Coiffure chinoise (Histoire)
Qu'ils soient tressés, coupés courts, ondulés ou teints, les cheveux des femmes sont influencés dans leur modification par la tendance de l'époque, par des besoins émotionnels et par les personnalités individuelles.
Coiffures féminines Chinoises au début du 20° siècle
Au début du 20° siècle, La Chine vivait toujours sous le régime de sa dernière dynastie féodale. Tout le monde portait des cheveux tressés. Les hommes avaient la moitié du crane rasé et les cheveux à l'arrière nattés. Il en était de même pour les petits enfants. A son adolescence, la chevelure d'une jeune fille pouvait commencer à n'être plus coupée.
Tresses et chignons
Les adolescentes coiffaient leurs cheveux en deux chignons derrière leurs oreilles, alors que les jeunes femmes célibataires portaient une tresse attachée avec un fil de laine rouge. Les femmes mariées portaient un seul chignon. Les chignons des jeunes mariées avaient habituellement la forme d'un papillon.
Le procédé de "confection" de cette coiffure est complexe: en premier, il faut peigner les cheveux en arrière ; ensuite, les nouer étroitement près du cuir chevelu avec un morceau de fil ;puis entortiller la chevelure plusieurs fois pour quelle ne se desserre pas avant de l' enrouler en chignon à l'arrière de la tête ; enfin , le fixer avec une épingle à cheveux en forme de U et l'envelopper d'un filet.Les femmes âgées ou celles ayant moins de cheveux portaient aussi des chignons postiches fabriqués en vrais cheveux. Comme tout ce "tralala" était compliqué, les femmes des familles riches employaient des domestiques, souvent des femmes d'âge moyen issues de familles pauvres, pour arranger leurs cheveux à leur place.
Boîte à bijoux
Outre le temps et des efforts, ces coiffures nécessitaient aussi de nombreux accessoires. Les femmes de cette époque possédaient toutes une boîte où l'on trouvait des peignes, des épingles à cheveux, des boucles d'oreilles et des bracelets.
La boîte était fabriquée en bois et décorée de peintures ou de sculptures. Peu importait que la fabrication soit simple ou raffinée, c'était l'objet qu'une femme chérissait le plus.
La Révolution commença à partir de la coiffure
Au début des années 1900, Sun Yat Sen, un pionnier de la Révolution démocratique Chinoise, prit l'initiative de couper sa natte alors qu'il menait une révolution pour renverser la Dynastie Qing. Après le succès de la Révolution de 1911, les hommes rivalisèrent entre eux pour se faire couper leurs nattes. Aux alentours de 1915, quelques femmes commencèrent aussi à avoir les tresses coupées.
Mais cela ne dura pas longtemps et la plupart des femmes recommencèrent à laisser pousser leurs cheveux longs et à les enrouler de nouveau en chignon. Le chignon en forme de S était le plus populaire à cette époque Il ressemblait à la lettre "S", horizontale ou verticale
Difficile d'avoir les cheveux courts
Le Mouvement anti-impérialiste et anti-féodalité du 4 Mai 1919 éclata en Chine. Avec l'introduction d'idées Occidentales de démocratie et de science, quelques intellectuelles connurent des idées à propos de l'émancipation des femmes, ce qui éveilla leur propre conscience.
Qing Dejun était étudiante à l'Ecole Industrielle pour Femmes de Chengdu et membre d'une organisation d'étudiants progressistes. Elle avait souvent besoin d'assister à une réunion qui se tenait à proximité, dans l'Ecole Normale de garçons. Afin de ne pas être tracassée par les gardiens lorsqu'elle entrait ou sortait de l'école, elle coupa ses cheveux courts pour imiter le style de coiffure d'un étudiant masculin.
Zhong Fuguang, une autre étudiante, se fit aussi couper les cheveux courts. Leur style de coiffure fut alors appelé style "Napoléon" ou "Washington".Pourquoi coupèrent-elles ainsi leurs cheveux ? Qing Dejun et Zhong Fuguang racontèrent plus tard que, comme c'était leur première coupe, non seulement elles mêmes mais aussi les coiffeurs étaient sans idées quant au style qu'elles pourraient avoir. Aucun coiffeur n'avait encore créé de coiffure courte pour femme à Chengdu. Finalement, elles purent seulement couper leurs cheveux selon le style masculin le plus populaire .Beaucoup de gens étaient gênés en les voyant et se moquaient d'elles, mais, selon Zhong Fuguang, "Nous ne les regardions pas" Aux yeux de certaines personnes entêtés et conservatrices, le comportement de Qing et Zhong était une hérésie et un outrage à la décence. Après s'être fait couper les cheveux, une autre étudiante fut forcée par sa mère de rentrer chez elle dans une chaise à porteurs et rapidement mariée.
Qing Dejun fut exclue de l'école .En 1921, déguisées en homme, sa meilleure amie et elle quittèrent le Sichuan pour poursuivre leurs études. Quand elles traversèrent Chongqing, elles firent des discours aux étudiantes locales à propos de l'émancipation des femmes, provoquant une réaction puissante de leur public. De nombreuses étudiantes les imitèrent et se firent aussi couper les cheveux courts. Une union autonome locale d'étudiants répétèrent et jouèrent aussi une nouvelle pièce, "Difficile d'avoir nos cheveux coupés courts"
Mouvement de la Culture Nouvelle
En Juillet 1921, le poste de Police de Chengdu, qui était monopolisé par les seigneurs de la guerre, publia une note interdisant aux femmes d'avoir les cheveux coupés courts. Cette loi suscita immédiatement des critiques et une résistance de la part des progressistes.
Avec la popularisation et l'accroissement du Mouvement de la Culture Nouvelle, des femmes aux cheveux courts pouvaient se rencontrer à la fois dans les grandes villes comme Chengdu et Chongqing, mais aussi dans des chefs-lieux.
La popularisation des coiffures ondulées "occidentales"
Avec l'influence occidentale s'étendant vers l'Est, la plupart des beautés modernes dans les grandes villes portèrent leurs cheveux ondulés.
Dans les années 20, le style de coiffure "cheveux courts" devint progressivement à la mode. Ils étaient alors plus longs que de nos jours. Dans les grandes villes, de nombreuses femmes coquettes aimaient attacher leurs cheveux avec un morceau de soie ou porter un bandeau orné de bijoux.
Comme il y avait un grand nombre d'étudiantes revenant d'Europe et du Japon à cette époque, un genre de chignon imitant le style Japonais était populaire parmi ces étudiantes ainsi que parmi les femmes progressistes. Avoir une frange était aussi du dernier cri.
Beautés à la mode
Entre les années 1920 et 1930, l'ondulation permanente apparut dans de grandes villes comme Shanghai, Beijing et Nanjing. Des esclaves de la mode féminine grouillaient chez leurs coiffeurs pour avoir les cheveux crantés et certaines se faisaient faire une coloration. Des calendriers publiés à Shanghai comportaient principalement des portraits de "beautés" à la mode avec les cheveux ondulés. Une des raisons pour laquelle les cigarettes "Meily" de Shanghai se vendaient mieux que celles de Tianjin, de la marque Qianmen, était que les paquets avaient tous des portraits de ces beautés à la mode arborant une permanente.
Poursuite résolue de la beauté
En 1934, le Gouvernement National du Guomindang initia le Mouvement de la Vie Nouvelle, visant à réformer la vie quotidienne du peuple avec le principe de "soigné, précis, simple, net, rapide et réaliste". Le gouvernement de Nanjing publia une circulaire à toute la nation, qui interdisait strictement aux femmes d'avoir les cheveux permanentés. Inexorablement, les boucles commencèrent à disparaître chez les femmes modernes de Nanjing. Néanmoins, les affaires marchaient toujours bien pour les permanentes à Shanghai et Beijing, ce qui montrait une forte recherche de la beauté chez ces femmes.
Styles de coiffure d'une société qui change
Dans les années 50 et 60, les coiffures "Libération", "Doubles tresses" et "Cheveux en Mouvement" furent chacunes à leur tour à la mode durant plusieurs années. A la fin des années 70, la coiffure ondulée fit une apparition soudaine, balayant toutes les tailles, moyennes ou grandes.
Le premier style de coiffure de la période post révolutionnaire était la coupe courte portée par les femmes soldats dans les Zones Libérées. Cette coupe à hauteur d'épaule était appelée "Coiffure de la Libération", Elle était plus pratique et d'apparence plus soignée que les tresses. Comme c'était la coiffure des femmes cadre, elle se répandit comme une trainée de poudre dans les villes tout comme dans les zones rurales.
Les femmes qui aimaient être féminines ajoutaient une décoration à cette coiffure .Certaines attachaient une épingle à cheveux colorée dans leur chevelure et d'autres épinglaient une petite fleur en soie sur la barrette.
Les jeunes femmes préféraient toujours avoir les cheveux tressés, mais la tresse simple fut remplacée par le style "doubles tresses". Avec des tresses qui dansaient lorsqu'elles bougeaient, ces jeunes femmes paraissaient jolies et pleines de vivacité. "Deux tresses épaisses sur la tête" était la prière pour une fille à cette époque. On pouvait toutefois toujours voir un certain nombre de femmes permanentées comme dans les années 50.
Dans les années 60, la coupe "cheveux courts" devint même plus courte, taillée au ras des lobes d'oreilles et presque sans ornements. Cette mode était-elle en relation avec les changements politiques fréquents et était-elle le symbole que l'enthousiasme révolutionnaire du peuple s'éveillait à nouveau ? La "Révolution Culturelle" nous donne la réponse. La coiffure féminine fut "révolutionnée" en premier à cette époque. Les longues tresses devaient être coupées court, du moins pas plus longues que la hauteur des épaules, sinon un Garde Rouge les coupaient pour vous !!! Les permanentes disparurent aussi de la scène car elles étaient interdites en tant que "bourgeoises". Ainsi, comme un symbole des révolutionnaires, les cheveux courts devinrent à la mode. Quelques femmes Gardes Rouges coiffaient leurs cheveux en deux courtes brosses, qui paraissaient simples et nettes tout en économisant du temps et des efforts.
A la fin des années 70, avec la réforme et l'ouverture de la Chine, les coiffures féminines devinrent de nouveau variées. La permanente était une fois de plus à la pointe de la mode dans les villes. .A la fin des années 80, elle devint très commune. Elle était accompagnée d'un autre style qui devint populaire chez de nombreuses jeunes femmes, une coiffure naturelle appelée "nouilles dans une soupe claire" : porter les cheveux à hauteur d'épaules sans aucune permanente.
Attrayantes coiffures modernes
De nos jours, une coiffure révèle la personnalité et l'expression d'une émotion. Aussi peu soignées ces coiffures peuvent-elles paraître, elles sont de nos jours conçues avec beaucoup de réflexion et des choix méticuleux.
Dans les années 90, la variété de styles de coiffure féminine fleurit comme une prairie en Mai. Avec des contraintes sociales atténuées, une femme pouvait finalement suivre sa propre inclinaison dans le choix d'une coiffure. Les gens ne trouvaient pas étrange de voir une jeune femme ayant ses cheveux teint en "orange-carotte" ou "chou-fleur",ou coupés aussi courts que ceux d'un jeune homme, ou ressemblant à un hérisson avec les cheveux dressés droits en l'air grâce à du gel .Les femmes de tout âge faisaient plus attention à leurs coiffures depuis qu'elles avaient trouvé que c'était un outil spécial pour changer à la fois leur propre image et influencer les opinions des autres envers elles.
Se faire coiffer de nos jours est souvent un moyen de régler son humeur. "Chaque fois que je suis de mauvaise humeur, j'ai l'habitude de courir chez le coiffeur pour me faire coiffer, peu importe à quoi je ressemble après !!!", dit une jeune femme. Il existe bien sûr d'autres raisons d'entrer chez le coiffeur. En Chine, à chaque occasion, la mode et la beauté commence habituellement par la "tête".
