Mouvement islamique du Turkestan oriental
Le Mouvement islamique du Turkestan Oriental (MITO) 东突厥斯坦伊斯兰运动 est une organisation terroriste dont la principale revendication concerne l'indépendance ainsi que la création d'un État islamique au sein du Turkestan Oriental, dans le Xinjiang. Cette dernière est une des cinq régions autonomes de la République Populaire de Chine.
Introduction
Cette organisation a vu le jour en 1997, avec comme principal fondateur Hasan Mahsum. Ce dernier, né en 1964 dans la province du Xinjiang, en a aussi été le dirigeant jusqu'à sa mort le 2 octobre 2003. Ce jour-là, il est tombé lorsqu'un raid qu'avait organisé l'armée pakistanaise sur des camps rattachés à Al-Qaïda. Le dirigeant actuel du mouvement est Abdul Haq. Les autres membres de cette organisation, qui sont évalués à environ 200 personnes, sont en majorité des islamistes Ouïgours mais aussi des personnes qui n'ont pas forcément des origines chinoises. Au fil des années, l'organisation au sein de ce mouvement s'est mieux structurée. Il a développé sa capacité organisationnelle, et a étoffé son équipement et son armement. Il a étendu son champ d'action, et ainsi, en plus de la région autonome Ouïgoure de Xingiang en Chine, il est possible de tracer ses activités dans la région de l'Asie du Sud et en Asie centrale.
Le Mouvement islamique du Turkestan Oriental a établi des cellules en dehors du territoire chinois. Leur but est d'entraîner des terroristes et de les envoyer ensuite préparer et perpétrer des actes terroristes en Chine. Les types d'attentats revendiqués par le mouvement sont multiples. Ainsi, ils ont déjà commis des attaques contre des cinémas, des grands magasins, des établissements hôteliers, des autobus ou des marchés.
Mais la Chine n'est pas la seule cible du Mouvement islamique du Turkestan Oriental. Les États-Unis sont aussi dans la ligne de mire de l'organisation. Il a ainsi été prouvé que des attaques ont été organisées contre l'ambassade américaine de Bichkek.
Le Mouvement islamique du Turkestan a tissé des liens avec Al-Qaïda. Des membres du mouvement ont ainsi été formés au sein des camps d'entraînement de cette organisation terroriste. Après leur entraînement, ceux-ci sont envoyés au Cachemire, en Tchétchénie, en Afghanistan et en Chine afin de préparer et d'exécuter des attaques terroristes.
Crimes en Chine
En 1998, l'entrepôt de la gare d'Urumqi a subi une explosion. Une année plus tard et toujours dans la même ville, des membres du mouvement islamique du Turkestan Oriental ont effectué un vol à main armé et ont pu dérober la somme de 247 000 yuans.
En 1999, ils ont aussi perpétré une explosion dans la ville d'Hetian, dans le Xinjiang. Ils se sont aussi farouchement opposés aux forces de l'ordre lors d'un affrontement dans le comté de Xinhe. De nombreuses personnes sont mortes ou ont été blessées au cours de ces différents attentats.
En 2002, les autorités policières chinoises ont réussi à confisquer de nombreuses armes, dont une centaine de fusils de différents modèles, des milliers de grenades antichars, des engins explosifs ainsi que du matériel servant à la fabrication d'explosifs et de nombreux couteaux.
En 2007, le mouvement a procédé à une campagne de recrutement au sein du territoire chinois.
En 2008, à l'occasion des Jeux Olympiques de Pékin, l'organisation avait fomenté d'autres actions comme l'enlèvement de plusieurs personnes dont des touristes, des athlètes et des journalistes étrangers. Mais leur projet a été déjoué par les autorités chinoises. La police avait alors procédé à l'arrestation d'une quinzaine de militants islamistes impliqués dans ce projet. Elle a ainsi pu découvrir de nombreuses cachettes et des explosifs. Malgré ces revers, le mouvement a continué ses actions et a envoyé des membres de son organisation en Chine. Le prétexte qu'ils ont invoqué pour leur entrée sur le territoire chinois était d'ordre commercial, mais en réalité, ils étaient présents pour préparer et effectuer différentes actions terroristes comme des attentats suicides, des attentats à la voiture piégée ou des meurtres par empoisonnement.
Le mouvement a par exemple exprimé son soutien envers l'attaque à Kunming du mois de mars 2014 ou celle commise sur la place Tian'anmen, en 2013. Mais le mouvement ne limite pas ses actions au territoire chinois. Il s'attaque aussi à des cibles chinoises situées à l'étranger.