Académie impériale de Peinture de Chine
Peinture "Pinsons et Bambou" de l'empereur Huizong
La cour des Tang avait en son temps pratiqué un mécénat actif en attirant à la cour les meilleurs artistes mais c'est à l'initiative de l'empereur Huizong des Song (1101-1126), lui-même peintre et grand mécène, qu'une académie impériale regroupant des artistes peintres choisis pour leur habilité et leur raffinement va donner naissance à une école et à un style. Cette peinture professionnelle organisée et encadrée par l'empereur Huizong en personne s'attache à dépeindre avec sensibilité et délicatesse les éléments de la nature : oiseaux, fleurs, animaux ; elle produit aussi des portraits, des paysages, des scènes historiques commémoratives avec la délicatesse raffinée qui marque toute la production artistique de la dynastie Song.
Les peintres de l'Académie impériale pratiquent un réalisme extrêmement soucieux du détail qui manifeste au plus haut point la maîtrise de leur art. A la chute des Song du Nord, l'Académie s'installe à Hangzhou où elle maintient la tradition du paysage que l'école de Zhe perpétue sous la dynastie des Ming. Au XVIIème siècle des peintres comme Lan Ying (1585-1664) continuent de s'inspirer des maîtres anciens ; il eut lui-même de nombreux disciples dont on redécouvre aujourd'hui les œuvres longtemps tenues dans un certain mépris en raison de leur fidélité imitative à l'égard de leurs maîtres de l'époque des Song. Sous la dynastie mandchoue des Qing, l'empereur Qianlong réorganisera en s'inspirant de Huizong des Song une Académie impériale de peinture qui compte alors plusieurs ateliers accueillant des dizaines de peintres dont certains Occidentaux comme Castiglione. Cette académie qui diversifie ses activités est aussi chargée de l'exécution des décors muraux du palais et de l'illustration des grands moments du règne sous forme de gigantesques rouleaux horizontaux narratifs dont la tradition remonte à la dynastie Song.