Oderic de Pordenone
Odoric de Pordenone (1286-1331) devient très jeune un moine franciscain. En 1316, le frère Odoric est envoyé en Orient et passe trois ans en Chine probablement de 1324 à 1327, desservant l'une des églises fondées par l'archevêque Jean de Montecorvino, à cette époque extrêmement âgé.
Depuis l'Inde il navigue à bord d'une jonque jusqu'à Sumatra, visitant différents ports de la côte nord de cette île, et de là jusqu'à Java, Bornéo à ce qu'il semble, Champa en Indochine, Guangzhou (Canton), alors Chin-Kalan, c'est-à-dire "Grande Chine" (Mahachin). Depuis Guangzhou il voyage sur terre jusqu'aux grands ports du Fujian. Dans l'un d'entre eux, alors appelé Zayton, port de Xiamen (Amoy), il trouve deux établissements de franciscains; il dépose dans l'un d'eux les os des frères qui ont subi le martyre en Inde.
Depuis Fuzhou il gagne à travers les montagnes le Zhejiang, et visite Hangzhou, alors réputée, sous le nom de Cansay, Khanzai, ou de Quinsai (c'est-à-dire Kin gsze, "résidence royale"), pour être la plus grande ville du monde. Odoric, comme Marco Polo, Marignolli, et Ibn Batuta, donne des détails remarquables sur cette ville splendide. Se dirigeant vers le nord via Nanjing et le Yangzi Jiang, Odoric s'embarque sur le Grand Canal de Chine et voyage jusqu'aux quartiers généraux du Grand Khan (probablement Yesün Temür Khan), à savoir la cité de Cambalec (Cambaleth, Cambaluc, etc.), aujourd'hui appelée Beijing (Pékin), où il demeure trois ans, probablement de 1324 à 1327, desservant l'une des églises fondées par l'archevêque Jean de Montecorvino, à cette époque extrêmement âgé.
Il retournera par la suite en Italie. Peu après son retour, Odoric se rend à Padoue et c'est là qu'en mai 1330 il raconte l'histoire de ses voyages, qui sont rédigés en latin par le frère Guillaume de Solagna. Il y évoque les coutumes de l'époque, comme de laisser les ongles des orteils pousser jusqu'à une taille extravagante, ainsi que de comprimer les pieds des femmes (pieds bandés).
En route pour la cour du pape à Avignon, Odoric tombe malade à Pise, et retournant à Udine, capitale de sa province d'origine, il y meurt.
Ému par les nombreux miracles qui se produisaient sur la tombe d'Odoric, le pape Pie VI approuve la vénération que les fidèles accordent à Odoric en le béatifiant en 1775.