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Kamikaze

© Chine Informations - La Rédaction

Kamikaze (Japon)

Le terme Kamikaze (特別攻撃隊, とくべつこうげきたい, Tokubetu kōkeki-tai) signifie littéralement "dieu du vent" en japonais, mais la tradition courante voudrait que l'on opte plutôt pour l'appellation de "vent divin" ou encore "unité d'attaque spéciale".

Définition

Un kamikaze est à l'origine un militaire de l'Empire du Japon qui, durant la guerre, effectuait une mission-suicide en écrasant son avion sur une cible adverse.  Cependant, si l'on considère que certains kamikazes le faisaient volontairement au nom de leur empereur, il n'en demeure pas moins qu'il existe des cas isolés où les concernés étaient contraints par l'état-major militaire ou encore par la pression de la société.

Si l'on étend le champ d'études, le terme fait aussi référence à tout individu qui sacrifie intentionnellement sa vie dans un attentat-suicide. De manière plus large, c'est également une action à travers laquelle une personne fait preuve de renoncement à l'égard de sa carrière et de son avenir.

Origine

Dans les faits, la toute première apparition du mot kamikaze se rencontre dans las Annales du Japon ou Nihn Shoki, dans lesquelles il désigne le vent qui souffle et traverse la région d'Ise ainsi que le sanctuaire d'Amaterasu. Un peu plus tard, l'appellation se retrouve à l'époque Edo, surtout au cours de l'histoire très riche du Grand Japon ou Dai-Nihon Shi, un récit dans lequel le kamikaze renvoie à de puissantes tempêtes, de véritables typhons légendaires qui ont fait rage entre 1274 et 1281. Ces évènements auraient d'ailleurs forcé la flotte de Kubilai-Khan à prendre la fuite, arrêtant ainsi brusquement les tentatives d'invasions menées par les mongoles. Dès lors, le terme est aussi employé pour désigner en japonais l'idée d'une intervention divine. 

A l'automne 1944, le mot kamikaze fut de nouveau emprunté par la Marine impériale pour évoquer la toute première unité d'attaque spéciale connue sous le nom de "Tokubetsu kōgeki-tai", fréquemment abrégé en Tokkōtai. A l'époque, le groupement est constitué de pilotes formés pour projeter leurs avions sur des bâtiments de l'ennemi. En général, l'on affirme que seules quelques escadrilles se sont vraiment baptisées sous cette dénomination dans la mesure où un grand nombre d'escadrilles ont préféré arborer le nom de Mitate par exemple ou encore de Yasukuni pour l'idée d'un "pays apaisé".

Concept

D'une manière générale, le concept renvoie à des attentas-suicide perpétrés par des aviateurs militaires au sein de l'Empire du Japon. Ces attaques étaient menées à l'encontre de l'unité navale des Alliés, notamment dans le cadre de la dernière ligne droite de la campagne du Pacifique au cours de la Seconde Guerre mondiale. Les Kamikazes ont été mis en place afin de détruire des navires de guerre de manière plus efficace que durant une attaque conventionnelle. Les statistiques relatives à ces entités évoquent plus de 47 navires alliés, 300 structures, des torpilleurs d'escorte et leurs transporteurs qui ont été détruits lors d'attentats kamikazes. Parallèlement, environ 4000 pilotes kamikazes ont aussi été sacrifiés. L'on estime également que près de 14% des attaques menées par ces groupes sont parvenues à atteindre et endommager des navires.

D'autre part, les avions kamikaze sont pour la majorité des missiles dotés d'explosif qui sont guidés, des outils de guerre spécialement fabriqués à partir d'avions originels. Le procédé pour ces pilotes de la mort consiste à faire le nécessaire pour planter leurs avions à l'insu des navires ennemis, ce que l'on appelait alors un "body attack". C'est dans un plan d'attaque précis et minutieux que sont organisées ces offensives, avec une combinaison ingénieuse d'explosifs, des bombes, des torpilles et des réservoirs de carburant. Sur tous les points, la précision de l'attaque est incroyable mais requiert le recours à une importante charge. La justification de ces actes était dans l'ensemble, que ce soit pour les pilotes ou les avions à sacrifier, de réussir à paralyser ou à détruire le plus grand nombre de navires de l'adversaire.

Histoire

On remonte l'existence de ces attaques en Octobre 1944, à la suite de nombreux échecs militaires qui s'avérèrent critique pour les Japonais. En effet, progressivement, ces derniers ne détenaient plus la domination aérienne, en raison de modèles obsolètes et de pilotes manquant d'expérience. D'un point de vue macro-économique, le Japon a rencontré une nette réduction de son potentiel de guerre, ainsi qu'une diminution accélérée de ses compétences industrielles, en comparaison des Etats-Unis. Néanmoins, la fierté de la population l'empêche d'exprimer une quelconque volonté de se rendre. Toutes ces circonstances mêlées ont conduit au recours à des manœuvres kamikaze pour pallier à l'avancement des alliés vers les îles japonaises. En guise d'exemple, USS Bunker Hill a été frappé de plein fouet par des kamikazes dirigés par Kiyoshi Ogawa Ensign et un autre aviateur, à a date du 11 mai 1945. Durant cette offensive, plus de 389 personnes ont été tuées ou portées disparues, pour un équipage de 2600 marins.

Si l'on considère que le terme kamikaze renvoie principalement à des attaques aériennes, l'appellation a aussi été empruntée pour désigner différents attentats-suicides volontaires. L'armée nippone a aussi été employée ou organisée de façon à faire des plans pour des unités d'attaque spéciales japonaises, incluant celles où sont impliqués des sous-marins, des torpilles humaines, des vedettes ou encore des plongeurs. L'Allemagne nazie a également formé son escadron d'avions suicides : les Léonidas, même si les commandants du pays éprouvaient davantage de réticence à la pratique.

La perception traditionnelle de la mort plutôt que de la défaite, de la capture ou encore de la honte qui s'en ressortirait a été profondément enracinée dans l'éducation des militaires japonais. En effet, c'est une des plus vielles traditions du samouraï, inscrite dans le Bushido code, soit la loyauté et l'honneur jusqu'à la mort.

La tradition

La tradition de la mort au lieu de la défaite, la capture et la honte perçue a été profondément ancrée dans la culture militaire japonaise. C'était une des traditions les primaires du samouraï et du code Bushido : loyauté et honneur jusqu'à la mort.

Pareille tactique militaire était reléguée sur le compte du désespoir. Ainsi, durant le cérémonial qui précède le départ, les militaires devaient vouer leur allégeance à Hirohito, déclinaient un tanka qui constituait un poème d'adieu pour le devoir de sacrifice et buvaient leur dernier saké en se tournant face à la direction de la région dont ils sont originaires.

Cet acte de bravoure était le plus souvent accompagné d'un cri de guerre, comme à l'époque des samouraïs, probablement afin de se donner du courage, c'est ce qu'ils dénomment le "Tennō heika banzai".  L'expression signifierait littéralement "Longue vie à sa majesté l'empereur" ou plus communément l'interjection "Banzai", qui fut largement vulgarisé au cinéma.

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