Nationalisme chinois
L'expression "nationalisme chinois" fait surtout référence aux mouvements et croyances ainsi qu'aux diverses théories se rapportant à la culture du peuple chinois. Ces théories concernent aussi bien le domaine politique, que la vie historique et culturelle de la Chine, mais aussi sa géographie. Les idées contenues dans ces croyances et théories se rapportent au concept visant à instaurer une culture unique ainsi qu'un peuple chinois uni. Mais cette interprétation se heurte à une difficulté majeure, car de nombreuses ambiguïtés entourent le terme « Chinois ».
Le nationalisme chinois a puisé ses idées dans différents courants idéologiques et philosophiques. Parmi ces influences, on peut citer en premier lieu la pensée traditionnelle chinoise, à laquelle s'ajoutent des préceptes du confucianisme. Il y a aussi d'autres courants comme le progressisme américain, la pensée ethnologique russe et le marxisme. Différentes manières sont souvent utilisées pour mettre en avant l'idéologie qui entoure le nationalisme chinois.
Les nationalistes chinois avaient réussi à se mettre d'accord sur le fait qu'il est important de mettre en place un gouvernement centralisé. Toutefois, c'est le seul point qui a obtenu l'approbation de tous. Quant aux autres questions, elles ont fait l'objet de conflits et provoqué des échanges tendus et virulents. Ces questions se rapportent à la mise en place de politiques permettant de renforcer le pays, ainsi qu'à l'organisation de l'Etat. Elles concernent aussi les objectifs qui doivent être assignés à l'Etat, ainsi que les orientations qu'il doit suivre. Les autres points se rapportent à la définition des relations avec les puissances étrangères ainsi que les positions qu'il faut adopter envers elles. Il fallait par exemple définir les relations et les attitudes que les Hans devaient adopter dans leurs rapports avec les minorités locales ainsi que la diaspora chinoise. Tout cela a entraîné des scissions importantes au sein du clan.
Malgré le fait que les divers groupes nationalistes aient des idées très différentes, ils ont en commun des points essentiels. Ainsi, malgré leur divergence, tous ces groupements accordent une grande estime à Sun Yat Sen. Chacun affirme aussi qu'ils ont en héritage les trois principes du peuple, formulés par Sun Yat Sen. Cette théorie est aussi connue sous le nom de triple démisme. Ce sont des principes qui se rapportent à la démocratie libérale, au nationalisme ainsi qu'à la justice sociale et dont l'élaboration date de 1912. Sun Yat Sen les a exposés à chaque fois qu'il avait tenait des conférences publiques dans les années 20. A l'origine, il devait publier un ouvrage se rapportant aux Trois principes du peuple, mais malheureusement, le manuscrit fut détruit dans un incendie.
Durant des siècles et des siècles, les Chinois s'étaient rassemblés autour d'une même idée, celle d'avoir un Etat chinois unitaire. Cette idée était même devenue une nécessité visant à protéger l'Empire du milieu de l'invasion des Barbares, venant de l'étranger. La population avait alors adhéré à l'idée de former un Etat fort.
Mais un problème majeur se posa lors de l'établissement de l'identité unique de la Chine, face à l'ethnicité de sa population. Au XVIIème siècle, la partie centrale de la Chine fut envahie par les Mandchous, peuple extérieur au royaume. Ils étaient à l'origine de la dynastie Qing. Au fil du temps, ils avaient réussi à étendre leur territoire et soumettaient la population des régions envahies sous leur contrôle. Afin de maintenir le bon fonctionnement de l'Etat jusqu'à son extension, ils devaient s'assurer de la loyauté des populations, malgré leur éloignement du royaume. Toutefois, ils veillaient à ce que chaque peuple conserve son identité propre. Pour parvenir à maintenir cet équilibre, ils ont alors veillé à suivre les préceptes du courant confucéen. Ils se sont porté garant de la préservation, mais aussi de la continuité de la civilisation chinoise. Les Mandchous se sont petit à petit assimilés à la culture chinoise, et beaucoup de Mandchous se sont considérés comme des Chinois.
La rébellion de Taiping illustre aussi la complexité de la relation entre la notion d'ethnie avec l'identité chinoise. Les troupes des Mandchous, garants des valeurs traditionnelles chinoises, s'étaient battues contre les rebelles du royaume. Ces derniers étaient considérés comme des barbares étrangers, pourtant ils étaient établis en Chine bien avant l'arrivée des Mandchous. Les deux camps adverses s'étaient livrés une lutte sans merci, chaque partie essayant de défendre l'identité chinoise. C'est à cette période que le terme Han fut utilisé pour la première fois, afin d'identifier les Chinois.
Sun Yat Sen avait mené une révolution en 1911. C'est après cette période que le mot Chinois a été utilisé pour désigner aussi bien les Hans que les non Hans, originaires des autres ethnies. Tous les citoyens chinois furent alors désignés sous un même terme, le « peuple chinois ».
Entre les années 20 et 30, le nationalisme chinois était basé sur les préceptes du modernisme ainsi que ceux du Darwinisme Social. Les groupes ethniques minoritaires désiraient que leur culture soit être assimilée à celle des Hans, qui étaient considérés plus en avance. Cette action avait pour but de former la population de l'Empire du Milieu.
La Chine était à une époque très en retard par rapport à l'Occident. Le pays essaya alors d'adopter des actions pour parvenir à la modernité. La création du PRC en 1949 était le point marquant d'un grand changement pour le pays. La Chine a choisi la dénomination officielle de zhonghua renmin, qui faisait référence à un peuple chinois pluriethnique.
Dans les années qui suivirent, le nationalisme chinois avait puisé ses bases dans l'exemple russe et ses recherches ethnologiques. Ainsi, le peuple des Hans Chinois était considéré comme une ethnie parmi tant d'autres, et qu'il fallait respecter la culture et le langage de chaque ethnie.
Dans les années 60-70, c'est la rhétorique marxiste qui avait influencé le nationalisme chinois.