Guangzhouwan
Guangzhouwan 广州湾 également orthographiée Kwang-Chou-Wan, Kwangchowan ou Kouang-Tchéou-Wan était une enclave sur la côte sud de la Chine occupée par la France à partir de 1898 et dont la capitale était nommée Fort-Bayard, actuelle Zhanjiang. Sa population est passée de de 189 000 en 1911 à 209 000 en 1935.
Guanzhouwan a été annexée par la France dans le but de contrer la montée en puissance commerciale Britannique (avec Hong Kong) et Portugaise (avec Macao). La colonie était considérée comme "commercialement sans importance mais stratégiquement bien placée", si bien que certains pensent que la principale préoccupation des français en Chine était de s'occuper de ses missionnaires catholiques, plutôt que du commerce.
Le territoire cédé par des Qing faisait partie de l'Indochine française. Il était situé dans la province du Guangdong (Kwangtung) sur la côte-est de la péninsule de Leizhou, au nord de Hainan, autour d'une baie alors appelée Kwang-Chou-Wan (Kwangchow). La baie forme l'estuaire de la rivière Maxie qui est navigable jusqu'à 19km à l'intérieur des terres. Le territoire incluait les îles situées dans la baie, une zone de 29km de long sur 10km de large et d'une profondeur d'eau minimale de 10 mètres. La superficie totale des terres de la colonie était de 1,300 kilomètres carrés. Les limites de la concession ont été fixées par l'accord du 16 novembre 1899.
En 1900, l'annexion se transforme en un bail officiel de 99 ans. Le territoire, placé sous l'autorité du résident supérieur français à Tonkin (lui-même placé sous l'autorité du Gouverneur général de l'Indochine française à Hanoi), est alors nommé Kouang-Tchéou-Wan, et sa capitale, Fort-Bayard.
En plus de territoire acquis, la France obtient le droit de connecter la baie à la ville et au port par chemin de fer, mais lors d'une tentative de prise de possession de la terre pour la construction, les forces du gouvernement provincial se sont défendues avec des armes. Cela poussa la France acquérir les droits exclusifs sur les exploitation minière dans les trois préfectures voisines.
En 1931, la population de Kouang-Tchéou-Wan avait atteint 206 000 personnes, soit une densité de population de 245 personnes par km2. Il y avait seulement 266 Français et quatre autres Européens enregistrées comme vivant là-bas, les autres personnes étant toutes chinoises.
Le port était devenu célèbre pour ses contrebandiers ; Avant l'annulation de l'interdiction américaine de 1928 sur l'exportation des avions commerciaux, Kouang-Tchéou-Wan était une étape pour les trafiquants cantonais transportant des avions militaires achetés à Manille pour la Chine. Des archives américaines mentionne également des trafics d'opium destinés entre autre à être exportée vers les États-Unis.
Après l'occupation française par l'Allemagne nazie en 1940, la République populaire de Chine qui reconnait les exilés Française de la France Libre à Londres en tant que gouvernant souverain de Guangzhouwan, établi des relations diplomatiques avec eux; de Juin 1940 jusqu'à Février 1943, la colonie reste ainsi sous l'administration de la France Libre. Ce fait est intéressant car Guangzhouwan avait toujours été gouverné par l'Indochine française dont les autorités étaient fidèles au régime de Vichy.
Au cours de l'occupation japonaise de Hong Kong, Kouang-Tchéou-Wan est devenu un passage incontournable pour l'évacuation des civils fuyant Hong Kong. Cependant, en collaboration avec la France de Vichy, l'Armée impériale japonaise envahit et occupe la zone à partir de février 1943.
Après la Seconde Guerre Mondiale, le bail français sur Guangzhouwan allait bientôt être résilié selon un accord conclu le 28 Février 1946, et en échange d'un retrait des forces chinoises du nord du Vietnam, les français on dut non seulement rendre Guangzhouwan au gouvernement nationaliste, mais également abandonner les droits extra-territoriaux de Shanghai, Hankou et Guangzhou (Canton).
Après la rétrocession, la capitale Fort-Bayard fut rebaptisée Zhanjiang.
