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Langues formosanes

© Chine Informations - La Rédaction

Parlées par un peu de moins de 300 millions de personnes, les langues formosanes sont une des particularités de Taïwan.

Introduction

La petite île voisine de la Chine continentale, mesurant tout juste 136km, renferme autant de variétés de langues et de cultures qu'elle ne compte d'îles. Véritable carrefour, à côté des dialectes chinois comme le mandarin, le taïwanais et le hakka qui y sont parlés, on retrouve une variété de langues austronésiennes, complètement différentes des langues sinitiques, que ce soit au niveau de la phonologie que de la morphosyntaxe.

Avec les langues malayo-polynésiennes, les langues formosanes font partie de langues austronésiennes. On considère même que Taïwan est le berceau de toutes les langues austronésiennes en raison de la diversité qui y règne et des traces séculaires en la matière.

Origines et débuts des langues formosanes

Aujourd'hui, on estime entre 250 et 300 millions le nombre de locuteurs des langues austronésiennes. La plupart seraient sur le point de s'éteindre et d'autres auraient déjà disparu. Les origines de langues austronésiennes remonteraient au cinquième millénaire avant notre ère.

Selon des études linguistiques, Taïwan serait le berceau des langues austronésiennes. L'île voisine du continent aurait influencé les débuts de ces langues ainsi que toute une culture autour de ses habitants. Plus précisément, sur le littoral de la Chine actuelle où vivait alors la culture de Hemudu.

C'est à partir de Taïwan, l'île passée sous autorité chinoise depuis le XVème siècle, que les locuteurs de la langue austronésienne se sont éparpillés à travers le monde. On retrouve ainsi des traces de cette langue sur une vaste étendue océanique de Madagascar en passant par l'île de Pâques à la Nouvelle-Zélande.

C'est dans ces langues austronésiennes que l'on retrouve les langues formosanes, parlées par les aborigènes de Taïwan.

Invasion de la culture chinoise

Uniquement des langues orales, s'il y a encore quelques années plus d'une vingtaine de langues formosanes étaient parlées en Taïwan, il n'en reste plus que 14 à continuer d'exister. Cela est du notamment au passé de l'île de Taïwan passée sous domination chinoise depuis plus de sept siècles. Depuis la prise de contrôle par les Chinois de Taïwan en 1683, l'île a ensuite été occupée par les Japonais avant d'être rendue à la Chine. Sou l'ère communiste, les langues formosanes se sont vues refoulées dans les recoins les plus reculés du pays. Il était alors interdit de parler la langue. Le fait qu'il s'agisse uniquement d'une langue orale lui a rapidement fait perdre de son envergure. Le mandarin est rapidement devenu l'alternative et encore aujourd'hui, très peu de taïwanais parlent ou connaissent même les langues formosanes.

Aujourd'hui, les dialectes qui dominent sont le hakka et la min méridionale. Les langues formosanes qui ont ensuite été marquées par le japonais ont désormais laissé leur place au mandarin, langue officielle du pays.

Types de langues formosanes

Si auparavant on comptait encore plus d'une vingtaine de langues formosanes, aujourd'hui il n'en reste plus que 14 et d'autres encore mais qui reste encore sujet à débat. Parmi celles que l'on reconnait comme langues formosanes, on retrouve le Saisiat, le Pazeh, l'Atayalique, le Paiwan, le Puyuma, l'Amis et ses dialectes, le Bunun et ses dialectes, le Tsou. Certaines sont considérées comme éteintes à l'heure actuelle comme le Kavalanique, le Taokas, Le Hoanya et le Siraya et ses dialectes. Sur le chemin de l'extinction également, le Thao fait partie des langues formosanes.

Etudes et recherches

Aujourd'hui encore, les langues formosanes font l'objet d'études approfondies pour expliquer l'origine de certaines langues austronésiennes. Comme il s'agit des langues les plus étendues à travers le monde, comprendre leur formation c'est expliqué comment certaines parties du globe se sont peuplées au fil de l'histoire.

Les premières recherches d'importances sur les langues formosanes remontent à plus d'un siècle de cela, quand Taïwan était encore sous occupation japonaise. C'est le Japonais Naoyoshi Ogawa et son confrère Erin Asai qui ont à l'époque dirigé les travaux. Au fil de l'histoire, ces recherches ont été plus ou moins délaissées jusqu'à ce que le chinois Pau Li se penche à nouveau sur la question dans les années 70. Aujourd'hui, les recherches sont internationales et beaucoup de chercheurs en linguistiques malgré la disparition progressive des langues formosanes étudient ces langues.

Lieux d'existence

Parlées principalement par les aborigènes de Taïwan, on ne retrouve plus que des traces parsemées au sein de la population de locuteurs des langues formosanes. Ce sont surtout dans les montagnes taïwanaises que continuent à subsistes ces langues. Les aborigènes des plaines ayant disparu depuis plus de 200 ans à l'exception de ceux qui parlent le pazeh conservé dans les alentours de Puli, district de Nantou, le kavalan dans le nord de l'île et le thao autour du lac du Soleil et de la lune dans le centre de Taïwan.

Certaines langues ont également pu être retranscrites dans des dictionnaires établis par le chercheur chinois Pau Li qui avec son collaborateur, le japonais Shigeru Tsuchida. Un fut publié en 2001 pour le pazeh et un autre en 2006 pour le Kavalan.

Véritable patrimoine mondial, les langues formosanes continuent pourtant à disparaître. La dernière personne au monde à parler le pazeh s'est éteinte en 2010.

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