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Le petit guide ancien (et obsolète ?) des fiançailles en Chine


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Xian
22/09/2010 à 04:43 - Le petit guide ancien (et obsolète ?) des fiançailles en Chine
On a parle souvent des tentatives de mariages, de rencontres sino-françaises mais rrement de fiançailles, ces préambules magnifiques de séduction , de respect et d hommages....

voici donc une petite introduction ( qui pourra servir de guide aux plus audacieux)

Fiançailles.

Les présages fastes ou néfastes.
Les Chinois évitent avec le plus grand soin de faire savoir que la fiancée est née l'année du tigre (chou-¬hou). Personne ne voudrait introduire une tigresse dans sa famille. Si par malheur une fille est née l'année du tigre, on avance généralement d'un an, ou l'on retarde d'autant, la date de sa naissance, puis on écrit sur le billet pa-tse t ié les caractères de l'année précédente ou de l'année suivante, suivant les cas.
Corollaire : il est bon de se défier de l'âge avoué des fiancés, la date pouvant être avancée ou retardée d'un an, pour les besoins de la cause.
 Nan ta se, pou kouo se..
Si le fiancé est plus âgé (que sa fiancée) de quatre ans, il mourra avant quatre ans.
Nan ta san, t'i k'i tao lai, lien lien tchan.
Si le fiancé est plus âgé de trois ans, il fera table rase de toutes les propriétés (il les coupera au couteau par la racine). (Proverbe de Chang hai).
Nan ta san, pi chang wan.
Si le fiancé est plus âgé de trois ans, il deviendra riche à myriades. (Proverbe opposé au Kiang pé)
Niu ta san, ou tsi t'an.
Si la fiancée est plus âgée (que son fiancé) de trois ans, la maison croulera (le faîte du toit croulera).
Niu ta san, pi t'ao fan.
Si la fiancée est plus âgée de trois ans, le ménage devra mendier.
Niu chou yang, p'ai-kia tsing.
Si la fiancée est née l'année de la chèvre, la ruine de la maison est assurée. (L'herbe rongée par la dent d'une chèvre repousse difficilement.) (Proverbe de Chang-¬hai.)

ProcédureS à suivre pour les fiançailles .

Voici, en quelques lignes, la marche suivie dans ces négociations.
Un entremetteur, mei-jen, est chargé de faire les premières avances : c'est le chouo ts'in.
De part et d'autre on se fait connaître l'état civil des deux familles. Quelquefois le fiancé écrit cette déclaration sur une feuille de papier rouge appelée : men hou t'ié.
S'il y a chance d'arriver à une entente, il y a échange des pa tse t'ié, ou billets des 8 caractères. Deux expriment l'année, deux le mois, deux le jour, deux l'heure de la naissance. C'est le billet d'identité. Un diseur de bonne aventure confronte ces deux pièces, et d'après les règles de son art, conclut à la chance ou à la malchance d'une pareille union ; c'est ce qu'on appelle : ╓25 ho hoen, faire cadrer le mariage. Et il donne ses raisons écrites sur une feuille de papier rouge, nom¬mée ming tan ; les païens en tiennent grand compte.
Si le diseur de bonne aventure conclut à la possibilité de l'union, on envoie les premiers présents. Ces cadeaux sont considérés de part et d'autre comme un simple essai, et trois jours sont donnés pour examiner et constater les effets fastes ou néfastes de cette première avance. Si, durant ces trois jours, il survient quelque événement fâcheux, ou de mauvais augure, on renonce à l'union projetée. « Tout est rompu, mon gendre ! » Par exemple, si un chat sauvage mange une poule dans la ferme, si un animal tombe malade ; à fortiori, si quelqu'un de la famille est indisposé, souffrant, on doit renoncer au mariage futur. « Pou li, c'est néfaste ». Tout raisonnement est inutile !
Si, au contraire, rien de néfaste n'a été constaté, on envoie sérieusement les présents de fiançailles, fang ting, ou ting li, ou encore kouo li, selon les pays.
Le vrai contrat de fiançailles définitives, nommé : tch'oan keng t'ié, est joint aux arrhes versées à la famille de la fille.
Cette formalité s'appelle vulgairement hia chou. Nous parlerons, dans les pages suivantes, des présents envoyés.
L'indication officielle du jour fixé pour le mariage est consignée sur un billet spécial nommé : t'ong chou ; t'ong-s'in ; je t'ié. Enfin, immédiatement avant le mariage, le fiancé envoie le trousseau destiné à son épouse, et appelé kia tchoang.
Indiquons brièvement quelques coutumes supersti¬tieuses ou frisant la superstition.

L'intervention du diseur de bonne aventure pour confronter les deux pa tse t'ié et en tirer des prévisions fastes ou néfastes pour le futur mariage.
La coutume de suspendre l'exécution du contrat pendant trois jours, après l'offrande des premiers présents, et de conclure à l'infortune d'un mariage, par la plus futile découverte qui aurait couleur de malchance, et n'ayant aucune liaison avec l'union projetée.

Les présents (ou cadeaux pour l 'avenir)
Quand la décision du diseur de bonne aventure et l'expérience des trois jours ont prouvé que le mariage rendrait les conjoints heureux, la famille du fiancé envoie les présents à la famille de la fiancée. Parmi ces présents figure un couple de canards. Les canards sont le symbole de la fidélité conjugale. On accepte le canard mâle et on renvoie la cane. C'est une condition essentielle pour obtenir une descendance ; sans cela pas de postérité !
Dans plusieurs régions, on joint aux présents deux aiguilles enfilées d'un fil de soie rouge et piquées sur une carte. C'est le symbole de deux âmes prédestinées à vivre ensemble. La couleur rouge est un gage de richesse, c'est la couleur du yang, principe mâle, et le symbole d'une nombreuse descendance.
Parmi les présents figurent de préférence les fruits à nombreux pépins, comme : la grenade, des baies de nénufar, dont les multiples grains présagent beaucoup d'enfants : tse, grains et tse, enfants, jeu de mots très goûté.
On y voit aussi des jujubes tsao tse, jeu de mots avec : « Tsao tse, Ayez vite des enfants » ; des poires li-tse, jeu de mots avec : « Li-tse, Créez une descendance », etc, etc.
Une oie sauvage est le présent rituel. La régularité de ses migrations est un emblème de fidélité conjugale.

Le flambage des habits de noces.
Quelques jours avant le mariage, les habits de noces sont placés sur un crible et on les passe rapidement au dessus de la flamme, pour les purifier de toute maligne influence. Les païens appellent cela : pi-sié, chasser les perverses influences, exorciser.
Après la cérémonie purificatrice, on doit éviter qu'une main de femme ne vienne à toucher ces vêtements, surtout si cette femme est enceinte ou porte le deuil : deux circonstances très néfastes. La femme est in, principe féminin ; en touchant ces habits, elle y ferait rentrer le principe inférieur, chassé par le feu, qui est comme la quintessence du principe masculin yang. Les futurs époux n'auraient pas d'enfants, ou du moins pas d'enfants mâles.

La supplique.
Avant le mariage, une supplique est adressée aux divinités tutélaires, pour leur demander protection. On les informe respectueusement du jour où le mariage sera contracté.
Houo Ho eul sien, les deux esprits de la concorde et de l'harmonie, sont tout spécialement invoqués..

Le choix du jour pour le mariage.

Dans la plupart des cas, le jour favorable pour le mariage est déterminé par le diseur de bonne aventure, ou par un autre devin. Mais le peuple païen se base aussi sur certaines apparences extérieures interprétées d'une manière faste ou néfaste. Il en est ainsi de la suivante.
Ta-kien, siao kien, croissant et décours.
Un principe général préside au choix des jours :
Le mariage doit toujours se faire au temps du croissant, jamais au temps du décours.
Donc du 1er au 15e de la lune, pendant le temps où elle croît en grandeur et en éclat : c'est un présage de fortune et de bonheur, le pronostic d'une prospérité toujours croissante. Au contraire, le temps qui s'écoule du 15e au 30e est une période de décadence ; les échan¬crures du disque lunaire, son éclat toujours faiblissant, font présager des revers de fortune.

Quand la fiancée meurt avant le mariage, le fiancé se rend dans la demeure de la jeune défunte, et demande à ses parents la paire de souliers dont elle se servait les derniers jours de sa vie. Il les emporte et brûle de l'encens devant ces chaussures, parce que l'âme de sa fiancée, après la séparation d'avec le corps, a dû se cacher dans ces souliers. Il considère l'âme de la morte comme son épouse.
Pao p'ai tso ts'in, embrasser la tablette du fiancé défunt et se marier à son âme.
Si le fiancé vient à mourir avant la célébration des noces, et si sa future épouse veut garder la virginité, alors on fait cette cérémonie. La jeune fiancée prend la tablette, siège de l'âme de son futur mari, et se lie par une promesse de fidélité perpétuelle à l'âme du défunt.
Quelquefois, mais bien rarement, il arrive que la famille de la fiancée, si elle est très influente, demande et obtient que le fiancé survivant se marie à l'âme de sa fiancée défunte, en accomplissant le même rite.

un conseil : mariez vous, ayez au moins un enfant et soyez heureux pour vous mêmes mais n 'oubliez pas les autres ( ceux qui vous ont vu naitre ou qui vous ont donné la vie etles autres en cas de besoin..

Dernière édition : 23/09/2010 17h59

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22/09/2010 à 06:59 - Source ?
pouvez-vous citer votre source, Tintin ? Tout cela est fort intéressant mais aurait besoin d'être situé dans le temps....
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Xian
22/09/2010 à 08:56 - Le petit guide ancien (et obsolète ?) des fiançailles en Chine
ma source est celle de ma femme qui m a raconté des histoires sur ce qu elle connaissait des traditions..aussi je ne sais pas si ces traditions ont encore cours..si d autres peuvent me fournir le même style d infos,,je serais ravi d en profiter aussi

la source n est plus jeune ....mais je ne dis pas qu elle est tarie, bien au contraire....


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22/09/2010 à 14:34 - étonnant !
Pourquoi alors avoir utilisé une transcription qui n'est pas le pinyin ? pourquoi parler de "païens" ? Votre épouse a-t-elle appris à transcrire le chinois dans un autre système ? A-t-elle des convictions religieuses telles qu'elle rejette dans le paganisme ceux qui ne les partagent pas ? j'avoue que j'ai peine à m'y retrouver !
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22/09/2010 à 14:40 - Le Manuel des superstitions chinoises
Tintin, soyez beau joueur ! je viens d'avoir la curiosité de chercher la première phrase de votre exposé dans Google.... Pourquoi ne pas renvoyer vos lecteurs au

Manuel des superstitions chinoises, ou
Petit indicateur des superstitions les plus communes en Chine.

par le P. Henri DORÉ, S. J. (1859-1931)


Cela n'enlève rien à l'intérêt des informations que vous nous donnez ! Cela leur donne seulement cet ancrage dans le temps sans lequel elles perdent tout leur sens.

Il me semble d'ailleurs que Michelem avait déjà donné cette référence il y a plus d'un an déjà mais je n'avais pas encore pris le temps de lire ce livre disponible en ligne sur le site des Classiques des sciences sociales.


Dernière édition : 22/09/2010 14h56

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Xian
22/09/2010 à 15:49 - Du passé au présent...et plus si affinités...
oh la coquine d épouse...en vérité, je ne savais plus l origine de cet article l ayant copier -coller sous word..on dit que les épouses chinoises ont bon dos ( et j avoue en user aussi de temps en temps)...merci Laoshi de vos éclaircissements...sans vous que deviendrais je ?

vu les dates, les coutumes sont peut être obsolètes...elles restent tout de même aux mythes et légendes,à l histoire.....et aux historiettes au coin de la cheminée au moment des fiançailles à venir....

pour impressionner le présent avec des mots du passé et mieux prévenir le futur ?
allez savoir.

mais cela ne répond toujours pas à l 'objet du guide : entre ces annèes de superstitions relatées par le professeur Doré et nos temps présents y a t-il encore ces superstitions ancrées dans les têtes des jeunes fiancés chinois ?

Dernière édition : 22/09/2010 16h10

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22/09/2010 à 16:57 - Le petit guide ancien (et obsolète ?) des fiançailles en Chine
je pense que certaines choses sont en vigueur....

cela me dit quelque chose.... j' ai lu ce style dans des études sur la chine entre 1860 et 1930.....
et je vais demander à mon épouse s' il y a de ces coutumes qui lui parlent.....
mais je suis d' accord avec Laoshi..... le terme païen est choquant et inadapté, puisqu' il s' agit de la religion chinoise...(tout de même ! ...)...au sens large, ou se mêle certes, superstitions, habitudes ..et différents syncrétismes....
notion qui, à défaut d' être actuelle, vit encore, ne serait ce que sous forme d' archétypes, dans la mémoire de bien des chinois......

Dernière édition : 22/09/2010 17h25

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22/09/2010 à 17:25 - Le petit guide ancien (et obsolète ?) des fiançailles en Chine
Merci Laoshi d'avoir retrouvé les sources !!! Je cherchais où j'avais déjà lu ces coutumes, qui me semblent de nos jours bien dépassées !!!
C'est la transcription datant d'avant le pinyin qui m'avait mis la puce à l'oreille.
Il me semble que de nos jours, libération de la femme oblige, le cérémonial est "allégé", et que nombre de superstitions sont oubliées !!!


Ps: Je suppose que les sources sont les mêmes pour le guide des expressions pour enfants ...

J'espère Tintin, que vous ne vous prêtez pas à tous ces rituels archaïques !!!

Dernière édition : 22/09/2010 17h28

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Xian
22/09/2010 à 18:09 - Le petit guide ancien (et obsolète ?) des fiançailles en Chine
michelem a écrit :
Merci Laoshi d'avoir retrouvé les sources !!! Je cherchais où j'avais déjà lu ces coutumes, qui me semblent de nos jours bien dépassées !!!
C'est la transcription datant d'avant le pinyin qui m'avait mis la puce à l'oreille.
Il me semble que de nos jours, libération de la femme oblige, le cérémonial est "allégé", et que nombre de superstitions sont oubliées !!!


Ps: Je suppose que les sources sont les mêmes pour le guide des expressions pour enfants ...

J'espère Tintin, que vous ne vous prêtez pas à tous ces rituels archaïques !!!

non je vous rassure,je ne suis que le disque dur des traditions passées (qui oublie parfois ses sources quand elles sont troubles)

Dernière édition : 22/09/2010 18h10

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22/09/2010 à 18:23 - Le petit guide ancien (et obsolète ?) des fiançailles en Chine
Ouf, vous me rassurez !!!
Il faudrait changer le titre du post pour que les lecteurs ne pensent pas que ces rituels sont actuels ...Ajouter peut-être "ancienne"?
La Chine 中国 (Zhongguó), pays de l'Asie orientale, est le sujet principal abordé sur CHINE INFORMATIONS (autrement appelé "CHINE INFOS") ; ce guide en ligne est mis à jour pour et par des passionnés depuis 2001. Cependant, les autres pays d'Asie du sud-est ne sont pas oubliés avec en outre le Japon, la Corée, l'Inde, le Vietnam, la Mongolie, la Malaisie, ou la Thailande.