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Mu ren zhuang

© Chine Informations - La Rédaction

(miniature) Bruce Lee et mu ren zhuang Bruce Lee et mu ren zhuang
Bruce Lee s'exerçant sur un mu ren zhuang.

Le muk yan jong ou  mu ren zhuang (木人樁), que l'on peut traduire littéralement par "homme bois poteau", donc mannequin de bois, constitue un instrument servant d'entrainement dans les cours d'arts martiaux chinois où un partenaire ou un adversaire s'avère utile.

Origines

Il faut attribuer étroitement son usage au wing chun (詠春 yǒng chūn), bien qu'il soit également fortement utilisé par d'autres figures du Sud de la Chine, notamment la célèbre technique de la Mante religieuse. Dans la tradition ancestrale, ces mannequins étaient fabriqués exclusivement en bois. Mais au cours des années, de plus en plus de matériaux modernes entrèrent dans leur fabrication, tels que le plastique ou encore l'acier.

Les premières allusions à l'emploi des Muk Yan Jong remontent aux ères glorieuses du Temple Shaolin. En effet, bon nombre de légendes mentionnent que dans le but d'améliorer leur technique, les disciples se devaient d'évoluer dans une "allée de mannequins de bois". Ils combattaient donc ces guerriers de bois qui étaient parfois équipés de mécanismes dont les coups maniés par des moines dissimulés, pouvaient s'avérer mortels. Selon Leung Ting (梁挺 liáng tǐng), un maître wing chun, l'existence de cette allée légendaire devait incontestablement être subordonnée à des exigences d'entraînement intensif, ce qui supposerait en outre la présence en continu d'une véritable file de mannequins de bois.

On ne peut malheureusement pas avancer avec certitude que l'invention du mu ren zhuang soit antérieure à celle du wing chun. Ce qui est par contre inéluctable, c'est que les créateurs du wing chun ont apporté un certain nombre d'améliorations à leur mannequin au cours des années tout en multipliant les exercices possibles à pratiquer. C'est ainsi qu'apparaissèrent les "techniques du mannequin de bois".

Caractéristiques

L'on admet habituellement que les tous premiers mannequins d'entrainement s'apparentaient certainement à de simples poteaux de bois articulés et érigés en position verticale. A l'heure actuelle, de nombreuses modifications ont été apportés au mannequin traditionnel. Désormais constitué d'un poteau vertical se trouvant profondément enfoncé dans le sol ou accroché à un mur ou un chevalet, le mu ren zhuang dispose de toute une panoplie d'équipements. Des parties mobiles ou fixes feront office de bras et de jambes du mannequin. Dans la version revisitée du wing chun, on se retrouve face à instrument à trois bras et une jambe qui offre une centaine de combinaisons de mouvements réalisables.

Pour l'apparence, il arrive même que des pans de tissu ou de cuir soient collés à l'instrument, ce qui, hormis l'aspect esthétique, protège également le pratiquant de blessures éventuelles. Les Chinois manifestent un sens aigu du principe qui se dévoile, même dans les détails les plus anodins. Il ne faut donc pas s'étonner que Yip Chun (葉準 yè zhǔn), maître wing chun et fils aîné de Yip Man (Ip Man), précise en ces termes la fonctionnalité du mannequin de bois : « Si l'objectif est de simuler la pratique avec un partenaire ou un adversaire, il est appelé "mannequin". [...] S'il est utilisé pour tenir debout, se déplacer, ou sauter dessus en pratiquant des coups de poing ou pieds, il s'agit d'une aide pour l'entrainement de l'équilibre et de la posture, et il est dans ce cas appelé "pieu". » 

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