Quartier chinois de Montréal
Le quartier chinois de Montréal 蒙特利尔唐人街 (Méngtèlì'ěr Tángrénjiē), dans la province du Québec, est l'un des plus importants du genre au Canada. De par sa taille, il vient juste après celui de Vancouver et celui de Toronto. Mais il est aussi surtout connu comme étant l'un des plus vieux quartiers asiatiques qui a vu le jour en Amérique du Nord. En effet, on le connaît sous cette appellation depuis déjà la deuxième moitié du 19ème siècle. Et bien que de moindre importance, ses nombreux magasins et restaurants asiatiques le rendent attrayant, et son ambiance festive ainsi que son brassage culturel oriental ont grandement contribué à sa renommée. Tout cela en a fait une destination touristique des plus prisées par les gens qui font escale à Montréal.
Histoire
Le quartier chinois de Montréal a vu le jour dans les années 1860. Cette période coïncide en effet avec l'arrivée des nombreux chinois venus pour servir de main d'oeuvre à la construction du chemin de fer au Canada. Si la majeure partie de ces nouveaux immigrants arrivent directement de la Chine du Sud, une partie quand à elle provient de la Colombie Britannique. En majorité d'origine cantonaise, ils ont peu à peu investi cette partie de la ville qui avait été une zone résidentielle. Mais cette portion rectangulaire du quartier Saint Laurent de Montréal ne prit officiellement le nom de "quartier chinois" qu'à partir de 1902. Les premiers résidents appartenant au peuple du dragon y dressèrent alors leurs petits commerces, restaurants et autres épiceries fines.
Les conflits de la guerre froide amenant son lot d'immigrés provenant d'Asie, cette fois c'est au tour de la communauté vietnamienne de débarquer dans ce quartier de Montréal. Néanmoins, le nombre de chinois constituant cette communauté connaît une nette diminution dans le secteur, lorsque certains de ses membres décident de partir pour s'établir dans les banlieues de la métropole. Cela n'empêche pourtant pas l'apogée de son développement avec le début de la libération de l'économie de la République populaire de Chine, ainsi que la restitution de Hong Kong, vers la fin des années 1990. Les hommes d'affaires inquiets pour leurs capitaux face à cette prise en main par la Chine, décidèrent pour la plupart d'envoyer leurs biens au Canada. Cela leur permettait par la suite d'investir dans des projets au sein du quartier chinois. Le nombre de personnes d'origines chinoises dans la ville de Brossard qui a atteint environ 20% de la population locale, a d'ailleurs eu pour conséquence la création d'un deuxième quartier chinois.
Présentation
Le quartier chinois se trouve donc au nord du Vieux Montréal, et arbore une forme de quadrilatère. A l'entrée de ce quartier particulièrement animé de la ville de Montréal, l'on peut contempler un paifang, terme chinois qui sert à désigner une arche traditionnelle. La République populaire de Chine a d'ailleurs généreusement fait don à la ville de Montréal de quatre portes permettant d'avoir accès au quartier par ses différents côtés. On peut ainsi localiser les portes du nord et du sud sur les jonctions entre le Boulevard Saint Laurent, avec le Boulevard René Lévesque et l'Avenue Viger. Quant aux portes de l'est et de l'ouest, ils se trouvent sur la Rue de la Gauchetière, qui traverse le quartier d'est en ouest. Ces 3 différents avenues et boulevards, auxquels on ajoute la Rue Saint Urbain, constituent d'ailleurs les côtés du quadrilatère qui forment la limite du quartier chinois. C'est d'ailleurs aussi le long de cette rue piétonne que l'on peut observer la plupart des restaurants, et commerces qui y sont établis. Quant aux divers moyens de transport qui desservent le quartier, on peut compter le Montréal souterrain et le métro. Ils relient la station Places d'Armes qui se trouve au sud, entre le quartier chinois et le Vieux Montréal, à la station Place des Arts. Ce dernier est par ailleurs accessible par le complexe Guy Favreau.
La plupart des commerces qui se trouvent dans le quartier sont surtout orientés vers l'alimentation ou encore la gastronomie chinoise, comme en attestent les nombreuses épiceries, restaurants, et autres pâtisseries. De nombreux autres aliments couvrant la palette de saveurs asiatiques sont aussi disponibles sur les divers marchés et boutiques d'alimentation qui y sont présents. On rencontre même des établissements qui servent des spécialités d'autres pays d'Asie, comme par exemple les mets vietnamiens. Néanmoins, l'on peut quand même trouver quelques boutiques spécialisées dans les mangas, entre autres choses.
En dehors des commerces, et autres activités économiques, le quartier chinois recèle également de nombreuses institutions dont la plupart ont pour but de renforcer les liens entre les différentes communautés. Certaines ont même été financées par le gouvernement du Canada lui-même, comme ce fut le cas pour la construction d'un hôpital, ou encore la création d'un nouveau centre communautaire, où l'on organise de nombreuses expositions, mais aussi d'autres programmes culturels. On peut également voir des immeubles qui servent de locaux ou de bureaux à plusieurs journaux, organisations, et même des associations chinois du Québec. Près de ce quartier en particulier a d'ailleurs aussi été aménagée la plus grande école chinoise qui existe à Montréal, avec notamment environ 1500 élèves inscrits. Il y a aussi l'église de la Mission Catholique chinoise du Saint-Esprit, qui se situe aux environs immédiat du quartier. Et la ville étant officiellement francophone, les habitants du quartier parlent donc pour la grande majorité la langue de Molière.
Durant le Nouvel an chinois, le quartier est particulièrement animé avec des danses de dragons et de lions.
Véritable symbole de la diversité au Canada, ou encore lieu à caractère historique, le quartier chinois de Montréal est tout cela en même temps. Et de par son emplacement au sein de l'arrondissement de Ville Marie, il est aussi devenu tout naturellement un passage incontournable pour tous ceux qui veulent découvrir la ville de Montréal. En plus, la visite ne serait complète qu'après que l'on ait goûté à un des plats que servent ses restaurants. La difficulté pour les automobilistes de trouver des places de parking libres, témoigne aussi de la grande fréquentation qu'il y a dans ce quartier.