Tempête de sable
Une tempête de sable surnomée "Dragon jaune" en Chine, est un phénomène météorologique courant dans les grandes plaines d'Amérique du nord, dans la péninsule Arabique, le désert de Gobi en Mongolie, le désert du Taklamakan en Chine occidentale, le désert du Sahara en Afrique, le désert du Thar en Inde, ainsi que dans d'autres régions arides et semi-désertiques. Les vents violents provoquent la déflation et le transport des particules de sables, par saltation voir en suspension dans l'atmosphère pour les sables fins.
Certaines des effets des tempêtes de poussières qui ont affecté l'Amérique du nord aux XIXème et au début du XXème siècles ont une cause humaine.
Les colons européens y avient en effet coupé de vastes forêts et mis en culture des centaines de milliers d'hectares d'anciennes prairies naturelles qui protégeaient jusqu'à lors des sols fragiles (loess). Ces sols mis à nus, dégradés par le labour et déshydratés par le soleil ont pris une consistance poudreuse, et ont été balayés par les tempêtes jusqu'à mettre à nu la roche mère et provoquer la faillite de milliers d'agriculteurs, contribuant à la crise de 1929.
C'est pourquoi c'est au Canada et aux USA qu'ont d'abord été développées les techniques d'agriculture plus extensive et/ou sans labour, qui ont efficacement protégé les sols.
De même le surpâturage et la pullulation de campagnols suite à la régression de leurs prédateurs ont dégradé et fragilisés les sols de Mongolie, induisant des phénomènes de désertification, avec des envols de sable et de poussière qui peuvent opacifier l'atmosphère jusqu'à l'est de la Chine. Ces nuages peuvent modifier le Climat et la pluviométrie, et en transportant des bactéries, virus et autres pathogènes, tout en diminuant l'activité désinfectante des ultraviolets solaires, ils pourraient avoir des impacts sanitaires.
De tels phénomènes sont devenus plus rares en Amérique du Nord, plus fréquents en Asie (s'y ajoutent les impacts des feux de forêts), et s'ils sont rarissimes en zone tempérée européenne, ils ne sont néanmoins pas exclus : A titre d'exemple, la « mer de sable » du Parc de Hoge Veluwe au centre des Pays-bas est une ancienne zone agricole sableuse cultivée, dont le sol fertile déshydraté par une période de sécheresse a été littéralement emporté par une violente tempête au début du XXème siècle, avant d'être achetée par un riche industriel pour y planter des pins et y chasser, après quoi la zone est redevenue naturelle. La mer de sable y est aujourdh'ui entretenue par une gestion adaptée, pour des raisons paysagères et patrimoniales.
Les tempêtes de sable les plus violentes peuvent transporter des milliers de tonnes de poussières à l'échelle d'un continent entier et à des altitudes élevées ; ces poussières, quand elles sont piégées dans les courants stratosphériques peuvent traverser les océans ou faire le tour du monde. C'est ainsi que des nutriments venant du Sahara enrichissent la forêt amazonienne, leur tracé étant maintenant suivi par satellite.