Cigale dans la culture chinoise
Tout comme le dragon, le lion, le cheval, le singe ou la grue, la cigale tient une place importante dans la culture et les traditions chinoises. Peut-être même, tient-elle la place la plus importante étant donné l'utilisation et les croyances populaires la concernant.
En effet, des fouilles archéologiques effectuées dans des tombeaux chinois datant de l'Antiquité, ont démontré que l'insecte ou des objets représentants l'insecte étaient souvent présents. Utilisée à la manière des Égyptiens avec le scarabée sacré, cela laisse supposer que la cigale était un symbole de renaissance ou d'immortalité. Toutefois, ce rituel n'a pas perduré contrairement à ce qui a été fait en Égypte.
Tout comme en Occident, les rêves de jeunesse éternelle et de l'immortalité sont courants chez les Chinois. Certains d'entre eux, dans la Chine ancienne jouent aux alchimistes en expérimentant des techniques sur des cigales. Cette théorie ne repose sur aucun témoignage direct ni écrit officiel sauf peut-être celui de Shang Tao-Khai, moine sous la dynastie Chin, qui a réussi à provoquer la mue de la cigale par l'ingestion de pilules.
Entre 500 et 1000 ans av. J.-C., on retrouve les cigales en décoration sur des vases de bronze ou des poteries blanches. Sous la dynastie Shang, les cigales étaient dessinées sous plusieurs angles différents et dans plusieurs styles variés. La cigale y est aussi généralement représentée en compagnie d'un autre animal comme le tigre ou le dragon.
Plus tard avec la naissance du bouddhisme vers 500 ans av. J.-C.,, on les retrouve de plus en plus sur divers objets du quotidien (os sculpté, spatules,…). La signification véritable de la cigale à cette période reste floue car ces représentations laissent parfois penser qu'elle symbolisait autre chose que la renaissance. Selon certains, cela pouvait être « le temps de la récolte » ou encore « la fertilité et l'abondance ».
La cigale a été considérée pendant longtemps comme un symbole sacré notamment sous la dynastie des Han (-202 à 220). Des cigales en jade sont donc apparues à cette époque plus précisément pour devenir des éléments incontournables dans les « inhumations funéraires ». Posée dans la bouche du défunt, la cigale en jade pour rappeler la résurrection. La taille, la couleur et le style peuvent varier en fonction du rang social du défunt.
Certains accordent cette croyance au fait que les nymphes passent par l'étape de la mue avant de devenir une cigale. La découverte de cette transformation spectaculaire est certainement le résultat d'une observation minutieuse de la nature et du comportement des animaux. De ce fait, l'étape de la mue représente la mort (qui n'est qu'un état passager) pendant lequel, les chinois d'alors considéraient que le défunt se débarrasserait de son corps, comme la nymphe, de sa peau. Et voilà pourquoi la cigale représente symboliquement, la résurrection.
Devenue populaire, la croyance a entraîné diverses habitudes chez les Chinois. Ainsi, de nombreuses amulettes en forme de cigales ont été fabriquées par la suite. Puis plus tard, des pendentifs et des boucles de ceintures en forme de cigales.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, on sait aujourd'hui que quelques-uns de ces rituels utilisés par les Chinois ont aussi été constatés chez les Mayas, à quelques différences près. Des deux côtés du Pacifique, les jades, les cigales et la couleur rouge (couleur qui est censée donner la vie) étaient des éléments inséparables de l'inhumation. Chez les Mayas, une perle de jade était glissée dans la bouche du défunt et une cigale en jade était souvent posée à côté de corps.
Mais la cigale se retrouve aussi dans tous les aspects de la vie des Chinois. Elle était un plat de choix servi aux nobles durant le XIIe siècle av. J.-C.. La cigale en jade fut même considérée comme un accessoire de mode, souvent intégrée à une coiffe ou un costume traditionnel.
Sur le plan médical, la cigale bénéficie de quelques vertus reconnues par la médecine traditionnelle chinoise. En pharmacie, elle est utilisée comme antiseptique notamment la cigale dite « chu-ki » avec ses marques rouges et noires.
