Olivier, répondant à Michelem, a écrit :vous mettez en avant un illetrisme qui est en de ca de ce qu'à produit le corps enseignant francais en France... S'il y a une chose qu'on ne peut pas enlever au grand timonier, c'est sa luttre contre l'analphabetisation
Sans vouloir aucunement polémiquer, Olivier, mais simplement dialoguer, je crois qu'on ne peut opposer, comme vous le faites,
« l'illettrisme » qu'aurait
« produit le corps enseignant français » à la politique éducative du
« grand timonier ».
D'abord, parce que
« le corps enseignant » n'est pas responsable de la politique éducative dont vous regrettez les résultats. Il lutte au contraire, dans sa grande majorité, pour préserver, envers et contre tout, le niveau d'un enseignement bradé par des réformes qui n'ont d'autre but que d'en faire baisser les coûts alors même que sa démocratisation demanderait au contraire des moyens accrus (je vous rappelle qu'un élève de seconde entre aujourd'hui au lycée en ayant suivi 800 heures de français de moins qu'un collégien du début des années 70).
Ensuite parce que si
« le grand timonier » a incontestablement lutté contre l'analphabétisme, il est aussi le promoteur de la Révolution culturelle qui s'est déchaînée contre la culture et s'est soldée par une destruction massive d'oeuvres d'art et de livres comptés au nombre des
« quatre vieilleries » qu'il entendait bien détruire. C'est aussi le grand timonier qui avait fait des professeurs et des examens des
« ennemis » de classe des élèves et des étudiants, avec les résultats que l'on sait.
La Chine est évidemment confrontée à un énorme défi, autrement plus redoutable, du fait de son immensité, que celui qu'ont dû affronter les
« hussards noirs de la République » à la fin du XIX° siècle et au début du XX° siècle : enseigner à tous la langue nationale sans faire disparaître pour autant les langues régionales qui sont aussi l'une de ses richesses. La politique française en matière de langues régionales a d'abord été une politique d'éradication. Espérons que les Chinois seront plus sages...
Pour relever ce défi, il faudrait déjà que la Chine réussisse à enseigner efficacement à tous le putonghua ; il faudrait qu'elle consacre une grande partie de ses ressources à l'enseignement pour le rendre réellement gratuit et universel. Je ne sais pas si elle en a les moyens. Je crois en tout cas qu'on en est encore loin et que beaucoup d'enfants chinois des campagnes, surtout les petites filles, n'ont qu'un accès très limité à l'éducation du fait de son coût élevé...