Cathédrale de Wangfujing
L'église Saint-Joseph de Wangfujing 王府井天主堂, aussi appelée cathédrale de Wangfujing ou Dongtang 东堂 (cathédrale de l'est) est une ancienne cathédrale située dans le centre-ville de Pékin.
Introduction
Quand on parle de l'Eglise Catholique, on ne pense pas toujours à la Chine. Les catholiques ne représentent que 0,40% de la population, l'Eglise catholique n'ayant été implantée en Chine que depuis le XVIème siècle. Bien que le catholicisme en Chine soit assez particulier (une partie des catholiques chinois sont fidèles au Vatican et doivent pratiquer de manière quasiment clandestine, la République populaire de Chine interdisant toute ingérence étrangère dans le fonctionnement des Eglises), les bâtiments catholiques – cathédrales, églises, grottes à la vierge – ne sont pas rares et certains pourraient même rivaliser avec ceux d'Europe.
L'église Saint-Joseph de Wangfujing, qu'on appelle aussi cathédrale de Wangfujing, est située au plein cœur de Pékin, dans le centre-ville, au 74, Rue Wangfujing, dans le district de Dongcheng.
Une histoire mouvementée
L'empereur Shunzi, de la dynastie des Qing (1644 à 1912) a fait don du terrain où a été construite l'église originelle à la congrégation du père Lodovico Buglio, jésuite italien missionnaire en Chine.
Au fil de l'histoire, la cathédrale de Wangfujing est passée par plusieurs stades de destruction (partielle ou totale) et de reconstruction. Les premiers dégâts ont été causés par le tremblement de terre de Pékin en 1720. Aux alentours de 1807, l'église fut incendiée, puis entièrement détruite, suite à politique anti-occident du gouvernement de l'époque. Jusqu'en 1860, le site de l'église est resté désert, jusqu'à ce que d'autres missions occidentales fussent autorisées dans la capitale. Saint Joseph fut alors reconstruite. Plus tard, en 1900, au plus fort de la révolte des Boxers, durant laquelle l'hostilité envers les occidentaux fut exacerbée, l'église fut encore une fois entièrement incendiée. La révolte des Boxers ayant été réprimée avec l'aide des puissances occidentales, l'église put être rebâtie en 1907, dans l'architecture Renaissance romane.
Les dégâts de la révolution culturelle
En 1951, deux ans après que le régime de Mao Zedong fut mis en place, la République populaire de Chine coupe toutes relations diplomatiques avec le Vatican, et tenta d'effacer ou de faire oublier toutes formes de religion, y compris l'église catholique. Les églises furent soit détruites soit expropriées, et Saint Joseph de Wangfujing n'échappa pas à ce traitement. L'église fut alors expropriée et transformée en école élémentaire, puis en 1957, elle fut remise à l'Association Catholique Patriotique Chinoise, la branche de l'église catholique chinoise qui ne reconnait pas l'autorité du Saint-Siège.
Au début de la Révolution culturelle de Mao, l'église fut encore une fois fermée, jusqu'à la chute de celui-ci en 1976.
La restauration et la réhabilitation
A la chute de Mao Zedong, Deng Xiaoping condamna les égarements de la Révolution culturelle, et ce relâchement de la politique gouvernementale avantagea Saint Joseph de Wangfujing, pour la restauration de laquelle le gouvernement municipal de Pékin avança des fonds. L'église restaurée fut rouverte en 1980, puis une nouvelle restauration fut achevée en septembre 2000. En juillet 2007, Joseph Li Shan, père curé de Saint Joseph, fut élu archevêque de Pékin par l'Association Catholique Patriotique Chinoise, choix approuvé par le pape Benoît XVI, mais aucune déclaration officielle du Vatican n'a appuyé ce choix.
L'aspect actuel de l'église regroupe, dans un style Renaissance roman, un mélange d'éléments architecturaux européens et chinois.
Les environs immédiats de l'église
Wangfujing signifie « Hotel particulier du Prince ». En effet, au temps de la dynastie Qing, une partie des résidences royales se trouvaient à l'emplacement actuel de la rue Wangfujing.
Saint Joseph de Wangfujing est l'église catholique la plus célèbre de Chine. Il arrive souvent que des couples de jeunes mariés, dans leurs habits de noce traditionnels, viennent se faire photographier sur le parvis de l'église.
Wangfujing est aussi une des rues commerçantes les plus renommées de Pékin, et même de toute la Chine. Les grandes enseignes occidentales côtoient plus de 250 magasins d'artisans chinois, dans un mélange d'architecture occidentale et traditionnelle. Cette profusion de boutiques a valu à la rue le surnom de sœur des Champs Elysées à Paris.
Mais l'attraction qui y attire le plus de touristes est la dégustation d'aliments « exotiques » en tout genre, notamment de serpents, d'étoiles de mer, d'hippocampes, de vers et d'un large choix d'insectes en tout genre.