Réfugiés Indochinois à Paris
La majorité des asiatiques vivant ou travaillant aujourd'hui dans le 13e arrondissement sont, quelles que soient leurs nationalités juridiques, des Chinois. Ils appartiennent aux minorités chinoises installées au début du XXe siècle dans l'Asie du sud-est, la Méditerranée Asiatique et tout particulièrement dans l'ancienne Indochine française. En 1970, les services de Taiwan évaluaient à 1,4 million les Chinois du Viet Nam, à plus de 400 000 ceux du Cambodge, à près de 60 000 ceux du Laos. Comme en Indonésie, en Malaisie et à Singapour, les Chinois sont essentiellement implantés dans les villes. Beaucoup étaient commerçants ou artisans à Phnom Penh ou à Cholon, la ville chinoise de Saigon.
Au Cambodge, une politique antichinoise et anti-vietnamienne entamée par Lon Nol, qui avait renversé Sihanouk en 1970, menace la minorité chinoise dont une partie émigre vers le sud Viet Nam. Puis, la victoire des Khmers rouges en 1975, et les choix économiques de Pol Pot qui visait à vider les villes et à épurer la population de ses éléments capitalistes, étant entendu que ces derniers résidaient dans les concentrations urbaines, provoquent un exode massif des Huaqiao (chinois d'outre mer) dont l'essentiel vivait à Phnom Penh. Les survivants rejoignent la Thailande, première étape vers les autres pays d'Asie du Sud-Est ou les pays occidentaux, dont la France.
Au Viet Nam, le rattachement, en 1975, de sud au nord à l'occasion de la victoire militaire des troupes Viet congs et Nord vietnamiennes, provoque l'émigration d'un bon nombre de Huaqiao de Saigon vers Hong Kong, Singapour, la Thailande et les pays occidentaux. Le conflit sino-vietnamien en 1979 a renforcé ce mouvement en l'étendant au Nord Viet Nam où la minorité d'origine chinoise était considérée comme dangereuse en raison de supposés liens entretenus avec la République Populaire de Chine.
Dans tous les cas de figures, ce sont les minorités chinoises qui sont dans leur grande majorité concernées par les départs dans les conditions d'horreur que l'on sait (boat people). Ces derniers résidant dans les grandes concentrations urbaines, provoquent alors un exode massif des Huaqiao (Chinois d'outre mer) dont l'essentiel vivait à Phnom Penh. Les survivants rejoignent la Thailande, première étape vers les autres pays d'Asie du Sud-Est ou les pays occidentaux, dont la France.