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Sinogramme

© Chine Informations - La Rédaction

Les sinogrammes, ou caractères chinois, sont les caractères de l'écriture logographique chinoise.

Sinogramme
hànzì 汉字 (caractères simplifiés)

Sinogramme
hànzì 漢字 (écriture traditionnelle)

Le terme a été inventé par les Pr. Delphine Weulersse et Nicolas Lyssenko, Université de Paris VII, à partir des racines Sino (relatif à la Chine) et Gramme (relatif à l'écriture).

Contrairement à une idée reçue courante en Occident, les sinogrammes ne sont pas tous des idéogrammes, encore moins des hiéroglyphes ou des dessins.

Sinogramme correspond au chinois 漢字/汉字 hànzì, « caractères d'écriture des Hàn ».

La tradition veut que les caractères chinois aient été inventés par CangJie (~2650). Ses compositions étaient fondées sur l'observation de la nature, c'est pourquoi on disait qu'il avait deux paires d'yeux ... mais c'est très probablement une légende. Une autre tradition fait remonter l'invention des caractères à Fuxi, le légendaire premier empereur.

Sinogrammes traditionnels

Les caractères chinois traditionnels ou sinogrammes traditionnels sont un des deux ensembles de caractères standards du chinois écrit contemporain. Apparus durant la dynastie Han (206 avant JC - 220) et utilisés depuis le Ve siècle durant les dynasties du Nord et du Sud, ils sont appelés traditionnels par opposition à l'autre forme - les sinogrammes simplifiés, standardisés par le gouvernement de la République Populaire de Chine (Chine continentale) au début des années 1950. Les sinogrammes traditionnels sont aujourd'hui utilisés à Hong Kong, Macao, Taiwan et certaines communautés chinoises expatriées, particulièrement celles originaires des pays précédemment cités ou qui émigrèrent avant la large adoptation des caractères simplifiés dans la République Populaire de Chine. Les caractères simplifiés sont pour leur part utilisés en Chine continentale, à Singapour et dans certains communautés

Controverse sur le nom

Parmi les Chinois, il est fait référence aux sinogrammes tradionnels par différents noms, chacun associé à un sens particulier. Le gouvernement de la République de Chine (Taiwan) les appelle sinogrammes standards ou sinogrammes orthodoxes (chinois traditionnel : 正體字; chinois simplifié : 正体字; pinyin : zhèngtǐzì) ce qui implique que les sinogrammes traditionnels représentent la forme entière et correcte des caractères. Au contraire, les utilisateurs des caractères simplifiés appellent les appelent sinogrammes complexes (chinois traditionnel : 繁體字; Chinois simplifié : 繁体字; pinyin: fántǐzì) ou, de manière informelle, caractères anciens (老字; pinyin: lǎozì), avec le sous-entendu que les caractères chinois traditionnels ont été remplacés et sont obsolètes.

Impression

Lors des impressions de texte, la Chine continentale et Singapour utilisent principalement le système simplifié, développé par la République Populaire de Chine dans les années 1950. Cependant, la RPC diffuse aussi des documents destinés à être lus en dehors de la Chine continentale, en utilisant des caractères traditionnels. Lors de l'écriture à la main, la plupart utilisent des simplifications informelles et parfois personnelles. Dans la plupart des cas, un caractère alternative sera utilisé en lieu et place de caractères comprenant beaucoup de traits, comme avec 体 pour 體. Au contraire de la croyance populaire, la plupart de ces caractères font partie de la graphie traditionnelle, mais appelée forme simplifiée de manière informelle et prêtant à confusion (簡寫). Bien que non standard, ces caractères sont la plupart du temps accepté en dehors des écoles, et certains sont extrêmement diffusés, comme par exemple le sinogramme tai (台) à Taiwan à opposer à la forme standard (臺).

Encodage des caractères sur ordinateurs

Dans le passé, les caractères chinois traditionnels étaient la plupart du temps rendu à l'aide de la méthode de codage de caractères Big5. Unicode néanmoins est devenu de plus en plus populaire pour cet usage. En effet, cette dernière donne un poids égal aux caractères simplifiés et traditionnels et ne favorise aucun des deux.

Utilisation dans d'autres langues

Les sinogrammes traditionnels sont aussi utilisés en Hanja (langue coréenne), et en japonais moderne (Kanji).

Simplification des sinogrammes

La maîtrise des sinogrammes n'est pas une chose simple à cause du nombre assez important de ces caractères et, parfois, aussi à cause de formes trop complexes.

Depuis les années 1940, des simplifications officielles des sinogrammes furent faites. La plus importante a eu lieu en République Populaire de Chine. D'autres pays ont également procédé à ces changements mais de façon moins radicale.

1. La simplification en République Populaire de Chine

Dans les années 1940, le taux d'analphabétisme en Chine atteignait 80% de la populaition. À son arrivée au pouvoir, Mao Zedong décida de simplifier l'écriture des caractères chinois pour lutter contre ce problème.

Cette réforme consistait à simplifier les sinogrammes pour faciliter leur apprentissage, et créer un alphabet phonétique (le pinyin) qui devait peu à peu remplacer le système logographique.

Finalisée en 1964, la liste des caractères simplifiés est publiée dans "La table intégrale des caractères chinois simplifiés" (简化字总表) et est découpée en 3 parties :

  • une 1ère table de 352 caractères simplifiés qui ne composent pas d'autres caractères
    • 关 (關)
    • 欢 (歡)
  • une 2e table de 132 caractères simplifiés (parmi eux, certaines clés) qui composent d'autres caractères
    • 仓 (倉), qui compose entre autres « 呛 » (嗆) ou « 戗 » (戧)
    • 见 (見), qui compose entre autres « 视 » (視) ou « 笕 » (筧)
  • une 3e table de 1754 caractères simplifiés composés avec ceux de la 2e table
    • 玱 (瑲), composé par « 仓 » (倉)
    • 蚬 (蜆), composé par « 见 » (見)

Au total, nous trouvons 2238 nouveaux caractères crées. En réalité, il y en 2236 : 2 caractères de la 1re table ont été repris dans la 3e table (« 签 » et « 须 »)

En 1958, est publié l'alphabet pinyin (拼音), un alphabet transcrivant le mandarin.

Le projet de remplacement des sinogrammes par cet alphabet a été abandonné. En effet, les Chinois furent attachés à leur système logographique qui symbolisait l'unité nationale. Malgré les nombreuses langues parlées en Chine, un texte écrit avec des sinogrammes reste très compréhensible par la population alors que le même texte écrit en pinyin nécessite la connaissance du mandarin, pas encore appris de tous à cette époque.

Aujourd'hui, le pinyin n'est plus utilisé que pour les dictionnaires, l'apprentissage du mandarin et la saisie des sinogrammes sur ordinateur.

2. Les méthodes de simplification

La méthode de simplification des sinogrammes est définie par 6 règles :

  • Simplifier les éléments complexes qui reviennent dans plusieurs caractères traditionnels, ex :
    • 账 (賬) ; 浈 (湞) ; 赅 (賅)
    • 说 (說) ; 课 (課) ; 谢 (謝)
  • Simplifier les éléments complexes, différents selon le caractère traditionnel, par un unique, ex :
    • 邓 (鄧) ; 凤 (鳳) ; 树 (樹)
    • 兴 (興) ; 举 (舉) ; 单 (單)
  • Regrouper des homonymes en un seul caractère déjà simple à écrire, ex :
    • 后 (后, 後)
    • 台 (台, 臺, 檯, 颱)
  • Normaliser les graphies de l'écriture cursive, ex :
    • 门 (門)
    • 马 (馬)
  • Ne garder qu'une partie d'un caractère traditionnel, ex :
    • 开 (開)
    • 飞 (飛)
  • Créer d'autres idéogrammes composés et idéo-phonogrammes, ex :
    • 众 (人+人+人)
    • 国 (囗+玉)

La création d'un caractère simplifié ne respecte pas toutes les règles mais seulement une ou deux.

3. La simplification hors RPC

Dans les autres pays où les sinogrammes sont également utilisés (voir Extension géographique et linguistique des sinogrammes), des simplifications ont aussi été faites. Au Japon, d'ailleurs, ce travail avait déjà été fait avant la réforme en République Populaire de Chine.

Au Japon

En 1946, en pleine réforme des kanji, le gouvernement publie la tōyō kanji (当用漢字) une liste de kanji comprenant 1850 caractères. Cette liste incluait 131 caractères simplifiés dont 53 seront similaires à ceux de la RPC.

shinjitai (新字体)

À Singapour

En 1969, Singapour diffuse une liste de 502 caractères simplifiés. 435 d'entre eux étaient semblables aux caractères crées par la RPC.

En 1974, la liste fut agrandie à 2248 caractères. Elle comprenait la totalité des caractères crées en RPC ainsi que 10 autres simplifications en plus.

En mai 1976, les 10 simplifications supplémentaires furent supprimés. Singapour partage donc exactement le même système d'écriture que la Chine.

En Corée du Sud

En 1983, la Corée du Sud publie une liste de 90 hanja simplifiés dont 29 correspondent aux caractères simplifiés de la RPC. Notons que la Corée du Nord utilise exclusivement le hangeul dans son système d'écriture et n'est donc pas concerné par cette réforme.

4. Critique envers la simplification

Une critique importante envers la simplification est la perte de sens des idéogrammes chinois.

Le caractère Porte « men », était anciennement ceci : 門, simbolisant une porte à 2 battants. Mais cette écriture ancienne était compliquée et freinait l'alphabétisation. La Chine de Mao a donc simplifié les caractères, ce qui a clarifié et accéléré l'écriture et l'alphabétisation. Au passage, « men » est devenu ceci : 门.

Mais si l'on compare certains caractères :

  • 門 => 门 (porte) la porte a disparu
  • 愛 => 爱 (aimer) le cœur a disparu.

La grande Chine s'est modernisée.

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