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Lu Xun

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Lu Xun

Lu Xun 鲁迅, de son vrai nom Zhou Shuren 周树人 est un écrivain chinois né le 25 septembre 1881 à Shaoxing, province de Zhejiang, et mort le 10 octobre 1936 à Shanghai. Il fait partie du panthéon littéraire de la République populaire de Chine et est probablement l'écrivain qui a eu le plus d'influence sur la littérature chinoise moderne.

Biographie

Lu Xun naît en 1881 à Shaoxing (province du Zhejiang) dans une famille de propriétaires terriens. Il appartient à un clan d'une centaine de personnes dont son grand-père est le chef. Enfant, il est confié à un moine pour son éducation. Puis il découvre le théâtre de rue, les récits illustrés, la campagne. Il prend peu à peu conscience du système féodal dans lequel se débat encore son pays et de la place peu enviable réservée aux femmes : la dernière. Il s'en souviendra plus tard lorsqu'il écrira en 1924 "Le sacrifice du nouvel an" (adapté au cinéma en 1956 par Sang Hu) où il montre une jeune femme mariée contre sa volonté et qui tente de s'auto mutiler en rébellion contre le destin qu'on veut lui imposer. Lu Xun poursuit son éducation de jeune lettré confucéen mais commence à sentir passer en lui comme un vent de révolte contre tous ces préceptes imposés.

En 1893, le grand-père de Lu Xun est arrêté pour tentative de corruption sur un examinateur en faveur de son fils. La famille se retrouve déconsidérée et doit s'enfuir à la campagne. Lu Xun apprend à connaître des temps plus difficiles. En 1896, son père meurt. Lu Xun quitte Shaoxing deux ans plus tard pour Nanjing. Il a 17 ans.

Suite à la signature du traité de Nanjing (1842) qui avait mis un terme à la première guerre de l'opium et permis à l'Angleterre de s'installer en Chine, d'autres puissances comme la France, la Russie, l'Allemagne, le Japon et les USA s'étaient engouffrées par la brèche et avaient commencé à occuper et dépecer le pays. L'Empire était depuis resté sans réaction notable. A Nanjing, Lu Xun intègre une école navale. Il y découvre, via la lecture, la théorie de l'évolution naturelle des espèces ("De l'évolution", Aldous Huxley), puis les philosophes Platon, Socrate, les Stoïciens… En 1902, il bénéfice d'une bourse du gouvernement pour partir étudier à Tokyo. Là, il rencontre et fréquente des révolutionnaires chinois qui travaillent à renverser l'Empire dans leur pays. Il se forme à la littérature occidentale et traduit en chinois deux romans de Jules Verne, "Autour de la Lune" et "Voyage au centre de la Terre". En 1904, il entre à l'Ecole de Médecine car il se rêve médecin réformateur et moderniste. Mais il découvre que "la Chine a davantage besoin de littérature pour changer sa mentalité que de médecine pour soigner sa santé"… Deux ans plus tard il rentre en urgence en Chine car sa mère est malade. Il arrive pour assister à… son propre mariage organisé par sa mère. Bien que n'éprouvant pas le moindre sentiment amoureux pour sa promise Zhu An, il obéit et l'épouse avant de repartir aussitôt pour le Japon en compagnie de son jeune frère. A Tokyo, ils traduisent ensemble des œuvres étrangères. Lu Xun renonce à partir étudier en Allemagne en 1909 afin de pouvoir subvenir aux besoins de sa famille. Il devient alors enseignant. L'année précédente est morte l'impératrice Ci Xi. Le 10 octobre 1911, la révolution éclate et renverse "le dernier Empereur", l'enfant Pu-yi (6 ans). Le docteur Sun Yat-sen, revenu des USA, devient Président de la nouvelle République le 1er décembre 1912 avant d'être renversé un mois plus tard par un seigneur de la guerre. Lu Xun est engagé peu après au ministère comme fonctionnaire chargé de la protection du patrimoine. Déçu par l'évolution de la République, il écrit sa première nouvelle pour la revue révolutionnaire "La Jeunesse". Ecrit en langue parlée, "Le Journal d'un Fou" (1918) devient "le texte fondateur de la nouvelle littérature chinoise".

En 1919, conséquence de la première guerre mondiale qui vient de s'achever un an plus tôt, les anciennes possessions de l'Allemagne défaite sont remises au Japon (qui a combattu du "bon côté"). Un mouvement puissamment contestataire naît à Pékin puis s'étend au reste de la Chine. Il prendra le nom de "Mouvement du 4 mai". Les concepts de lutte sont occidentalisés via les idées de démocratie, de science, d'individu, de nation auxquelles s'ajoute le marxisme importé de la révolution russe. Lu Xun écrit des articles incisifs dans "La Jeunesse" et des nouvelles qui critiquent "l'ancienne société". En 1921, il compose un recueil de nouvelles, "Na Han" ("L'Appel aux armes"), dans lequel on trouve ce qui restera son œuvre la plus connue et la plus populaire, "La véritable histoire d'Ah Q" ("Ah Q cheng-chuan"), inventant là le "Ah Q Jingshen" qui consiste à tourner toutes ses défaites et déboires en autant de victoires et de succès.

Il s'installe à Pékin et en 1923, moment important dans sa vie, rompt avec son frère. Dans les mois et années suivantes, il écrit "Errances", "La Savonnette" (1924), "Le Regret du passé", "Frères", "La Grande Muraille" (1925). En mai 1924, alors qu'il commence à souffrir de tuberculose, il s'installe dans une nouvelle maison et écrit de nombreux poèmes en proses, allégoriques et prophétiques. Sa réputation et son aura son énorme. Il noue un lien avec une de ses étudiantes à l'Ecole Normale de filles, Xu Guangping (née à Panyu, Guangdong, en 1898) . La jeune fille, symbole même de la Chinoise moderne, se montre très active au sein du Mouvement du 4 mai. Le 18 mars 1926, une manifestation devant l'Ecole normale et contre la présence étrangère dans le pays est réprimée dans le sang, les soldats semblant tout particulièrement viser "les filles aux cheveux courts". On relève 72 morts dont deux étudiantes de Lu Xun. Celui-ci décide alors de partir enseigner à l'université de Xiamen (Fujian) tandis que Guanping va à Canton. Leur séparation, prévue pour deux ans, ne va en fait pas excéder quatre mois et demi pendant lesquels ils s'écriront la bagatelle de 78 lettres. Lu Xun ne reste que quelques mois à Xiamen, dégoûté par l'esprit qui y règne.

En janvier 1927 il part s'installer avec Guangping à Guangzhou. Il est alors sans conteste le plus célèbre intellectuel du pays. Au mois de septembre suivant, le couple bouge encore, partant cette fois à Shanghai. Il écrit beaucoup et continue de donner des conférences et des cours extrêmement recherchés. Sur un plan littéraire, il reste fidèle à ses principes et à l'influence de l'auteur japonais Kuriyagawa pour qui l'écriture ne peut naître que de la dissidence et de la révolte. Bien que très proche des révolutionnaires et des communistes (il n'adhèrera jamais au Parti), il prône une indépendance totale des écrivains envers les pouvoirs politiques quels qu'ils soient. Esprit libre, sa lutte soutenue contre la dictature de Tchiang Kaï-chek ne l'empêche pas d'attaquer à l'occasion et parfois durement ses amis de gauche. Parmi ses écrits importants de l'époque, on peut citer "Le bon Enfer perdu" (1927).

En 1930, il participe activement à la création de la Ligue des Ecrivains de Gauche. La dictature se renforçant (censure, arrestations, exécutions), Lu Xun est obligé de se cacher. Ses positions se radicalisent, il n'écrit plus de fiction mais seulement des essais dans lesquels il veut manier "dagues et javelots". Il se retrouve en opposition avec la ligne majoritaire du PC chinois (qui fera dissoudre la Ligue des Ecrivains qui en est proche), préfère la pure lutte de classe contre le Guomintang de Tchiang Kaï-chek plutôt qu'une fausse alliance de circonstance contre l'ennemi commun japonais, et se fait parfois traiter de "trotskiste". Il meurt de tuberculose le 19 octobre 1936.

Bibliographie partielle

- La Mauvaise herbe
- Le journal d'un fou (1918)
- La véritable histoire d'Ah Q (1921)
- Errances (1925)
- Sous le dais fleuri [Les luttes idéologiques en Chine durant l'année 1925]
- Une brève histoire du roman chinois

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