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Nüshu, écriture des femmes

© Chine Informations - La Rédaction

Nüshu, écriture des femmesLe Nüshu 女书 "écriture des femmes" était un système d'écriture, exclusivement utilisée par les femmes du comté de Jiangyong, dans la province du Hunan en Chine.

Cette écriture est aujourd'hui disparue après le décès, le 20 septembre 2004, de Yang Huanyi, la dernière femme sachant l'utiliser.

Contrairement à ce qui a été régulièrement dit dans les médias après la mort de Yang Huanyi, le nüshu n'est pas une langue mais une façon d'écrire le mandarin de façon incompréhensible aux hommes qui ne l'ont pas apprise. Il faut noter que le nüshu constitue un syllabaire et non une écriture logographique. Si certains des sept cents graphèmes environ que compte cette écriture sont inspirés librement des sinogrammes habituels, d'autres sont entièrement inventés.

Les linguistes chinois qui essaient de percer les mystères de cette langue bizarre ont observé qu'elle n'avait rien à voir avec le chinois standard que la vieille femme ne savait ni lire ni écrire. Les caractères nushu sont très gracieux et sont composés de quatre éléments : des traits, des points, des virgules et des arcs. Quant aux mots qui composent la langue, ils servent essentiellement à décrire la vie quotidienne et les malheurs des femmes.

En dehors de la province de Hunan, on retrouve des traces de cette langue dans la région autonome du Guangxi, dans le sud de la Chine. Cependant les manuscrits sont très rares, car selon une coutume locale, ils étaient brûlés ou enterrés à la mort de la personne qui les possédait. "Les archives de la province ont malgré cela réussi à collecter des objets ornés de caractères nushu, des tabliers et des écharpes brodés, des sacs et des éventails. Le plus ancien date de la dynastie Qing, au tout début du XXe siècle, les plus récents datent des années 1960", explique Liu Gening, le responsable des archives régionales.

L'existence du nushu a été révélée au grand public en 1995, quand Yang Huanyi a été invitée à participer à la troisième conférence de l'ONU sur les femmes, qui s'est tenue à Pékin. Le nushu a été la première langue traditionnelle inscrite sur la liste des langues à préserver par le conservatoire de l'héritage culturel chinois. A ce titre, elle a éveillé la curiosité de chercheurs du monde entier. Un retraité chinois, Zhou, s'est intéressé au nushu et s'est lancé en 2003 dans la rédaction d'un dictionnaire. Celui-ci comprend à ce jour 1 800 caractères, les règles stylistiques, des explications sur la prononciation, un glossaire et des explications grammaticales. Chaque caractère est suivi d'une description phonétique et du caractère chinois correspondant, ainsi que de phrases types. Zhou est probablement le seul homme à ce jour à avoir découvert les secrets du nushu.

Il y a peu d'écrits en nüshu car les manuscrits étaient brûlés ou enterrés avec leurs auteures. Un dictionnaire de mille huit cents caractères nüshu vient d'être publié par Zhou Shuoyi, le premier homme à avoir appris le nüshu. Une exposition a eu lieu à Pékin en avril 2004, montrant des écrits ainsi que des mouchoirs, tabliers, écharpes et autres objets décorés avec des calligraphies en nüshu.

Comparatif du Nüshu et du chinois

Nüshu, écriture des femmes

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