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Association Patriotique des Catholiques Chinois

© Chine Informations - La Rédaction

L'Association Patriotique des Catholiques Chinois (APCC) 中国天主教爱国会 (Zhōngguó Tiānzhǔjiào Àiguó Huì) a été créée en 1957 par le bureau des affaires religieuses de la République populaire de Chine en vue d'établir une supervision de l'état parmi les catholiques de Chine. Cette association n'est pas constituée exclusivement de chrétiens. Dans son encyclique Ad Apostolorum Principis du 29 juillet 1958, le Pape Pie XII déplore l'attitude et l'activité de l'association et déclare que les évêques consacrant de nouveaux évêques sélectionnés par l'association seront excommuniés. Quant à lui, le Pape Benoît XVI fait état de membres de l'association qui ne sont pas ordonnés, et parfois même pas baptisés, mais qui pourtant contrôlent et prennent des décisions concernant des questions ecclésiastiques capitales, telle que la nomination des évêques.

L'Association est le seul mouvement catholique officiellement reconnu par le gouvernement de la République populaire de Chine.

L'APCC ET LE GOUVERNEMENT DE PEKIN

Officiellement, chaque organisation religieuse présente sur le continent chinois doit être reconnue et approuvée par le gouvernement, mais en réalité, il en existe plusieurs qui ne le sont pas. Le gouvernement chinois refuse les organisations sur le continent chinois qui prêtent allégeance à une influence étrangère, comme le Pape. Les opposants à l'APCC affirment que l'Association a été créée seulement dans le but d'exercer un contrôle gouvernemental sur le catholicisme en Chine.

Le gouvernement rejette toute forme d'autorité émanant d'un organe de l'Eglise Catholique, situé en dehors de la Chine depuis 1949, année où les communistes ont pris le pouvoir de tout le continent chinois. L'APCC qui a été fondée 8 ans plus tard, ne reconnaît ni la proclamation du dogme de l'Ascension de la Sainte Vierge Marie, du Pape Pie XII en 1950, ni les canonisations depuis 1949 jusqu'à aujourd'hui (ex : canonisation du Pape Pie X), ni les déclarations du Vatican sur la piété dévotionnelle, ni le Second Concile Vatican (1962-1965). Cependant, dans la pratique, l'Eglise Catholique Chinoise utilise les traductions des documents du deuxième Concile comme Le Code de Droit Canonique de 1983, La Catéchèse de l'Eglise Catholique de 1992 (révisée en 1997) ou encore le Missel Romain de 1970. Au début, ces documents étaient importés de Taïwan ou de Hong Kong, mais depuis quelques années, ils sont imprimés localement.

A cause de la pression de l'APCC, la messe a continué d'être célébrée selon le rite tridentin, malgré la révision de 1969 du Missel Romain par le Pape Paul VI. En l'absence de textes révisés, même les prêtres se refusant à toute connexion avec l' APCC, ont eux aussi du continuer de célébrer la messe sous cette forme. Cependant, la Révolution Culturelle qui s'est éteinte dans les années 80, a permis que la messe de Paul VI soit utilisée, et au début des années 90, l'APCC a autorisé officiellement la publication de certains textes, préparés à Taïwan, ainsi la messe liturgique, est à présent la même que dans les autres pays. Depuis l'instauration de la messe canonique, les observateurs ont pu vérifier que le nom du Pape était mentionné, et ce même par les prêtres soumis aux directives de l'APCC. Ils en tirent donc la conclusion « qu'il n'y a qu'une seule Eglise Catholique en Chine, officielle ou clandestine, elles ont la même foi et la même doctrine ».

La politique du gouvernement de la République Populaire de Chine, tout comme les autres gouvernements communistes se réserve le droit de régulation pour toutes les activités sociales. Ainsi, l'APCC empêche les évêques catholiques de s'exprimer publiquement contre les lois qui, pourtant, s'opposent totalement à l'enseignement moral catholique, comme le bien fondé de l'avortement ou des contraceptions artificielles.

L'APCC ET L'EGLISE CATHOLIQUE ROMAINE

Malgré les difficultés rencontrées au cours des dernières soixante années par les chinois, le Vatican n'a jamais déclaré les catholiques chinois appartenant aux églises soutenues par l'APCC, comme schismatiques, même comme cela fut suggéré par plusieurs associations. Les catholiques chinois qui acceptent les directives de l'APCC sur le gouvernement de l'Eglise, ne sont donc pas considérés comme hérétiques. Il est courant d'entendre dire que les catholiques chinois soumis à l'APCC ont en fait adhéré à leurs croyances, comme l'approbation de l'avortement et des contraceptions artificielles. Mais le Saint Siège a indiqué que l'Eglise de la Chine Continentale (en opposition avec l'APCC) approuvait de telles choses.

« Le Saint Siege reconnait toujours la validité des ordinations épiscopales ». Le clergé ordonné jusque là, conserve sa sainte ordination et les autres sacrements nécessitant un prêtre sont aussi maintenus comme valides.

Les évêques qui conféraient des ordinations épiscopales à des candidats choisis selon les règles imposées par l'APCC, sans mandat du Saint Siège, ainsi que ceux qui acceptaient une telle ordination, participaient à un acte schismatique, et étaient donc automatiquement excommuniés. Cependant, ils ne sont plus tous considérés en schisme, puisque, « au début des années 1980, presque tous ont profité du contact renoué avec les missionnaires et les prêtres étrangers, pour envoyer des lettres à Rome, dans lesquelles ils déclaraient leur pleine communion avec le Pape, maintenue cachée à cause d'éléments extérieurs, mais à laquelle ils n'avaient jamais renoncé dans leur cœur, et demandaient la reconnaissance d'évêques légitimes. » Les quelques évêques ne l'ayant pas fait sont toujours considérés comme schismatiques.

Des évêques ayant refusé de se soumettre au contrôle de l'APCC, ont tout de même ordonné des évêques. Par conséquent, on trouvait deux hiérarchies parallèles dans le catholicisme chinois, une en partie schismatique et l'autre en pleine communion avec le Pape Pie XII et ses successeurs. Le premier à se lancer, fut l'évêque Joseph Fan Xueyan qui en 1981, consacra deux évêques sans mandat du Saint Siège, mais qui en reçut cependant, l'approbation à la fin de la même année. Cette illustration donne l'image d'une réalité : l'existence de deux Eglises Catholiques Romaines en Chine : une officielle et une clandestine.

C'est à cette même période que les évêques ordonnés selon les règles de l'APCC ont commencé à demander et obtenir la reconnaissance du Saint Siège. Le 26 septembre 1993, le Saint Siège décida qu'aucune ordination comme celles pratiquées par l'évêque Fan ne pourrait être autorisée sans une autorisation préalable du Saint Siège. De plus il demande aux évêques d'évoquer publiquement, lorsque cela est possible, le consentement du Saint Siège dans leur ordination.

Le Vatican, lors de ces dernières années a fait des pas en faveur de l'Eglise Catholique en Chine. Notamment, le Pape Benoît XVI a invité trois évêques de l'APCC et un évêque ‘clandestin' à l'assemblée de la Synode des Evêques en octobre 2005, il les a invités en tant que membre et non en tant que délégués fraternels. Mais leur permission de voyager jusque Rome fut refusée.

Le Vatican affirme qu'il a donné son accord pour l'ordination épiscopale de deux évêques nommés par l'APCC en septembre 2007, et une source chinoise qui suit de près les événements en Chine, quant à elle, déclare que le gouvernement chinois n'impose plus ses propres candidats et accorde plus de liberté à l'Eglise.

EFFETS SUR LES RELATIONS ENTRE LA CHINE ET LE SAINT SIEGE

Au moment de la victoire définitive du communisme sur la Chine continentale, le représentant diplomatique du Pape n'est pas parti à Taïwan, d'où le gouvernement nationaliste s'était retiré. Si cela s'était passé ainsi, les relations diplomatiques auraient été possibles, comme c'est souvent le cas quand le gouvernement d'un pays change à cause d'élections, d'une révolution ou d'un renversement de pouvoir par des forces rebelles. Mais au lieu de cela, le gouvernement communiste a renvoyé le représentant papal. Taipei ne put l'accueillir car il mit trop de temps à partir. Ses successeurs, eux, ont été acceptés et ont maintenu les relations avec le gouvernement, qui à cette époque, était toujours reconnu par les Nations Unies comme le gouvernement de Chine. Quand les Nations Unies ont reconnu le gouvernement de Pékin comme le gouvernement de Chine, le Saint Siège a décidé de ne plus nommer de responsable à la tête de la mission diplomatique à Taipei, laissant ce rôle au chargé d'affaires.

Dans le cas des Etats-Unis, la rupture dans les relations diplomatiques avec le gouvernement de Taipei, a plus accompagné que précédé, l'établissement de relations avec le gouvernement de Pékin. Le gouvernement communiste a souvent déclaré que dans le cas du Saint Siege, une rupture était une condition préalable nécessaire pour avant d'entamer une relation.

L'appartenance de l'APCC au Bureau des Affaires Religieuses du Gouvernement a empêché le Saint Siège d'établir toute relation diplomatique avec le gouvernement de la République Populaire de Chine. Le Saint Siège, en effet, estime qu'un niveau satisfaisant de liberté de religion devrait être une condition normale pour établir une relation. Cependant, cette condition pourrait être vue comme non respectée dans le choix d'un représentant papal à Pékin, pour reprendre les relations diplomatiques établies avec la Chine dans les années 30, après une interruption. Et d'un autre côté, il est difficile d'imaginer que le Saint Siège soit d'accord pour cela, sans assouplissement des interdictions gouvernementales sur les liens religieux entre les Catholiques de Chine et de Rome.

Il y a eu de nombreux efforts pour réconcilier le gouvernement de la République Populaire de Chine avec le Vatican. Un article du New York Times rapporte que le statut de Taïwan n'est pas l'obstacle majeur, et que le problème des nominations d'évêques peut être réglé : le Vatican peut choisir dans une liste préétablie par le gouvernement. Selon l'article, plusieurs rapports indiquent que le problème majeur, serait que le gouvernement de la RPC craindrait d'être dominé par l'Eglise Catholique, particulièrement depuis le vraisemblable rôle majeur de Jean Paul II, dans la chute des gouvernements communistes en Pologne et dans d'autres pays de l'Europe de l'est.

Certains observateurs ont noté que ce que les occidentaux voient comme une régulation de l'Etat des activités sociales, le gouvernement de la RPC le décrit comme une politique nécessaire à la préservation de la stabilité sociale.

Quand le Pape Jean-Paul II est mort en 2005, les églises en Chine ont commémoré sa mort. Beaucoup de chinois catholiques, qui n'ont pas du tout conscience du désaccord existant, ont exprimé leur regret que le Pape ne soit pas venu en Chine, comme il en avait exprimé une fois le désir.

Le gouvernement de la RCP estime que l'Eglise Catholique ne s'est pas assez excusée pour les abus présumés de missionnaires et de membres du clergé, ayant eu lieu avant la création de la RPC. Cette dernière affirme que ces abus ont été prouvés par des enquêtes internationales. Le gouvernement chinois critique violemment la canonisation en 2000, de 120 martyrs chinois et étrangers, avançant que plusieurs des ces martyrs étrangers ont perpétrés des abus et des crimes contre le peuple chinois.

LETTRE DU PAPE BENOIT XVI AUX CATHOLIQUES EN CHINE

Dans sa lettre du 27 mai 2007 adressée aux catholiques de la RPC, le Pape Benoît XVI reconnait leur fidélité à Christ et à l'Eglise « parfois au prix de grandes souffrances », mais il exprime aussi sa préoccupation concernant certains aspects de la vie ecclésiastique dans le pays, surtout concernant les personnes non ordonnées, et parfois non baptisées qui prennent des décisions ecclésiastiques importantes, comme la nomination d'évêques.

Le Pape fait la distinction entre trois groupes d'évêques en Chine. Il fait d'abord mention de « ceux qui se sont sentis contraints d'opter pour un service clandestin ». Il dit espérer que ces évêques légitimes seront reconnus comme tels par le gouvernement. « Le second groupe : ceux qui sous des pressions particulières aux circonstances, ont accepté d'être ordonnés sans mandat pontifical, mais qui ont fait une demande pour être reçus en communion avec le successeur de Pierre et les autres frères dans l'épiscopat ». A cause de la terrible confusion qui règne dans le catholicisme chinois, le Pape Benoit XVI recommande qu'une fois la légitimation acceptée, d'en faire part publiquement et le plus rapidement possible, et d'agir sans équivoque dans la communion avec le successeur de Pierre. « Le troisième groupe…représente un petit nombre qui s'est fait ordonné sans mandat pontifical, et qui n'en a pas fait la demande par la suite, ou qui n'a pas encore obtenu la légitimation ».

AUTRES ORGANISATIONS RELIGIEUSES APPROUVEES PAR L'ETAT

L'APCC est une des trois organisations religieuses approuvées par l'Etat et fondée après 1949. Il y aussi le Comité national du Mouvement patriotique des trois autonomies de l'Eglise protestante chinoise (Three-Self Patriotic Movement), et l'Association Patriotique Musulmane Chinoise. Ces deux dernières ne connaissent pas les difficultés d'une appartenance à une autorité étrangère, située en dehors de la Chine.

La même tactique a été utilisée par les gouvernements communistes dans l'Union Soviétique et dans l'Europe de l'est, avec apparemment moins de succès, même si les véritables motivations de l'APCC sont difficiles à sonder.

Les attitudes des gouvernements face à une influence religieuse extérieure varient d'un pays à l'autre. Par exemple le gouvernement de Turquie a évité toute influence religieuse trop puissante en favorisant la laïcité. Souvent, la restriction religieuse vient de la société et pas forcément du pays même. Plusieurs présidents américains ont du faire face à la pression publique, qui ne voulait pas soutenir un candidat membre de l'Eglise Catholique, de peur que celui-ci ne fasse passer la volonté du Vatican avant celle de son pays.

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