Hakka (langue)
Le hakka 客家话 est une des langues majeures de Chine, mais est aussi parlée en dehors de ses frontières, dans les lieux où les immigrés chinois parlant la langue se sont installés, comme en Thaïlande, en Malaisie, à Taïwan, à Hong Kong, au Japon, à Singapour, en Indonésie, sur l'île Maurice, etc., totalisant plus de 70 millions de locuteurs dans le monde.
En effet, on ne connait souvent de la langue chinoise que le mandarin et le cantonais, pourtant, la langue chinoise est constituée de 9 variantes, chacune étant ensuite divisée en plusieurs dialectes, faisant du chinois une langue riche de plus de 150 dialectes.
Les origines du mot « Hakka »
Le mot hakka 客家 (en mandarin 客 kè : « visiteur » et 家 jiā : « famille ») signifie littéralement « les visiteurs ».
On appelle aussi Hakka le peuple dont la langue hakka est la langue maternelle. Le peuple Hakka sont des chinois Han qui se revendiquent descendants des immigrants qui ont fui le nord de la Chine, notamment des provinces du Henan, du Shanxi et du Hubei, vers le sud durant cinq grandes vagues d'immigration de l'histoire chinoise, causées par diverses invasions barbares, guerre civiles et conflits ethniques. La première vague a eu lieu du début du IVème siècle à la fin du XIXème siècle (des Qin de l'Est aux dynasties Sui et Tang). Les premiers Hakka finirent ensuite par s'installer à la jonction des provinces du Guangdong, de Fujian, de Jiangxi et de Guangxi.
Les dialectes du hakka
La migration des locuteurs hakka a contribué à l'apparition de nombreux dialectes, montrant une grande influence des dialectes des zones traversées ou colonisées. Malgré ces influences pourtant, la langue hakka en général garde de fortes caractéristiques de l'ancien chinois du nord parlé à l'époque des premières migrations de son peuple.
Certains dialectes ne sont pas compréhensibles entre eux, la prononciation et la phonologie variant d'un dialecte à un autre. Les tons sont aussi différents selon les dialectes : par exemple, certains dialectes possèdent six tons, alors que certains dialectes comme le Changting, originaire de la province Fujian, ont perdu tous les tons Ru Sheng originaux (le ton Ru Sheng est une syllabe, plus qu'un ton, se terminant par une occlusive sourde), des caractéristiques propres à cette classe tonale ayant été redistribuées dans les tons non-Ru.
La linguistique moderne classifie la langue hakka en 8 dialectes :
- Huizhou (惠州客家话), originaire de la ville du même nom, dans le Guangdong ;
- Meizhou (梅州客家话), originaire du comté de Mei, dans le Guangdong, qui est le dialecte d'élite du hakka, considéré par le dialecte standard de la langue par la République Populaire de Chine ;
- Wuhua (五华客家话), originaire du comté de Wuhua, dans le Guangdong de l'est ;
- Xingning (兴寧客家话), nommé d'après la ville-district du même nom, dans le Guangdong ;
- Pingyuan (平远客家话), homonyme du district administratif du même nom, dans le Guangdong ;
- Jiaoling (蕉岭客家话), originaire du district administratif du même nom dans le Guangdong ;
- Dabu (大埔客家话), originiaire de Dabu, un district administratif du Guangdong
- Fengshun (丰顺客家话), originaire de Fengshun, un district administratif du Guangdong.
Le système d'écriture Hakka
La langue chinoise, bien que possédant plusieurs sous-langues, qui eux-mêmes sont divisées en plusieurs dialectes, n'utilise qu'un seul système d'écriture, avec seulement quelques caractères propres à chaque sous-langue. Les différents dialectes se distinguent ensuite à la lecture, quand les règles phonologiques propres à chaque dialecte s'appliquent.
Certains dialectes hakka ont été « romanisés », c'est-à-dire qu'ils ont été transcrits dans l'orthographe latine, surtout à des fins religieuses.