Peinture de cour chinoise
La peinture de cour en Chine se caractérise par le rendu minutieux des détails et par la virtuosité du dessin qui pallient l'absence de modelé et de clairs-obscurs. Sous le règne de Yongle (1403-1425) des Ming, la décoration murale du Palais de Pékin attire de nombreux peintres professionnels formés dans des ateliers spécialisés.
La peinture de Cour atteint son apogée sous Xuanzong (1426-1436). Sous les Qing, les ateliers impériaux réalisent des scènes de genre, reflet de la vie culturelle, sociale et politique du temps. Au XVIIIème siècle, le réalisme occidental, introduit par les peintres jésuites, tel l'italien Giuseppe Castiglione, apporte aux portraits impériaux une vérité nouvelle. La fermeture de la Chine sur elle-même, au XIXème siècle, s'accompagnera d'un retour au formalisme et à la rigidité dans ce même domaine pictural.
Les évènements importants de la Cour: sacrifices, anniversaires, mariages, voyages impériaux sont dépeints sur de longs rouleaux horizontaux. Chaque portrait d'empereur, d'impératrice ou de concubine fait l'objet de plusieurs versions préliminaires jusqu'à obtention de l'approbation impériale.
Il existe également des scènes de la vie ordinaire, au delà des murs du Palais : la Fête de printemps le long du fleuve, par exemple, est l'occasion sous Qianlong de nombreuses copies d'après un original du XIIème siècle. Le souverain en fait reconstituer le décor près du palais d'Eté, ou il sert de cadre à des fêtes ponctuelles. Sont aussi représentées les diverses classes sociales : médecins, commerçants, pêcheurs, mères et leurs enfants etc.
En 1750, Qianlong commande une série de peintures sur les différentes ethnies présentes dans l'Empire : en 1761, quatre rouleaux sont achevés, un par région. Genre mineur, la représentation des jeunes femmes de l'aristocratie est souvent l'oeuvre d'anonymes, utilisant une technique de trait fin et de couleur sombre propre à rendre leur élégante beauté et l'opulence du Palais. Les douze concubines de l'empereur Yonghzeng ou Douze beautés dans le palais d'Eté décrit avec précision les intérieurs, le mobilier et les tenues typiquement chinoises.