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Le tambour en bois un instrument sacré pour les Wa

© Chine Informations - La Rédaction

Le tambour en bois un instrument sacré pour les WaL'ethnie Wa 佤族 (Wǎzú) dénombre 300.000 personnes. Les Wa se nomment eux-mêmes « a wa », ce qui signifie « habitants des montagnes ». Comme leur nom l'indique, les Wa résident, depuis l'Antiquité, dans les montagnes près des frontières de la province du Yunnan et de la Birmanie. Les hommes wa ont souvent les cheveux frisés. Les femmes, portent les cheveux longs retenus par un serre-tête d'argent. Selon les croyances des Wa, chaque être vivant a une âme et il existe plusieurs dieux dans l'univers. Pour obtenir leur protection, cette ethnie minoritaire offre souvent des sacrifices, accompagnés de tambour en bois.

Dans chaque village Wa, on trouve des sortes de pavillons faits de bois, de bambou et de chaume qui servent de temples pour les ethnies d'autres religions ou d'abris pour les tambours. Typiques des Wa, ces constructions sont sacrées. Il existe deux genres de tambours : les males et les femelles. Le tambour male est assez mince et petit, alors que le femelle, grand et volumineux. Les Wa vouent un culte à la maternité. Pour eux, les tambours en bois sont les symboles de la mère. Cette croyance est inspirée d'une légende : il y a longtemps, les villages étaient souvent victimes de catastrophes naturelles. Pour invoquer la protection des dieux, les habitants décidèrent alors de fabriquer un tambour. Mais une fois fini, aucun son ne sortit de l'instrument de musique. Jusqu'au jour où une vieille dame leur conseilla de donner au tambour la forme d'une femme. Les artisans réfléchirent aux propos de la vieille dame. Enfin, ils comprirent ce qu'elle voulait dire : il fallait sculpter un tambour en forme de sexe féminin. Et effectivement, le tambour commença à produire des sons.

Le tambour en bois un instrument sacré pour les WaLes tambours en bois ont deux sortes de sons : les uns sont cristallins, les autres, graves.

Accompagnés de tambours, les jeunes Wa interprètent des chants folkloriques et dansent en exécutant des mouvements vifs et exagérés. C'est pour eux une façon d'exprimer leurs émotions.

Sainuo, un jeune homme Wa, nous donne davantage de détails sur les tambours : 

« Le tambour en bois est l'instrument de musique le plus sacré de notre ethnie Wa. Il produit deux types de sons : les sons graves et profonds représentent le courage, la vaillance des garçons Wa, les sons aigüs, l'adresse et le talent aux chants et aux danses des filles Wa. »

Parmi toutes les fêtes des Wa, la fabrication des tambours en bois est un moment particulièrement animé et important. Chaque année, à la même période, les villageois partent à la recherche d'arbres solides. Sous la direction du sorcier, tous les habitants des villages se rendent dans la forêt, abattent les arbres sélectionnés, en enlèvent les branches, et les rapportent aux villages.

Une jeune fille Wa nous a expliqué que la fabrication d'un tambour en bois nécessite un travail de longue haleine. Ecoutons-la :

« Creuser un tambour requiert une technique spéciale. On dépend de la position du soleil, donc on ne peut travailler que quelques heures chaque jour. Quatre à cinq personnes doivent travailler plusieurs semaines pour fabriquer un seul tambour. »

Le tambour en bois est un instrument sacré qui sert à communiquer avec les divinités.

En effet, les Wa pensent que les dieux ne parlent pas la langue humaine et qu'ils ne comprennent que les sons du tambour. Ils s'adressent donc aux dieux pour invoquer leur protection ou exprimer leurs voeux, toujours en frappant un tambour. Petit à petit, les Wa ont créé leur propre langage avec cet instrument de musique.

Xie Ling est une spécialiste de la culture des ethnies. Elle vit depuis longtemps avec la population Wa. Elle nous explique son interprétation du tambour :

« Le tambour en bois réunit le peuple wa. Outre le culte de cet instrument de musique, le tambour représente le respect pour les mères, les femmes et les personnes âgées. Le tambour symbolise la vie et l'âme des villages. »

Autrefois, le tambour en bois n'était utilisé que pour annoncer les catastrophes ou en cas d'urgence. Maintenant, il est un instrument indispensable dans la danse des Wa. Cette dernière, comme le tambour, prend ses origines dans la cérémonie du sacrifice. Sa connotation religieuse affaiblie, la danse est devenue un divertissement populaire.

Le tambour en bois un instrument sacré pour les WaDès que les Wa entendent le tambour, ils ne peuvent s'empêcher de danser. Lorsque les jeunes femmes Wa commencent à danser, leur longue chevelure noire retenue par un serre-tête d'argent, leurs grands yeux et leurs sourcils noirs accentués de crayon, offrent un spectacle ravissant. On ressent en elles toute la beauté naturelle et primitive de la jeunesse.

La danse « shuai fa » est une danse particulière aux Wa : les chevelures sont projetées en arrière, comme autant de bandes de soie noire qui flotteraient au vent. La désinvolture et l'élégance de leur gestuelle montrent bien le caractère franc et ouvert des jeunes femmes Wa.

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