Seconde guerre sino-japonaise
La seconde guerre sino-japonaise (1937-1945) fut une invasion massive de la partie orientale de la Chine par l'armée impériale japonaise, précédant de quelques mois l'attaque de la Pologne par les forces allemandes qui est généralement considéré comme marquant le début de la Seconde Guerre mondiale. Elle prit fin avec la reddition du Japon en 1945. En langue chinoise ce conflit est connu comme guerre pour résister aux Japonais (抗日戰爭).
LA SITUATION ET L'INCIDENT DE LOUKEOUKIAO
Depuis 1900 et la révolte des Boxers, la Chine était très affaiblie par ses conflits internes. En 1911, le leader nationaliste Sun Yat Sen déposa le dernier empereur mandchou et s'opposa aussitôt aux seigneurs locaux. A partir de 1921, le Parti Communiste s'implanta en Chine avec comme seule et unique ambition la confiscation du pouvoir. Dans les années 30, c'est Tchang Kaï Chek qui succéda à Sun Yat Sen à la tête du gouvernement du Kuomintang, le parti nationaliste. Il se heurta immédiatement au Japon qui au cours des années 1931-1932 s'empara de la Mandchourie. Cette région allait devenir un état fantoche téléguidé et satellisé par Tokyo, le Manchukuo. Dans le cadre d'accord résultant de la révolte des Boxers, les troupes japonaises s'entraînaient le 07 juillet 1937 près de Wanping, à l'extrémité Est du célèbre pont Marco Polo situé à 16 km à l'Ouest de Pékin. Les Japonais accusèrent alors les Chinois d'avoir enlevé l'un de leur soldat, qui , après avoir fait un tour dans une maison de passe, réapparut deux heures plus tard. Face à cette situation, les Japonais insistèrent pour fouiller les maisons, opération qui leur fut refusé par les Chinois. Les japonais saisirent le prétexte pour faire venir des renforts et s'emparèrent de Pékin. Le 28 juillet 1937, le Japon et la Chine entraient en guerre.
PEKIN, SHANGAI ET NANKIN
Le 07 août 1937, Pékin tomba entre les mains des japonais et le 09 août de violents combats éclatèrent aux environs de Shanghai Les chinois donnèrent l'assaut face à une garnison de fusiliers marins japonais réduite qui ne put résister bien longtemps. Toutefois, ce succès ne fut peu ou pas exploité par les Chinois qui manquèrent l'occasion de remporter une victoire décisive. Le répit accordé au Japonais leur laissa la possibilité d'acheminer des renforts qui arrivèrent le 23 août par la mer, suivis le 05 novembre de la Xe armée. Ceci eut pour effet de faire refluer les Chinois, qui perdirent environ 100.000 hommes. Les combats furent particulièrement violents et accompagnés d'actes de barbarie des deux côtés. Le 01 décembre 1937, les forces japonaises tentèrent une poussée vers Nankin, à l'Ouest de leurs positions afin, plus tard, de progresser vers le nord en direction du fleuve jaune. Simultanément, d'autres troupes progressaient vers le sud à partir avec comme base de départ la cité de Pékin.
La ville de Nankin étant très mal défendue, elle tomba sans grandes difficultés le 13 décembre. Elle fut livré à un pillage inimaginable ainsi qu'à des violences d'une intensité rare (voir : massacre de Nankin). En effet, au début de 1938, on estimait à 40.000 le nombre d'habitant assassinés et à 20.000 celui des femmes violées. Cette barbarie extrême, généra chez les Chinois un sursaut de résistance. Un temps de répit fut mis à profit par Tchang Kai Tchek qui décida alors d'établir des positions défensives à l'Ouest et au nord de la ville. Les Chinois disposaient d'environ 2.500.000 hommes au début de l'année 1938 qui s'opposaient à 1.000.000 de soldats japonais. Cependant cet avantage numérique était largement contrebalancé par la piètre qualité des fantassins chinois. La majorité était dépourvue d'instruction militaire et donc de faible qualité face aux troupes entraînées de l'Empire du Soleil Levant. Tchang Kai Tchek avait cherché à résister à Tungshan, sur la ligne de chemin de fer Pékin-Shangai, mais cette ligne de défense fut rapidement enfoncée par les troupes adverses (venues du Nord, du Sud et de l'Est). Le 21 mai 1938, l'armée chinoise battait en retraite, les Japonais sur ses talons.
Cet échec permit aux japonais d'opérer leur jonction sur le fleuve jaune et de dominer un majeure partie des provinces du Nord-est. Après ce succès, l'armée japonaise appuya son effort sur le sud, en longeant la Yang Tsé Kiang vers le carrefour ferroviaire de Wuchang. Face à cette poussée, les Chinois brisèrent les digues du fleuve, noyant 11 villes et 4.000 villages, générant 2.000.000 de sans-abris mais arrêtant temporairement les Japonais... Pour combien de temps ? Wuchang assiégée, la ville tomba le 25 octobre 1938 après que le 21, au Sud, la métropole de Canton soit tombée.