Parfum dans la Chine ancienne
La Chine possède une longue histoire commune avec les parfums et cela depuis la Chine ancienne. Dès les années 2700 avant Jésus Christ, les anciens Chinois n'avaient que peu de distinction pour la médication du corps et de l'esprit. Les substances qui participaient à la guérison et à l'élévation de l'esprit sont également été utilisées pour traiter le corps. Les traitements à base d'herbes et parfums et même l'acupuncture ont commencé avec la publication du texte classique "la Médecine interne de l'Empereur Jaune" de Huang Ti. Ce texte traite principalement des causes et des traitements de diverses maladies.
Dans l'Inde de 2000 avant Jésus Christ apparait l'Ayurveda. Divers appareils de distillation en terres cuites et des conteneurs à parfum furent découvert dans la vallée de l'Indus. La culture indienne utilise abondamment les plantes aromatiques. Présents dans plusieurs aspects de leur vie, huiles et plantes aromatiques sont employées dans les soins de beauté, les pratiques médicinales, le nettoyage le bain rituel et les cérémonies religieuses. Certains de ses usages sont arrivés en Chine parallèlement au bouddhisme.
D'abord réservé aux dieux dans la Chine antique, le parfum et son art sont destinés au culte des ancêtres. Ainsi, à l'époque Yangshao, époque parallèle aux cultures minoenne et sumérienne, l'homme à sa mort est inhumé avec des vases rituels renfermant des essences. Il est également enseveli avec tout ce qu'il possède et diverses offrandes.
Puis, au cours de la période pré-Qin, son utilisation s'est enrichie et a évolué vers la médication. Jusqu'à la période des trois royaumes, les parfums sont essentiellement utilisés par la famille royale. Puis, le parfum gagne petit à petit la classe nobiliaire, les lettrés et les fonctionnaires.
Son usage a aussi développé dans le temps avec une application sur les vêtements.
Puis les chinois en usèrent pour purifier un lieu, pour traiter en prévention différentes maladies épidémiques. Son usage devient de plus en plus quotidien.
Dans le domaine religieux et cultuel, épices et parfums étaient donnés en offrande aux divinités.
C'est sous la dynastie Wei aussi bien du nord au sud que l'usage du parfum s'est le plus répandu en Chine. Cependant, certaines personnes qui avaient une connaissance plus approfondie des épices et parfums continuèrent à en utiliser en tant que médicaments.
La période allant de la dynastie Sui à la dynastie Song marque l'apogée des activités reliées au parfum. Ces activités furent même institutionnalisées et la classe nobiliaire développait leurs préférences suivant leurs castes. Les lettrés développèrent toute une économie liée au commerce des épices et des parfums. Les médecins d'alors acquirent une connaissance approfondie des différentes applications des différentes sortes de parfums et épices. Les époques ultérieures de la dynastie des Yuan, Ming et Qin, le commerce et l'utilisation du parfum se répandirent dans toutes les couches de la population.
La boîte de parfums devient un élément indispensable des corbeilles de mariés. Dans les familles aisées, on y ajoute même un nécessaire de toilette.
Les chinois ne brûlent pas seulement des bois et des résines odorants devant leurs autels, mais ils font entrer le parfum dans l'art de la cuisine, et l'art de la médecine.
Les épices font leur apparition dans la vie quotidienne de la caste nobiliaire tandis que les fruits font irruption dans les activités reliés au parfum. Les lieux de soin voient l'apparition des thérapies externes. En plus de la médication thérapeutique et la prévention, l'utilisation des parfums et épices furent étendus à l'embaumement. Ancrée dans le temps, les services liés au parfum se sont progressivement institutionnalisés et ont évolué vers une sorte de culture. Les femmes aimaient se parer de petits sachets de gommes-résines odoriférantes telles les Egyptiennes de l'Antiquité. Les hommes par contre avaient une préférence pour l'odeur du musc ou de l'opium dont le suc était extrait de certaines espèces de pavots. Les aphrodisiaques aussi connurent un succès certain auprès de la gente masculine.
Des archéologues firent une découverte en 1921, dans la province du Henan. Plusieurs flacons et urnes de terre cuite rouge et noire Yangshao sont mis à jour. On note une certaine ressemblance entre ces pièces destinées aux parfums et les poteries grecques datant de la même époque. Les Chinois ont donc de tout temps consommé du parfum en grande quantité.
Parmi les parfums les plus usités en Chine, l'encens est le plus répandu. Importé du Proche Orient à travers les caravanes et par bateau de l'Inde et de par le sud-est asiatique, l'encens est le plus ancien parfum que la Chine ait connu. Que ce soit sous forme de bâtons appelés wang hiang ou de papier doré connu sous le nom de yuen paou, la consommation d'encens est importante. Tous les matins et tous les soirs, les chinois offre aux dieux 3 bâtons d'encens. On utilise énormément dans les banquets et les diverses cérémonies. Son usage est aussi étendu aux temples ou encore devant les autels des ancêtres. La combustion lente de milliers de bâtonnets d'encens est une allégorie de la fuite de temps qui s'écoule.
Après la mort, le culte des ancêtres perpétue indéfiniment l'usage de l'encens. Brûlé dans chaque demeure, devant la représentation des ancêtres, il accompagne les offrandes de nourriture.
Encensoir
L'encensoir est un accessoire utilisé pour brûler l'encens. Son usage remonterait depuis l'âge de pierre. Ses formes ont été calquées sur l'aspect du navire antique chinois du nom de ding. Les encensoirs ont généralement l'apparence d'un récipient à trois pattes avec deux poignées fixes sur la jante.
Beaucoup d'encensoirs provenant de fouilles archéologiques qui furent découverts récemment ont trois jambes, certaines courtes tandis que certaines sont plus longues. D'autres ont un fond rond ou plat. Ils sont accompagnés de poignées qui peuvent avoir différentes formes, longues ou en anneaux ou même sans poignées.
Les encensoirs peuvent être faits de plusieurs matériaux allant du bronze à la pierre, au jade, la céramique ou encore le bois. Des artisans les travaillent pour être sculptés, incrustés, peints ou décorés.