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Que fait la Chine en Afrique ?

© Chine Informations - La Rédaction, Le 10/09/2013 03:01

(miniature) Chinafrique Chinafrique

Depuis une quinzaine d'années, la Chine effectue de nombreux investissements sur le continent africain. Cette situation provoque des remous au sein des communautés étrangères, car plusieurs questions se posent face à cette percée de l'Empire du Milieu dans une zone où les anciens investissements ont été largement dominés par les occidentaux. 

La Chine a commencé à beaucoup investir sur le continent noir il y a près de quinze ans maintenant, dans de nombreux secteurs. Cela a incité la communauté internationale à modifier les prévisions sur le développement et a impacté les équilibres géopolitiques et économiques.

En 2004, la capitale chinoise avait donné l'accord pour l'octroi d'une ligne de crédit d'un montant de 2 milliards de dollars au gouvernement angolais, et cette transaction a fait l'objet d'une désapprobation des institutions financières internationales. Trois ans après cet investissement, la Chine a signé un contrat exceptionnel avec le Congo. Elle a ensuite augmenté ses placements dans les domaines se rapportant à la filière zambienne du cuivre, dans le secteur zimbabwéen du charbon, puis dans la filière pétrolifère des pays soudanais et gabonais. En plus de cette croissance de ces investissements, elle a fait des achats d'immenses terrains dans trois pays différents. Dans le domaine de la construction, des projets futurs ou présents d'édification de barrages en Zambie ou au Ghana ont été obtenus par des entreprises chinoises. Celles-ci ont aussi signé des contrats concernant d'autres projets de constructions englobant différentes infrastructures telles que des établissements universitaires, des constructions portuaires, des infrastructures routières et des voies ferrées à travers tout le continent. Mais la Chine a aussi beaucoup investi dans les domaines financiers. En 2007, elle a par exemple acquis 15 % des actions d'une grande banque sud-africaine.

Pour soutenir cette présence chinoise imposante en Afrique dans différents secteurs, des diplomates venant de ce grand pays d'Asie effectuent régulièrement des va-et-vient entre les deux continents.

La forte implication de la Chine dans la vie économique du continent africain a même fait l'objet de la dénomination relativement récente de "Chinafrique".  Selon des observateurs, originaires principalement des pays occidentaux, la principale menace que représente une si forte présence chinoise en Afrique est qu'elle "dévorerait le continent". Cette puissance asiatique s'appuie sur un fort accroissement de son pouvoir économique, un fort besoin de matières premières et présente une forte demande en nouveaux débouchés. La Chine veut étendre son influence mais prioriserait ses propres intérêts sans considérer les conséquences économiques et politiques futures. Les pays qui ont traditionnellement participé à la vie économique africaine ont peur que la stratégie africaine adoptée par la Chine n'ait des répercussions négatives sur la démocratie, la bonne gouvernance et les progrès réalisés concernant les droits de l'homme. Pourtant cet accroissement des investissements financiers de la Chine en Afrique a permis au continent africain de revenir sur le plan économique au niveau international. Mais les efforts fournis par rapport à la réduction de la dette pourraient aussi être impactés par cette incursion chinoise en Afrique. Les craintes de la communauté internationale face aux implantations des entreprises chinoises en Afrique s'appuient aussi sur le fait que celles-ci ne répondent pas aux normes internationales en ce qui concerne le côté social et les impacts sur l'environnement. De plus, la Chine apporte également un appui tant sur le plan militaire que financier et politique à des gouvernements qui n'ont pas obtenu la reconnaissance de la communauté internationale.

Les Chinois rejettent ces supputations occidentales et rappellent que les pays du nord ont une grande part de responsabilité dans le fait que les conditions de vie en Afrique soient mauvaises et que les pays africains soient incapables de se développer davantage. Ils insistent aussi sur les bénéfices obtenus par l'Afrique d'une relation durable avec la Chine, comme une relance de la croissance économique africaine, ou le fait que l'aide chinoise soit efficace et rapide sans aucune forme de contrainte. De plus, les populations africaines auraient beaucoup à gagner en consommant les produits chinois qui sont plus abordables face aux fabrications occidentales.

Les craintes des pays occidentaux peuvent aussi se reposer sur le fait que la présence chinoise réduirait leur influence sur le continent africain. Cette idée est partagée par plusieurs membres des gouvernements africains mais aussi par des intellectuels originaires du continent africain. Ces différentes personnalités sont impressionnées par la réussite chinoise et intéressées par la possibilité de rompre les liens qui lient encore les états africains aux pays qui les avaient auparavant colonisés.

Cet intérêt de la Chine pour l'Afrique remonte en fait à plusieurs années. En effet, dans un ouvrage publié en 1965 par John Colley, celui-ci évoquait déjà l'expansion de la Chine alors communiste en Afrique. Dans les années 60, la relation établie entre la Chine et l'Afrique reposait déjà sur un système basé sur la coopération, la reconnaissance et le respect mutuel. Huit grands principes forment les fondements de ce partenariat :

  • Egalité entre les partenaires
  • Bénéfices mutuels
  • Respect de la souveraineté
  • Utilisation de dons sans intérêt
  • Utilisation de prêts sans intérêt
  • Allègement des charges
  • Renforcement du bénéficiaire
  • Egalité de traitement entre exports chinois et locaux

La Rédaction

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