La situation officielle de la femme en Chine
La situation de la femme en Chine 中国女性的境况.
Dans la société féodale longue de plusieurs millénaires et dans la société semi-féodale et semi-coloniale qui dura plus de cent ans, la femme chinoise fit continuellement l'objet d'actes d'oppression, d'humiliation et d'outrages. Depuis le début de ce siècle, les femmes chinoises, représentant alors un quart de la population féminine mondiale, menèrent, sous la direction du Parti communiste chinois, une lutte héroïque et inlassable pendant plusieurs dizaines d'années, pour la libération de la nation chinoise et leur propre émancipation, et elles s'en sortirent finalement émancipées, à la proclamation de la République populaire de Chine.
La Chine nouvelle déclara que les Chinois jouiraient désormais des mêmes droits que les hommes dans tous les domaines de la vie politique, économique, culturelle, sociale et familiale, et qu'elles deviendraient, comme tous les autres citoyens, maîtres du pays et de la société chinoise. Les différentes lois chinoises leur assurent les droits, le statut, la personnalité et la dignité tout à fait égaux à ceux des hommes. Le gouvernement recourt à des moyens législatifs, administratifs et éducatifs pour supprimer toutes formes de discrimination portant atteinte à la femme et pour défendre ses droits et intérêts particuliers. Aujourd'hui, les femmes chinoises jouissent d'une égalité que la Chine n'a jamais connue au cours de son histoire plusieurs fois millénaire et qui n'a été reconnue dans beaucoup de pays développés qu'après des centaines d'années de leur fondation.
Sous le régime socialiste, la sagesse et la compétence des femmes chinoises, jadis enchaînées, ont été libérées au plus haut degré. Maîtres du pays, elles se sont lancées activement dans la construction et le développement, constituant une grande force pour la création de la civilisation tant matérielle que spirituelle. Formant une armée puissante œuvrant à la réforme et à l'ouverture au monde extérieur, ainsi qu'à la modernisation du pays, elles ont considérablement contribué à la production agricole et industrielle et au développement des secteurs scientifique, culturel, éducatif et médical. En Chine, la "moitié du ciel" devient le terme de louange le plus symbolique du rôle qu'elles ont joué.
En travaillant au progrès de la société, elles se sont investies dans un état d'esprit tout à fait nouveau. En se respectant, en accroissant la confiance en elles-mêmes, en vivant de leur propre labeur et en gagnant en puissance, elles ont fait de grands progrès en ce qui concerne leur capacité de participer aux affaires d'Etat, leur niveau culturel, leurs connaissances scientifiques et leur compétence relative aux activités de production.
Les Chinoises nourrissent la tradition glorieuse d'amour de la paix. Elles n'ont jamais oublié les désastres que leur ont apportés les guerres d'agression du passé et soutiennent fermement la politique extérieure de paix par le gouvernement chinois. Quels que soient les conflits qui éclatent dans le monde, elles se rangent toujours du côté de la justice et des victimes de l'agression, et s'opposent à la violence et à l'envahissement. Elles constituent donc une force importante pour le maintien de la paix dans le monde.
Au cours des 45 années qui ont suivi la fondation de la République populaire de Chine, en particulier au cours des 15 années de réforme et d'ouverture, les femmes chinoises ont réalisé un progrès d'importance historique sur le plan "de l'égalité, du développement et de la paix"; cela fait une partie importante de la cause progressiste de la femme dans le monde, et c'est également l'une des manifestations importantes de l'amélioration des droits de l'homme en Chine.
La Chine est un pays en voie de développement. Limitée par le niveau de développement social et l'influence des anciennes coutumes et mœurs, la situation de la femme chinoise reste encore à améliorer. Des difficultés et obstacles existent pour réaliser une pleine égalité dans les domaines de la participation aux affaires d'Etat, de l'emploi, de l'éducation et de la vie matrimoniale et familiale. Et éclatent parfois de cas de mépris, de discrimination et d'attaque des femmes. Dans leur ensemble, il faut aussi améliorer leur niveau de qualification. Aussi le chemin vers leur totale émancipation et leur plein épanouissement n'est pas encore achevé. Le gouvernement chinois s'efforce actuellement de développer l'économie nationale, de renforcer la législation, d'éliminer toutes les conceptions arriérées qui traitent les femmes de façon méprisante ou même discriminatoire, de faire appliquer dans la vie sociale les droits égaux entre homme et femme prônés par la loi chinoise, afin de réaliser en Chine, d'ici la fin du siècle, les objectifs de développement que fixe la "Stratégie de Nairobi".
Dans l'ancienne Chine semi-coloniale et semi-féodale, la femme était toujours opprimée au plus bas de la société. Ce n'est que durant la première moitié du XXe siècle que le Parti communiste chinois a dirigé le peuple chinois pour déclencher, sur cette terre antique, une grande et profonde révolution nationale et démocratique, au cours de laquelle fut lancé un vaste mouvement de masse pour l'émancipation de la femme. Ainsi, la femme chinoise acquit son émancipation d'importance historique, qui fit l'objet de l'attention du monde entier.
Le système patriarcal féodal plusieurs fois millénaire a lourdement opprimé et persécuté la femme chinoise. Dans les domaines de la vie politique, économique, culturelle, sociale et familiale, la femme se trouvait dans une position inégale à celle de l'homme. Cela se traduisait principalement sous les aspects suivants:
Politiquement privée de droits, elle était excluse de la vie politique et sociale. Economiquement dépendante, elle n'avait pas de droit de possession et de succession des biens familiaux, ni de source de revenus qui lui étaient propres. Sans position sociale, la femme devait obéir à son père quand elle était jeune, à son mari après le mariage, et à son fils après la mort de son mari, la personnalité indépendante et le statut social lui étant étrangers. Elle était également privée du droit de recevoir l'instruction et de participer aux activités sociales. Matrimonialement, elle n'avait aucune liberté, obligée d'"obéir aux ordres de ses parents pour le choix de son mari et de conclure son mariage par l'intermédiaire d'une entremetteuse"; si le mari mourait, elle ne pouvait pas se remarier. Persécutée spirituellement, elle était victime de la polygamie et de la légalisation de la prostitution. Par ailleurs, la grande majorité des femmes étaient forcées de se bander les pieds, pour empêcher leur croissance. Cette pratique qui durait plusieurs centaines d'années a fait que les "femmes aux pieds bandés" étaient devenues le surnom des femmes chinoises.
L'envahissement successif de la Chine par les puissances occidentales après la Guerre de l'Opium en 1840 aviva la misère de la femme chinoise. Pendant la guerre d'agression contre la Chine, déclenchée en 1937 par le Japon, plus de 30 millions de Chinois furent tués, la plupart étant des femmes et des enfants. Rien que pendant le mois qui suivi l'occupation de la ville de Nanjing par l'armée japonaise, environ 20 000 viols furent commis dans la ville par les envahisseurs. L'oppression et l'exploitation cruelles du peuple chinois par l'impérialisme, le féodalisme et le capitalisme bureaucratique en collusion poussèrent la Chine au bord de la ruine et en même temps, la femme dans un abîme de souffrances sans fond.
Pour le salut national et leur propre émancipation, les femmes chinoises, de concert avec tout le reste du peuple chinois, ont mené une lutte inflexible pendant une centaine d'années, et déclenché successivement des mouvements de libération féminine. Le Mouvement du Royaume céleste des Taiping élabora et émit une série de politiques prônant l'égalité entre homme et femme; le Mouvement réformiste de 1898 encouragea l'interdiction de bander les pieds des femmes et la création d'établissement d'enseignement pour femmes; la Révolution de 1911 déclencha une campagne féministe dont l'objectif principal était de réaliser l'égalité entre homme et femme, et la participation des femmes aux affaires d'Etat. Ces mouvements ont beaucoup contribué à l'éveil de la femme chinoise, sans changer cependant radicalement le destin misérable de la femme chinoise opprimée et asservie.
Dès sa fondation, le Parti communiste chinois visa comme l'un de ses objectifs la réalisation de l'émancipation de la femme et de l'égalité entre homme et femme. Sous sa direction, les femmes chinoises se sont largement mobilisées et organisées, formant un large front uni ayant comme corps principal les ouvrières et les paysannnes, en solidarité avec les femmes de tous les autres milieux et de toutes les appartenances ethniques du pays. Des mouvements de masse pour la libération des femmes, étroitement liés à la révolution chinoise, ont ainsi éclaté à travers le pays. Il est à noter tout particulièrement que dans les bases d'appui dirigées par le Parti communiste chinois, le pouvoir révolutionnaire promulgua une série de lois et ordres qui garantissaient les droits légitimes de la femme et amélioraient son statut social. Ceci a permis à toutes les femmes chinoises d'apercevoir la lumière de l'espoir.
La fondation de la République populaire de Chine a mis fin à l'histoire millénaire où les femmes chinoises étaient opprimées et asservies par le féodalisme et persécutées par les agresseurs étrangers. Animées d'un état d'esprit tout nouveau, elles se sont dressées et sont devenues maîtres de la Chine nouvelle, au même titre que les autres. En 1949, la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) a tenu sa première session plénière à Beijing, avec la participation de 69 femmes, soit 10,4% des représentants. Elles ont discuté avec les hommes des projets dans le cadre de la construction du pays. A cette occasion, Mme Soong Ching Ling fut élue vice-présidente du gouvernement populaire central; Li Dequan, Shi Liang et d'autres femmes furent promues à des postes de direction au sein du gouvernement. Le "Programme commun" ayant la validité juridique de la Constitution provisoire, que la Conférence eut adopté, déclara solennellement que fut aboli le système féodal dans lequel les femmes étaient opprimées, et que les femmes jouissent depuis lors des mêmes droits que les hommes dans tous les domaines de la vie politique, économique, culturelle, éducative et sociale. Ainsi, une nouvelle ère fut créée pour l'émancipation de la femme.
En vue de transformer au plus vite l'état politique et culturel arriéré légué par l'ancienne Chine, et d'affranchir les femmes du joug, de la discrimination et de l'oppression que leur avaient fait subir les anciens systèmes et mœurs, un mouvement de masse de grande envergure fut déclenché dans le pays tout entier, ce qui permit un changement radical de la position sociale et de la situation des femmes.
- La réforme agraire. Dans l'ancienne Chine, les paysans pauvres et les salariés agricoles, bien que représentant 70% de la population rurale, ne possédaient que 10% des terres, et les femmes n'en avaient même pas de droit de propriété. Au lendemain de la fondation de la Chine nouvelle, une vague de réforme agraire a été lancée dans les régions rurales, et selon le principe de la "distribution des terres par tête d'habitant", les femmes ont obtenu des terres, tout comme les hommes. Ainsi, l'inégalité économique entre femme et homme fut éliminée.
- Le suffrage universel. La Loi électorale de la République populaire de Chine, promulguée en 1953, a stipulé que les femmes avaient le même droit d'élire et d'être élues que les hommes. En décembre de la même année, les élections aux échelons de base ont eu lieu dans l'ensemble du pays. Il s'agissait du premier suffrage universel dans l'histoire de la Chine. Plus de 90% des femmes ont voté, et 17% des représentants élus à l'assemblée populaire aux échelons de base étaient des femmes. Peu après, les députés à l'Assemblée populaire nationale ont été élus, et les femmes en représentaient 12%, et 11% des députés de minorités ethniques. Preuve que depuis l'avènement de la Chine nouvelle, aussi bien sur le plan juridique que dans les faits réels, les femmes chinoises ont participé à la gestion des affaires d'Etat et sociales. Il s'agit là d'un contraste frappant avec certains pays occidentaux où le droit de vote n'a été accordé aux femmes qu'après le centenaire ou même le bicentenaire de leur fondation.
- La participation aux activités productives. Avec le redressement et le développement de l'économie, dans tous les coins du pays, les femmes sont sorties des murs de leur maison pour participer aux activités productives. En 1957, environ 70% des femmes rurales ont pris part à la production agricole; dans les villes, on a compté 3 286 000 ouvrières et employées, soit un nombre 5,5 fois plus important qu'en 1949. Ainsi, l'état est à jamais révolu où les femmes étaient, dans l'ancienne Chine, écartées de la production. Et elles se sont assuré désormais leurs propres ressources économiques.
- L'élimination de l'analphabétisme. Dans l'ancienne Chine, 90% des femmes étaient analphabètes. Pour élever le niveau culturel de toute la nation, la Chine nouvelle a lancé un mouvement d'alphabétisation qu'elle a mené méthodiquement et de façon planifiée. Trois périodes d'essor à ce sujet furent enregistrées en 1952, 1956 et 1958. Des campagnes aux grandes villes, des milliers et des milliers de femmes ont appris à lire et à écrire dans des cours élémentaires, des cours du soir ou des écoles pour ouvriers et employés fonctionnant en dehors des heures du travail. En 1958, 16 millions de femmes jusque-là analphabètes purent lire et écrire. Des premiers résultats ont ainsi été obtenus pour mettre fin à l'ignorance et à l'état retardataire des femmes.
- Propagande et application de la Loi sur le mariage. La Loi sur le mariage promulguée en 1950 fut la première loi de la République populaire de Chine. Elle stipulait explicitement l'abolition du système matrimonial féodal qui prônait les mariages arrangés ou forcés, le respect des hommes et le mépris des femmes, et la négligence des intérêts des enfants. Ainsi fut instauré un nouveau système matrimonial qui insistait sur les mariages issus du choix libre des conjoints, la monogamie, l'égalité entre homme et femme, ainsi que sur la protection des droits et des intérêts légitimes des femmes et des enfants. Ce fut le plus profond changement intervenu dans la vie matrimoniale et familiale de la société chinoise depuis des millénaires. Dès la promulgation de cette nouvelle loi, un vaste mouvement de masse fut déclenché dans l'ensemble du pays pour sa diffusion et son application, grâce à quoi, de nombreuses finançailles sur le mode féodal se virent rompues, les phénomènes de malmener les femmes furent rapidement réduits. Le libre choix de conjoint ou de conjointe et le mariage fondé sur le sentiment d'amour sont devenus pratique courante. Après quelques années d'efforts assidus, les jougs que l'ancien système matrimonial maintes fois millénaire a imposé aux femmes ont été à jamais brisés, et la liberté de mariage s'est réalisée pour l'essentiel en Chine.
- La prohibition de la prostitution. La prostitution est un des phénomènes ignobles légués par l'ancienne société. Tout de suite après sa fondation, la Chine nouvelle a pris des mesures énergiques en vue de la prohiber. En novembre 1949, la 2e assemblée populaire municipale de Beijing a pris l'initiative d'interdire la prostitution. Selon les décisions adoptées au cours de l'assemblée, les maisons closes ont été fermées, les prostituées ont été rassemblées pour suivre un stage de rééducation idéologique et soigner leurs maladies vénériennes. Grâce à l'aide du gouvernement, ces malheureuses ont pu reconstruire une vie normale et vivre de leur propre travail. Suivant l'exemple de Beijing, Shanghai, Tianjin et d'autres grandes et moyennes villes ont pris les mêmes mesures. En peu de temps, ce phénomène qui outrageait les femmes sur les plans corporel et moral et qui n'avait pu être prohibé dans l'ancienne société a complètement disparu de la Chine nouvelle. Une nouvelle morale s'est implantée dans la société chinoise.
C'est à travers ces mouvements d'envergure que la Chine nouvelle a réussi à extirper toutes ces immondices laissées par la société féodale millénaire et à libérer radicalement les femmes dans les domaines politique, économique, culturel, social et familial. Ce profond changement dans l'évolution de l'histoire moderne du pays, a fait d'une part la fierté de la Chine, et d'autre part, a apporté une grande contribution au mouvement mondial d'émancipation des femmes.
Ces dix dernières années, le niveau d'instruction de la femme et sa position dans la famille et dans la vie conjugale se sont nettement améliorés. C'est ce qu'a révélé un rapport présenté au Colloque sur le développement de la femme et l'éducation de la jeunesse au XXIe siècle, tenu à Beijing le 18 août, auquel ont participé une centaine de représentantes provenant des deux rives du détroit de Taiwan.
Durant la décennie écoulée, parallèlement à la croissance économique et au progrès social, la condition de la femme s'est beaucoup améliorée en Chine continentale. Parmi les femmes de 18 à 64 ans, la proportion ayant fréquenté l'école secondaire du premier cycle est passée de 37% en 1990 à 50,7%, la proportion ayant fréquenté l'école secondaire du deuxième cycle de 12,4% à 17,5%. L'analphabétisme a reculé de 30,1% à 11,1%.
En décembre 2000, la Fédération nationale des femmes de Chine a fait une étude auprès d'hommes et de femmes ayant 18 à 64 ans, en prélevant 19 512 échantillons (moitié hommes, moitié femmes ; moitié citadins, moitié ruraux) répartis dans 30 provinces, régions autonomes et villes relevant directement de l'autorité centrale.
Selon l'enquête, la femme a actuellement plus de possibilités de prendre des décisions sur les affaires familiales importantes. En ce qui concerne le choix de l'activité productive du ménage, le couple décide ensemble ou la femme décide seule dans 67,4% des cas, soit 17,3 points de plus qu'il y a dix ans. En outre, la plupart des femmes détiennent une grande autonomie sur leurs affaires personnelles. Elles sont 88,7% à déclarer ''pouvoir complètement'' ou ''pouvoir dans la plupart des cas'' décider elles-mêmes de ''s'offrir des articles personnels haut de gamme''.
Dans le même temps, on constate un retour des notions traditionnelles dans le cadre de l'économie de marché. 50,4% des femmes sont pour le mode traditionnel de division de travail entre les deux sexes selon lequel ''l'homme s'occupe des affaires publiques et la femme des affaires familiales''. 37,3% des jeunes femmes acceptent l'idée selon laquelle ''il vaudrait mieux épouser un homme idéal plutôt que de travailler d'arrache-pied'', ce qui montre que certaines femmes continuent à compter sur le premier sexe et le mariage pour changer leur destinée
L'élévation de la position des femmes dans le domaine économique constitue la plus importante base pour réaliser l'égalité entre homme et femme. En effet, le gouvernement chinois a fait de grands efforts et obtenu des résultats considérables pour améliorer et élever la position économique des femmes. Ainsi, sous les nouvelles conditions sociales, les femmes chinoises sont devenues une grande force pour le progrès social et ont énormément contribué au développement de l'économie socialiste.
Les femmes chinoises jouissent du même droit de l'obtention d'emploi que les hommes. Depuis la fondation de la Chine nouvelle, la population active féminine s'est accrue sans cesse, pour représenter 44% de la population active nationale, proportion supérieure au niveau mondial qui est de 34,5%. En 1992, les femmes actives représentaient 72,33% des femmes de plus de 15 ans; les femmes actives rurales ont marqué la moitié de la population active rurale, et les travailleuses urbaines sont passées de 600 000 en 1949 à 56 millions, ce qui a permis de porter la proportion des femmes à 38% de la population active urbaine, contre 7,5% en 1949. Les femmes sont employées dans des secteurs très variés. Parmi les 12 importants secteurs de l'économie nationale, 9 secteurs ont engagé chacun plus d'un million d'employées et d'ouvrières, entre autres: l'industrie, l'agriculture, l'industrie du bâtiment, les communications et les transports, le commerce, la santé publique, l'éducation, les organismes du Parti, du gouvernement et des groupements sociaux. Il faut aussi noter que le niveau de l'emploi des femmes s'est beaucoup élevé. En 1992, les femmes qui travaillaient dans les établissements de recherche scientifique et de services techniques, dans les organismes du Parti, du gouvernement et des groupements sociaux, ainsi que dans les secteurs des finances et d'assurance, représentaient respectivement 34,4%, 21,6% et 37,3% des effectifs du personnel de ces secteurs. Toutefois, malgré ce progrès encourageant, de nouveaux problèmes ont surgi ces dernières années, notamment du fait que certaines unités de travail ne voulaient pas accepter les femmes, l'emploi de celles-ci est devenu difficile. A cet égard, le gouvernement chinois est en train de prendre des mesures énergiques pour résoudre ce problème.
Le principe selon lequel homme et femme reçoivent un salaire égal pour un travail égal a été pratiquement appliqué en Chine. Les travailleurs des deux sexes touchent un salaire identique tant qu'ils travaillent dans un même poste du même secteur, et possèdent une même compétence professionnelle. Mais actuellement, un certain écart existe entre les revenus des hommes et des femmes, cela à cause de leurs différences de niveau d'instruction et de compétence professionnelle. Selon les enquêtes effectuées en 1990, les revenus mensuels moyens des ouvriers et des ouvrières urbaines étaient respectivement de 193,15 et de 149,60 yuan, et dans les campagnes, les revenus annuels des deux sexes étaient de 1 518 et de 1 235 yuan. Autrement dit, le revenu de la femme n'était que 77,4% de celui de l'homme dans les villes, 81,4% dans les campagnes. Toutefois, les femmes dont le revenu annuel moyen a dépassé les 10 000 yuan occupaient une même proportion que les hommes, soit 1,2% de la population féminine ou masculine rurale. Ces chiffres démontrent que l'écart de revenu entre homme et femme est médiocre parmi les personnes des régions rurales qui se sont enrichies les premières.
Le gouvernement a pris, dans tous les domaines, des mesures de protection des femmes au travail. Selon les résultats d'enquêtes, dans les villes, 85,3% des accouchées ont trois mois de congé avec salaire, et ce congé dure même six mois dans certaines unités de travail. Pour les femmes en période de grossesse ou d'allaitement, on réduit leur quantité et leurs heures de travail. Les entreprises de propriété de l'Etat, où les travailleuses sont majoritaires, ont installé à leur intention le dispensaire spécifique, la salle de repos pour femmes enceintes, la salle d'allaitement, la crèche et le jardin d'enfants.
Les femmes chinoises jouissent un rôle de plus en plus important dans le domaine économique avec l'élévation de leur position économique.
La réforme de l'économie rurale qui a débuté vers la fin des années 70, ont grandement libéré les forces productives parmi les femmes, si bien que celles-ci jouent aujourd'hui un rôle indispensable dans le redressement et le développement de l'économie rurale. Actuellement, elles représentent la moitié de la population active rurale, qu'il s'agisse des travaux agricoles, sylvicoles, d'élevage, de pêche ou d'infrastructure hydraulique. Dans les régions productrices de coton, l'entretien des champs sont entrepris pour l'essentiel par les femmes. Parmi les 14 millions de personnes occupées dans le commerce et les services individuels des régions rurales, les femmes représentent le tiers, et même une moitié là où l'économie marchande est relativement développée. En ce qui concerne la valeur globale de production agricole, la contribution des femmes en fournit une part de 50 à 60%.
Les femmes ont aussi beaucoup fait pour le développement des entreprises rurales. La Chine compte actuellement plus 100 millions de travailleurs dans les entreprises rurales, dont 40 millions sont des femmes. En effet, elles sont très nombreuses dans les entreprises de service rurales et celles qui fabriquent des denrées alimentaires, des vêtements, des tressages, des jouets, des produits électroniques et des articles d'artisanat traditionnel. La valeur de production qu'elles réalisent atteint environ 65% du montant total. Notons que les entreprises rurales embrassant le textile, les soiries, le thé, le tressage, la broderie, les jouets et d'autres secteurs, où elles représentent même la majorité, sont devenues, grâce à leur exportation, les premières sources de devises étrangères parmi les entreprises du pays. Par ailleurs, beaucoup de femmes assument la direction dans des entreprises rurales, il y a 2 000 à 3 000 directrices d'usine ou de société dans chacune des provinces du Jiangsu, du Guangdong, de l'Anhui, du Fujian et du Henan, et les travailleuses jouant un rôle du premier plan dans les ateliers ou les équipes de travail sont comptées par dizaines de milliers.
Le rôle important que les femmes chinoises ont joué dans le développement de l'économie rurale a été hautement apprécié par de nombreuses organisations internationales. La région rurale de Longkou, dans la province du Shandong, a ainsi été sélectionnée par le Programme des Nations unies pour le développement et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, comme point d'observation international sur les problèmes des femmes rurales. En effet, les paysannes de cette région assument non seulement 40-60% des travaux agricoles, mais encore 74% des tâches de production de textiles, de vêtements et de broderies dans les entreprises rurales. Chaque année, les broderies qu'elles fabriquent sont exportées pour une valeur de 2,5 millions de dollars américains. Ces dernières années, une centaine de spécialistes venus d'une vingtaine de pays y ont effectué une tournée d'inspection, au bout de laquelle ils ont été unanimes à indiquer que les femmes de Longkou ont joué un rôle aussi important que les hommes dans le développement économique.
Dans les villes, les femmes ont apporté une contribution de poids à la réforme et à l'expansion de l'économie urbaine. Entre 1982 et 1990, dans les secteurs des finances, de la culture, de l'éducation, de la radiodiffusion et de la télévision, de la santé publique, du sport, de la protection sociale, du commerce et de la restauration, ainsi que dans les différentes institutions et les groupements sociaux, le nombre des ouvrières et des employées a augmenté à un rythme supérieur de 21 à 78% à celui des hommes. En 1993, les femmes représentaient 36,8% du personnel technique dans les entreprises et les institutions du pays. Les ouvrières et employées ont pris une part active à la gestion de leur entreprise, en formulant des propositions et des suggestions utiles pour promouvoir le développement de leur entreprise. Selon des enquêtes memées dans le Shaanxi, le Jiangsu et huit autres provinces, elles ont donné, au cours de ces trois dernières années, 3,87 millions de propositions de valeur pratique, qui ont rapporté un profit de 2,1 milliards de yuan.
Avec la vague de la réforme économique et de l'ouverture au monde extérieur, ont surgi un grand nombre de directrices d'entreprise compétentes. Très courageuses, elles relèvent le défi de la concurrence, jouant un rôle du premier plan pour maintenir l'existence de leur entreprise et la développer. En 1992, dans les 28 entreprises du Liaoning qui servaient de bancs d'essai de la réforme, 97 employées furent élues directrices au bout d'une compétition acharnée. En 1988 et en 1992, 107 directrices d'usine ont été sélectionnées comme entrepreneuses d'élite au niveau national.
Pendant la quarantaine d'années qui suivirent la fondation de la Chine nouvelle, les femmes chinoises n'ont cessé de perfectionner leur qualification en observant le principe de "se respecter, accroître la confiance en elles-mêmes, vivre de leur propre labeur et gagner en puissance". Les exploits historiques qu'elles ont accomplis et le rôle important qu'elles ont joué dans le développement économique leur ont valu des louanges de la part de toute la société. Entre 1949 et 1988, 24 858 000 femmes ont été honorées du titre de travailleuse d'avant-garde; de 1978 à 1992, 572 femmes ont gagné le titre glorieux de travailleuse modèle au niveau national, et 20 152 autres, celui de "Porte-Drapeau du 8 Mars". Entre 1988 et 1993, 936 femmes ont remporté la médaille nationale du travail du "1er Mai".
En Chine, la protection des droits et intérêts légitimes des femmes est une responsabilité de la société toute entière. Dans le cadre de leurs compétences et de leurs missions, les organismes gouvernementaux, les groupements sociaux, les entreprises, les institutions professionnelles ainsi que les différentes organisations populaires de base des régions urbaines et rurales s'emploient à assurer et protéger, en vertu de la loi, les droits et les intérêts des femmes.
L'élaboration et la révision des lois et décrets pertinents sur la protection des droits et intérêts des femmes relèvent du pouvoir des assemblées populaires des divers échelons, lesquelles supervisent par ailleurs l'application de ces lois ainsi que le travail du gouvernement dans ce domaine. En vue d'assurer effectivement les droits et intérêts des femmes et des enfants, la Commission des affaires intérieures et de la justice de l'Assemblée populaire nationale ainsi que les comités permanents des assemblées populaires de 16 provinces, régions autonomes et municipalités relevant directement de l'autorité centrale ont créé, en leur sein, des groupes de travail spéciaux chargés de régler les affaires concernant les femmes et les enfants. De leur côté, les comités aux diverses instances de la Conférence consultative politique du peuple chinois procèdent à une supervision démocratique et à une consultation politique en ce qui concerne la législation en matière de protection des droits et intérêts des femmes et la mise en application des lois pertinentes. Après enquêtes et études sur les importants problèmes concernant les femmes, ils présentent des propositions et critiques aux organismes judiciaires, exécutifs et administratifs. Des commissions de la femme et de la jeunesse ont été mises en place au sein des comités national et provinciaux de la CCPPC.
Les gouvernements aux différentes instances ainsi que leurs départements concernés ont la responsabilité d'élaborer et de réviser les décrets administratifs intéressés, de promulguer les décisions et ordres qui y sont relatifs, et d'inclure le développement de la cause des femmes dans le plan de développement social. Il leur faut par ailleurs prendre des mesures administratives pour diriger et mener le travail de protection des droits et intérêts des femmes. Pour leur part, les différentes instances de la justice doivent, conformément aux procédures juridiques, dresser et juger les cas de violation des droits et intérêts des femmes, et punir les criminels, afin d'assurer une heureuse application des lois pertinentes. Pour mieux coordonner et promouvoir le travail de protection des droits et intérêts des femmes dans les différents services gouvernementaux, le Conseil des affaires d'Etat a créé une commission de travail pour les femmes et les enfants, à laquelle ont participé les responsables de 16 ministères et commissions d'Etat ainsi que de 4 organisations de masse. Des commissions similaires ont été mises sur pied au sein des gouvernements des provinces, des régions autonomes et des municipalités relevant directement de l'autorité centrale, la province de Taiwan faisant exception.
En Chine, plus de 5 800 organisations non gouvernementales de femmes transmettent constamment aux gouvernements des diverses instances les opinions des femmes ainsi que les problèmes qu'elles rencontrent. En même temps, elles leur en proposent des solutions à adopter. Elles constituent ainsi une force importante pour la protection des droits et intérêts des femmes. La Fédération nationale de femmes de Chine en est la plus importante. Regroupant les déléguées des femmes des différents milieux et des diverses ethnies, elle est donc très largement représentative. Le réseau d'opération serré dont elle dispose comprend des organisations de base même dans les quartiers de villes et les villages de campagnes. La Fédération a pour objectif fondamental de représenter et de protéger les intérêts des femmes; elle s'efforce de promouvoir l'égalité entre homme et femme et d'élever le statut social des femmes. Le travail remarquable et efficace qu'elle a accompli lui a valu la haute appréciation de la société et la confiance des femmes. De nombreuses organisations de femmes, qu'elles soient nationales, régionales ou sectorielles, comme par exemple l'Union des employées, la Société des femmes scientifiques et techniciennes, les YWCA ainsi que les associations des femmes entrepreneuses, ingénieurs, journalistes, juges, avocates, écrivains, calligraphes, etc. ont adhéré en tant que membres collectifs à la Fédération national des femmes de Chine. Les fédérations à divers échelons jouissent du soutien et de l'encouragement de la part du gouvernement, puisque leurs efforts pour unir les femmes dans la participation au développement social et pour protéger leurs droits et intérêts correspondent bien à l'objectif du gouvernement. Notons que les 8 partis démocratiques ont eux aussi créé des commissions pour les affaires des femmes, qui ont déjà accompli un travail effectivement utile dans la protection des droits et intérêts des femmes.
Les mass média et les établissements de recherche ont aussi joué un rôle d'assistant dans la protection des droits et intérêts des femmes, et dans la promotion de leur progrès. La presse écrite et audio-visuelle de Chine s'attache à la diffusion des lois et décrets pertinents de l'Etat et de la conception progressiste de la femme, approfondissant ainsi la compréhension de toute la société sur les droits, les intérêts et le rôle des femmes. Les diverses organisations de femmes ont créé des journaux, et on en compte 47 appartenant aux fédérations des femmes à divers échelons. Des journaux et des stations de radio et de télévision ont consacré des colonnes ou émissions spéciales pour porter les problèmes des femmes à la connaissance de toute la société. La Chine a en outre créé des établissements de recherche sur les problèmes des femmes, tant nationaux que régionaux, et leurs acquis de recherche ont stimulé la mise en application de la protection des droits et intérêts des femmes.
Les organisations susmentionnées, qui se complètent et s'harmonisent dans leur travail, ont énormément œuvré à la suppression de la discrimination féminine, au maintien de l'égalité entre homme et femme, à l'amélioration de la qualification des femmes et à la promotion de leur épanouissement. Les résultats qu'elles ont obtenus dans ces domaines sont probants.
C'est grâce aux efforts conjugués des organes du pouvoir, des organismes administratifs et des organisations de masse que la "Loi de la République populaire de Chine sur la protection des droits et intérêts des femmes" a été promulguée et mise en application. En effet, la Fédération nationale des femmes de Chine en a pris l'initiative, puis des députés à l'APN, des membres du Comité national de la CCPPC et des représentantes du Congrès des femmes ont présenté des motions, des projets et des propositions en la matière. Le Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale en a pris la note avant d'accepter ces opinions et de confier le soin d'élaborer un projet de loi relatif à la Fédération nationale des femmes de Chine, au ministère des Affaires civiles et à la Fédération nationale des syndicats de Chine. La Commission des affaires intérieures et de la justice de l'APN et la commission de travail du Conseil des affaires d'Etat pour les femmes et les enfants y ont également apporté une contribution importante. Depuis la promulgation de cette loi, les organismes cités plus haut ont mené de larges enquêtes et des activités de propagande sur sa diffusion et sa mise en application.
Du fait que le trafic de femmes et d'enfants, la prostitution et d'autres activités criminelles ont réapparu ces dernières années dans certaines régions, le Conseil des affaires d'Etat a lancé en 1989 la "Circulaire concernant la répression résolue du trafic de femmes et d'enfants et des autres activités criminelles"; en 1991, sur proposition des partis démocratiques et des groupements sociaux intéressés, le Comité permanent de l'APN a pris la "Décision sur la punition sévère de la prostitution" et la "Décision sur la répression sévère du trafic et du kidnapping de femmes et d'enfants". Les départements concernés ont convoqué trois réunions de travail, en vue de renforcer, de façon intégrale, le travail de sécurité sociale, endiguant ainsi, visiblement, les actes criminels susmentionnés. Le nombre des cas rapportés sur le trafic de personnes en 1992 a été réduit de 35,2% par rapport à 1991, et celui de 1993, de 9%.
L'amélioration de la qualification des femmes est un travail fondamental et stratégique pour protéger les droits et intérêts des femmes. En 1989, la Fédération nationale des femmes de Chine s'est associée avec plus de dix départements gouvernementaux pour lancer, parmi les femmes rurales des diverses appartenances ethniques, un mouvement d'émulation ayant pour thème:"apprendre les connaissances culturelles et les techniques, et se mesurer par rapport aux résultats obtenus et à la contribution apportée". Et dans les villes et bourgs, une activité de sensibilisation, pour devenir des femmes "animées d'un grand idéal et d'une haute morale, plus cultivées et disciplinées", nettement distinguées pour "se respecter, accroître la confiance en elles-mêmes, vivre de leur propre labeur et gagner en puissance", afin d'"apporter une contribution de poids à la réalisation du huitième plan quinquennal". Fin 1993, 120 millions de femmes dans les régions rurales ont participé à ce mouvement d'émulation. Parmi elles, 90 millions ont reçu une formation technique sous diverses formes; 10 millions d'autres ont appris à lire et à écrire; 510 000 femmes ont acquis le titre de technicienne agricole. Dans les anciennes zones libérées, les régions pauvres, limitrophes et de minorités ethniques, ont été organisés 250 stages de formation pour éliminer la pauvreté, établis 4 500 points d'aide à cette fin, dont 80% des familles pauvres ont désormais de quoi se nourrir et s'habiller. Dans les villes et bourgs, 37,76 millions de femmes ont participé à l'activité pour "apporter une contribution de poids", et 4 672 d'entre elles ont été sélectionnées comme modèles au niveau des provinces, 15 132 autres comme "femmes compétentes" du même niveau. Le slogan"se respecter, accroître la confiance en elles-mêmes, vivre de leur propre labeur et gagner en puissance" que la Fédération nationale des femmes de Chine a lancé au cours de son sixième congrès, et les dix objectifs de développement des femmes chinoises pour les années 90, approuvés par son septième congrès, ont eu une vive répercussion parmi les femmes et dans la société. Les centaines de millions de femmes chinoises, encouragées et exhortées par ce slogan et les dix objectifs, sont en train de réaliser leur propre progrès en stimulant celui de la société.
La Chine reconnaît et observe le principe de la Charte des Nations unies préconisant l'égalité entre homme et femme; elle apprécie et soutient ses efforts faits pour améliorer la condition de la femme et réaliser l'égalité entre les deux sexes. En outre, elle prend une part active à leurs activités pour les femmes et, conformément à sa position extérieure d'indépendance et de paix, développe avec enthousiasme les échanges d'amitié et la coopération avec les femmes des différents pays du monde, déployant ainsi des efforts inlassables pour réaliser l'égalité entre homme et femme dans le monde, pour encourager les femmes à participer au progrès social et pour sauvegarder la paix mondiale.
Après avoir rétabli son siège légitime dans l'Organisation des Nations unies en octobre 1971, la Chine a toujours pris une part active aux activités organisées pour les femmes sous les auspices de l'ONU.
La Chine a joué un rôle positif dans les organismes l'ONU concernant les femmes. Depuis 1974, elle a été élue, à cinq reprises, pays membres de la Commission de la condition de la femme des Nations unies. Au cours des réunions de cette commission, les représentantes chinoises ont exprimé, sous différentes formes, les opinions des femmes chinoises à propos de la sauvegarde de la paix, de la participation des femmes au développement et de la promotion de l'égalité entre homme et femme; elles ont procédé à un large échange avec les représentantes des autres pays, sur les expériences et les informations favorables à l'élévation du statut des femmes et à la mise en valeur de leur rôle. Ceci a contribué au renforcement de la compréhension mutuelle et au développement des relations d'amitié et de coopération. Depuis 1982, les experts chinois ont été élus, à quatre reprises consécutives, membres de la Commission pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes; ils ont pris une part active à l'examen des rapports soumis à ce sujet par les gouvernements des divers pays, œuvrant ainsi activement à l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes. Entr 1985 et 1988, la Chine était aussi membre du conseil d'administration du Centre international de recherche et de formation pour l'amélioration de la condition des femmes, et elle a consenti de grands efforts dans les recherches et la formation des femmes.
La Chine est un des premiers pays qui ont signé en 1980 la "Convention sur l'élimination de toutes formes de discrimination à l'égard des femmes". Elle a soumis à la date prescrite son rapport sur l'exécution de la convention en Chine. Elle a également participé à la mise au point et à l'examen de la "Stratégie préétablie de Nairobi sur l'amélioration de la condition des femmes avant l'an 2000" et selon ses réalités, elle a mis au point une série de lois et décrets en la matière et pris des mesures effectives pour réaliser les objectifs définis par la "Stratégie de Nairobi". Respectant depuis toujours le principe selon lequel l'homme et la femme reçoivent un salaire égal pour un travail égal, la Chine a officiellement approuvé en 1990 la "Convention sur le salaire égal pour un travail égal entre hommes et femmes", établie par l'Organisation internationale du travail.
La Chine soutient les activités de l'"Année internationale pour les femmes" et de la "Décennie des Nations unies pour les femmes" et y participe activement. Le gouvernement chinois a envoyé ses délégations pour participer aux conférences mondiales des femmes tenues à Mexico, à Copenhague et à Nairobi. Les délégations chinoises ont également présentes à cinq reprises aux réunions préparatoires internationales et deux fois aux réunions préparatoires régionales de ces conférences. Au cours de ces rencontres, les représentants chinois ont pleinement apprécié les activités de la "Décennie des Nations unies pour les femmes" et exprimé la position et les points de vue du gouvernement chinois au sujet de l'élaboration d'une stratégie pour l'amélioration de la condition des femmes et des problèmes internationaux d'importance majeure, contribuant ainsi à la réussite de toutes ces réunions. Les organisations de femmes de Chine ont également envoyé des représentants à des forums des organisations non-gouvernementales, qui ont eu lieu en même temps que les trois conférences mondiales des femmes. Les femmes chinoises se sont jointes à 17 stages de formation et symposiums organisés par l'ONU pour réaliser les objectifs de la décennie des femmes, et à ces occasions, elles ont partagé leurs expériences avec les femmes d'autres pays et resserré les liens d'amitié avec elles.
Les femmes chinoises développent avec force leurs échanges avec les organisations des femmes et les personnalités des milieux des femmes des divers pays du monde. Actuellement, la Fédération nationale des femmes de Chine a établi des relations d'amitié avec quelque 480 organisations gouvernementales ou non-gouvernementales des femmes et des enfants de 130 pays et unités territoriales du monde. Ces dernières années, la Chine a reçu au total plus de 10 000 visiteuses venues des quatre coins du monde, parmi lesquelles on remarquait des épouses de président, ministres, parlementaires, industrielles, experts, savants, responsables et travailleuses des organisations des femmes et des enfants. En 15 ans, la Chine a envoyé au total 280 délégations de femmes à l'étranger. Les Chinoises ont des amies partout dans le monde.
La Chine estime que, en dépit de leurs différences historiques, politiques et économiques, les divers pays sont confrontés aux mêmes problèmes concernant les femmes, rencontrent une situation ou des difficultés semblables. Les femmes chinoises veulent procéder à des échanges, apprendre les unes auprès des autres et améliorer leur condition avec les femmes des autres pays. Ces dernières années, les milieux des femmes chinoises ont organisé des séminaires sur les problèmes des femmes conjointement avec les organisations des femmes américaines, russes et japonaises, et à ces occasions, ont été menés en profondeur des discussions et des échanges en ce qui concerne les problèmes d'intérêt commun à propos des femmes.
La Chine a entrepris activement des projets de coopération internationale en faveur des femmes. A la demande de l'UNESCO, du Centre de développement d'Asie-Pacifique et de l'Université des Nations unies, la Chine a procédé à maintes reprises à l'étude des problèmes des femmes chinoises. Ses rapports d'étude présentés ont été généralement appréciés et largement distribués. Depuis une dizaine d'années, avec le Fonds des Nations unies pour l'enfance, le Fonds de développement des Nations unies pour la femme, l'Université des Nations unies et l'Administration de développement international du Canada ainsi que des organismes d'assistance gouvernementaux et non-gouvernementaux de certains pays, la Fédération nationale des femmes de Chine a réalisé plus de 700 projets de coopération qui couvraient 30 provinces, régions autonomes et municipalités relevant de l'autorité centrale, et elle a formé plus de 300 000 personnes en Chine. Ces projets concernent l'élimination de l'analphabétisme et la formation technique des femmes rurales, la formation des jeunes filles citadines en attente d'un emploi, la formation d'enseignement chargés de l'instruction préscolaire et la vulgarisation des connaissances sanitaires à l'égard des femmes et des enfants et des connaissances en matière d'éducation à domicile. Les résultats obtenus dans cette coopération ont été généralement appréciés, et le "projet de l'aide aux jeunes pour trouver un emploi" a remporté une prime hors série décernée par le Fonds de développement des Nations unies pour les femmes. Ainsi, la Fédération nationale des femmes de Chine est considérée comme étant un partenaire idéal de la coopération internationale.
La Chine soutient constamment les pays en voie de développement dans leurs efforts pour encourager les femmes à participer au développement économique. Depuis 1980, elle a offert aux organisations des femmes et des enfants de 50 pays, 101 lots de matériel d'assistance dont des machines à coudre, des métiers à broder, du matériel scolaire et sportif, des vêtements et des jouets, apportant une assistance à la formation de jeunes filles en attent d'un emploi et au travail des femmes dans les pays bénéficiaires. Ces dernières années, compte tenu de la demande de l'expansion économique des pays en voie de développement et de leurs besoins pratiques, la Chine a envoyé au Mozambique, au Mexique, à l'île Maurice, à l'Ouganda et à l'Equateur des groupes techniques spécialisés dans la broderie et le tressage de la paille, du chanvre et de la paille de maïs, et leur assistance pour former des femmes de la localité a fait l'objet des louanges de la part du gouvernement et du peuple de ces pays.
Au cours des activités internationales bilatérales et multilatérales des femmes, la Chine a soutenu invariablement le thème "l'égalité, le développement et la paix" lancé par l'ONU.
La Chine insiste depuis toujours sur l'égalité entre les deux sexes. Elle estime que l'égalité de leurs droits concerne non seulement les intérêts vitaux des femmes, mais aussi la pleine mise en valeur de la sagesse de l'humanité et la libération complète des forces productives sociales. L'égalité constitue donc une des conditions importantes qui garantissent la participation des femmes au développement. Au cours de la 3e réunion préparatoire de la Conférence mondiale qui était consacrée à l'appréciation des résultats de la Décennie des Nations unies pour les femmes, la déléguée de la Chine a indiqué:"La réalisation de l'égalité entre homme et femme est un des objectifs que le mouvement des femmes cherche depuis longtemps à atteindre. La Décennie de femmes a remporté des résultats évidents dans le domaine de la législation à propos de cette égalité. Mais cela ne suffit pas pour garantir la réalisation réelle de l'égalité... Nous estimons qu'il faut mettre l'accent, dans la stratégie, sur la mise au point de mesures d'action par la communauté internationale, les régions et les divers pays pour assurer sa réalisation réelle, que les organisations intéressées gouvernementales et non-gouvernementales des différents pays doivent fournir aux femmes les services de consultation sur la loi et les aider à pouvoir recourir réellement à cette arme qu'est la loi pour protéger leurs droits et intérêts légitimes." A l'heure actuelle, existe dans des pays une centaine discriminations à l'égard des femmes, que ce soit dans les domaines politique, économique, social, familiale ou raciale. Il en résulte que la réduction de l'écart entre l'égalité et l'égalité réelle est toujours un objectif important à atteindre de la communauté internationale et des gouvernements de tous les pays.
La Chine est d'avis que laisser les femmes participer, sur un pied d'égalité, au développement est la clé de la réalisation de l'égalité entre les deux sexes. La femme représente une grande force dans le développement de l'humanité. Sans sa participation, il est impossible de réaliser un développement. A présent cependant, il existe encore beaucoup d'obstacles à sa pleine participation au développement. Ainsi, en plus de l'élaboration des lois et décrets garantissant les droits des femmes identiques à ceux des hommes dans la participation au développement, il faut déployer de gros efforts pour développer l'éducation des femmes, former des femmes qualifiées et élever leur niveau scientifique et culturel et leur capacité de gestion. Pour des raisons historiques et limités par l'ordre économique international injuste et irrationnel, la plupart des pays en voie de développement souffrent du bas niveau de développement économique et du retard dans le domaine scientifique et technique. Cela a empêché les femmes de ces pays de participer au développement social et économique et abouti à un statut inférieur des femmes. De ce fait, il faut changer radicalement le vieil ordre économique international et développer la coopération économique et technique bilatérale et multilatérale, de façon à permettre aux femmes de tous les pays, en particulier des pays en voie de développement, de participer au développement social, et de réaliser réellement l'égalité entre homme et femme.
La Chine insiste sur le fait que la femme constitue une force importante pour la sauvegarde de la paix mondiale. La paix intéresse l'avenir du monde et le destin des peuples des divers pays et notamment celui des femmes. Sans paix, il ne peut être question d'égalité entre les deux sexes. Malheureusement, on voit encore dans le monde d'aujourd'hui que de grands et puissants pays malmènent des petitis et des faibles, on constate des cas d'intervention dans les affaires intérieures d'autrui, d'atteindre à la souveraineté d'autres pays, d'agression armée, d'occupation du territoire d'autres pays ainsi que d'autres actes d'infraction à la Charte des Nations unies et aux normes du droit international. Notons que les guerres locales et les conflits régionaux n'ont jamais cessé. La Chine soutient fermement les peuples et les femmes de tous les pays dans leurs efforts pour s'opposer à l'agression et à l'intervention étrangère, sauvegarder la souveraineté du pays et l'indépendence nationale, développer l'économie nationale et promouvoir le progrès des femmes. La Chine soutient que tous les pays sont égaux, qu'ils soient petits ou grands, riches ou pauvres, puissants ou faibles, que les peuples de tous les pays doivent vivre en bonne entente, conformément aux Cinq Principes de la coexistence pacifique, que les affaires des différents pays doivent être réglées par les peuples de ces pays, et que les affaires internationales le sont à l'issue des consultations entre les différents pays. Depuis des années, les femmes chinoises ont fait des efforts inlassables pour sauvegarder la paix mondiale et combattre l'impérialisme, le colonialisme et le néo-colonialisme, l'hégémonisme, le racisme de tout genre, le fascisme et le terrorisme sous toutes ses formes.
En tant que pays hôte, la Chine est en train d'accomplir activement tous les travaux préparatifs de la 4e Conférence mondiale des femmes. Depuis que l'ONU a accepté la requête du gouvernement chinois et décidé de convoquer en 1995 à Beijing cette conférence, le gouvernement chinois attache une grande importance à la préparation de la conférence. En août 1992, le Conseil des affaires d'Etat de Chine a établi un comité d'organisation composé des responsables de 30 unités, dont des ministères et des commissions d'Etat intéressés, le gouvernement municipal de Beijing et des organisations de masse, pour qu'il en prenne en charge les travaux préparatifs. Avec à sa tête, Mme Peng Peiyun, conseillère d'Etat, ce comité a souligné que tout en accueillant la convocation de la 4e Conférence mondiale des femmes, il faut promouvoir sous les divers angles la participation des femmes au développement et réaliser l'égalité des droits et intérêts. Le premier ministre chinois Li Peng a remarqué, dans son rapport sur les activités du gouvernement présenté à la 1re session de la VIIIe Assemblée populaire nationale tenue en mars 1993, qu'"il fallait bien organiser la 4e Conférence mondiale des femmes qui aurait lieu en 1995 à Beijing". Il s'agit d'un effort du gouvernement chinois pour mobiliser de façon générale le peuple chinois; c'est également son engagement solennel adressé à la communauté internationale. A l'heure actuelle, le gouvernement chinois est en train de remplir avec sérieux les obligations propres au pays hôte, de renforcer les liens et la coopération avec les organismes concernés des Nations unies, les gouvernements de tous les pays et les organisations non-gouvernementales intéressées, et de faire tout son possible pour assurer le plein succès de la convocation de cette conférence et pour promouvoir le progrès des femmes du monde entier.