Secrets de la navigation dans la Chine ancienne
Jonque du 15ème siècle de la dynastie Ming
Les chinois ont été de très grands navigateurs, sillonnant le Pacifique et l'océan indien jusqu'aux côtes Africaines. La découverte de l'Amérique n'aurait sans doute pas été possible sans les techniques mises au point par la Chine. Le gouvernail d'étambot, dans l'axe de la quille, attesté par une poterie du 1er siècle avant J.C. n'a été utilisé en Europe qu'à partir de 1180.
De même la boussole était connue dès avant notre ère et son application maritime remonte, semble t-il, au 8ème siècle en Extrême-Orient, tandis que la première mention européenne date de 1190. Mais l'usage correct de la boussole suppose la connaissance de la déclinaison magnétique dont la première mention en Europe apparaît avec la boussole allemande en 1450 tandis que sa découverte remonte en Chine, à Yixing en 720.
D'autres techniques chinoises apparaitront ensuite en Europe : les cloisons étanches, les ailes de dérives (adoptées au Portugal à partir de 1570) et les roues à aubes pour la navigation fluviale.
De même les cartes maritimes, avec le principe de cartes quantitatives constituées d'une grille où chaque position est inscrite en fonction de ses coordonnées a été développé dès le 2ème siècle par Zhang Heng (78 — 139). Grâce à elles, Yixing a pu mesurer en li (unité de longueur) en 723, la partie de méridien terrestre comprise entre Hue et Weizhou, soit 2500 km.
Enfin les expéditions de Zheng He, de 1405 à 1433, employèrent des jonques de 100 mètres de long munies de quatre à sept mâts et transportant plusieurs centaines de passagers.
L'ensemble de ces techniques fit de la Chine la première puissance navale du monde jusqu'à ce que le pouvoir impérial décide la fin de cette expansion navale, ce qui allait être fatal au développement de la marine chinoise impériale.