autorités japonaises actuelles de leur faute et de demander d'éventuelles réparations. Elles réclament des excuses et la responsabilité de cette pratique.
NDLR : il s'agit d'un article résumé sur les "Femmes de réconfort". Vous trouverez un autre article plus complet ici.