Stanley Kwan
Stanley Kwan 关锦鹏 (Guān Jǐnpéng) est l'un des réalisateurs majeurs de films de Hong-Kong.
L'homme a été récompensé le 30 janvier 2008 du Cyclo d'Or d'honneur pour toute sa filmographie au festival international du film asiatique de Vesoul.
Naissance et études
Stanley Kwan est né le 9 octobre 1957 à Hong Kong. Il passe dans l'ancien territoire sous protection britannique toute son enfance et sa jeunesse. On retrouvera d'ailleurs dans ses films cette nostalgie du temps passé avant les accords sino-britanniques de 1997. Son enfance sera bercée par le cinéma avec une salle à côté de la maison où il grandira. Réprimé par ses parents, Stanley Kwan assouvira envers et contre tout sa passion.
Pour ses études, Stanley Kwan rejoindra le Baptist College de Hong-Kong. Il y suivra des études de communication de masse dont il recevra le diplôme quelques années plus tard. C'est d'ailleurs durant ses études qu'il découvre la nouvelle vague française et le cinéma japonais.
Débuts de carrière
Avant d'entamer une carrière professionnelle, Stanley Kwan suit les cours d'art dramatique de la chaîne TVB. Muni de son diplôme en communication de masse, il trouve rapidement un travail sur la chaîne de télévision hongkongaise. Il y travaille en tant qu'acteur avant de s'apercevoir que ce métier n'est pas fait pour lui. Il décide alors de rejoindre le département de production. C'est là qu'il rencontre les cinéastes de la nouvelle vague hongkongaise tels que Yim Ho ou Ann Hui. A leurs côtés, il occupe le poste d'assistant de metteur en scène. Stanley Kwan fait alors ses premières armes dans le monde du cinéma.
En 1985, il signe son premier film Women avec Chow Yun Fat. Gros succès au box-office, cette première réalisation signe les débuts d'une carrière prometteuse pour le réalisateur chinois. L'année d'après, il enchaîne avec Love Unto Waste. Son second film s'illustre particulièrement au Festival de Locarno où il est sélectionné.
La consécration dans le cinéma
Après son deuxième film, Stanley Kwan enchaîne les productions. Il assoit sont style, un style unique presque dans son genre à Hong Kong.
Très attaché à la condition féminine, le réalisateur aime plus particulièrement aborder les problématiques autour de leurs situations difficiles et leurs problèmes de cœur. En 1987, Stanley Kwan signe son premier véritable succès qui le fera connaître dans son pays. Il produit Rouge, un film qui mélange surnaturel et mélancolie dans le Hong Kong moderne. En 1988, Rouge reçoit la Montgolfière d'or au Festival des 3 continents ainsi que le Hong-Kong Film Award du meilleur film.
En 1990, il tourne Full Moon in New-York et reçoit le trophée du meilleur film au Golden Horse Film Festival.
Il continue à sortir d'autres films et en 1991, il présente Center Stage, un film qui revient sur la biographie de l'actrice chinoise des années 30, Ling Yu Ruan. Cette dernière fut la première star de cinéma chinois et ce à l'âge de 16 ans. Son film biographique raconte son parcours au firmament jusqu'à son suicide alors qu'elle n'est âgée que de 25 ans, à cause d'une campagne virulente menée par la presse à scandale chinoise. Le film utilise des extraits de films et des reconstitutions de scènes. Véritable succès aussi bien dans son pays natal qu'à l'étranger, Center Stage reçoit l'Ours d'argent et le Prix de la meilleure actrice de la 42ème édition du Festival de Berlin 1991 revint à Maggie Cheung, l'actrice principale du film. Deux ans plus tard, le film triomphe également au Hong-Kong Film Awards de 1993.
Une carrière marquée par son homosexualité
Stanley Kwan est sûrement l'un des seuls rares réalisateurs de film chinois osant affirmer et parler sans détours de l'homosexualité. Son coming-out, il l'effectue au grand écran en 1996 dans un documentaire en langue chinoise de son cru. Yin +/- Yan parle ainsi des rôles de genre et de la sexualité.
En 1997, Stanley Kwan reçoit à nouveau les honneurs du Festival de Berlin. Son film Hold you tight reçoit le prix Alfred Bauer ainsi que l'Ours du meilleur film gay/lesbien. Il s'agit d'une première en Chine où un auteur de film assume et parle ouvertement de son homosexualité et de l'homosexualité en général.
En 2001, il revient une nouvelle fois sur le sujet de l'homosexualité avec son film Histoires d'hommes à Pékin. Adaptation d'une histoire d'amour gay sur internet, le film retrace l'histoire de Chen Handong, un homme d'affaires important de Pékin et Lan Yu, un jeune étudiant prêt à tout pour réussir. Les deux hommes finissent pas nouer une relation très intime dans un Pékin encore très sensible sur le sujet. Le film n'a pas reçu de récompenses particulières, mais a été nominé une fois à la 54ème édition du Festival de Cannes en 2001.
Inspiration et influence
Outre ses films, Stanley Kwan est également metteur en scène de théâtre. On retrouve ses pièces jouées non seulement à Hong Kong mais aussi à l'international.
Stanley Kwan est une figure majeure du cinéma chinois. Son style unique détaché des films d'action habituels, permet d'en faire un des réalisateurs les plus affirmés de sa génération.
On retrouve surtout dans ses films, la condition féminine. Une inspiration qui lui vient de Truffaut ou encore d'Ozu. Mais surtout d'un passé où sa mère fut très présente puisque le réalisateur perd son père à l'âge de 13 ou 14 ans. Cette époque le marquera à jamais et imprimera sa trace indélébile dans ses films.
Stanley Kwan se considère également faire plus partie de la troisième vague de cinéastes chinois. Une vague surtout marquée par ceux de la première vague dans l'ombre desquels, ils tentent de faire leur propre différence.
Au niveau contemporain, l'auteur avoue ne pas avoir d'affinités particulières avec les producteurs modernes. Toutefois, il se sent assez proche des films de Jia Zhangke jusqu'au début des années 2000 et ceux de Wang Xiaoshuai ou encore Hou Hsiao Hsien.