John Sung
John Sung Shang Chieh 宋尚节 (Sòng Shàng-Jíe) né le 29 septembre 1901 et décédé le 18 août 1944, fut un évangéliste chrétien chinois qui joua un rôle capital et déterminant dans le réveil des années 1920 -1930 en Asie : le continent chinois, Taiwan et le sud est de l'Asie.
PARCOURS
Sung est né à Hinghwa, maintenant Putian dans la région de Fujian en Chine.
Sung a reçu une éducation chrétienne. Son père était pasteur de l'église méthodiste locale wesleyenne. Il aidait beaucoup son père. Certains soirs, quand celui-ci était trop occupé ou malade, Sung le remplaçait et prêchait à sa place. Son jeune âge lui valut le surnom de « petit pasteur ».
Cependant Sung fut éprouvé encore des années, avant de devenir le puissant évangéliste qu'on connait. En 1920, il fut envoyé en Amérique afin de poursuivre ses études supérieures. Il étudia à l'université wesleyenne en Ohio. Etudiant brillant, il obtint son doctorat de chimie en cinq ans. Ses essais et ses recherches de chimie sont disponibles encore aujourd'hui dans la bibliothèque universitaire.
Malgré les perspectives professionnelles qui s'offraient à lui, Sung croyait qu'il était appelé par Dieu à s'engager pour l'oeuvre de Jésus Christ. En 1926, il rejoignit l'Ecole Théologique Indépendante de New York.
TRANSFORMATION
Alors qu'il étudiait à New York, John Sung a déclaré avoir reçu le don du Saint Esprit pendant un temps de prière. « C'est ma naissance spirituelle ! Même si je connais Jésus depuis ma tendre enfance, cette expérience a changé toute ma vie ! ». Sung décrit cette expérience comme « le Saint esprit (qui) se déversait sur moi, comme de l'eau, sur le haut de ma tête, et le Saint Esprit a continué de couler, vague par vague ».
Après cette expérience, Jonh sentait qu'il avait plus de puissance, il se mit alors à prêcher avec ferveur aux personnes autour de lui. C'était un homme totalement différent. Il prêchait avec ferveur à ses camarades et à ses professeurs. Le changement était tellement soudain et brutal, qu'ils ont cru qu'il devenait fou. Les autorités de l'école l'ont fait enfermer dans un asile pendant 193 jours.
John Sung mit ce temps à profit pour lire la Bible, il la lut 40 fois pendant son isolation. Cette période de lecture scripturaire et de renouvellement ont posé les bases de ce qui a été un des plus grands réveils du 20ème siècle.
RETOUR EN CHINE ET MINISTRE DE L'EVANGILE
Le consulat chinois parvint à faire sortir John Sung, qui revint en Chine en 1927, sans avoir obtenu son diplôme de l'Ecole Théologique de New York. Après 8 ans d'absence, avant de poser le pied sur le territoire Chinois, Sung jeta ses récompenses académiques à l'eau, en signe d'engagement total à l'Evangile, il ne conserva que son diplôme de doctorat pour son père.
Après son retour en Chine, il commença par prêcher dans la région de Min-nan pendant trois ans. Ses messages portaient principalement sur la crucifixion et le sang de Jésus, où il était question de nouvelle naissance, de salut et de porter la croix.
En 1930 ou 1931, il rejoignit l'Ecole Biblique Bétel à Shanghai, où avec d'autres diplômés, il forma « le groupe d'évangélistes Bétel ». Il prêchait maintenant sur le péché. Selon lui, admettre ses péchés n'était pas suffisant, les gens devaient se repentir, et après se corriger de leurs péchés. Sung pensait aussi que de dire « Seigneur, pardonne-moi, je suis pécheur » ne suffisait pas non plus. La repentance devait se faire en groupe et détail par détail. Sung avait établi une vingtaine de catégories de péchés, si quelqu'un était concerné, il devait alors reconnaitre son péché et s'en repentir pendant une réunion de prière.
John était quelque fois si enthousiaste, qu'il sautait sur le pupitre pour prêcher. En milieu de sermon, il chantait toujours pendant 20-30 minutes. Il utilisait souvent des accessoires pendant ses prédications. Il amena une fois un cercueil, qu'il plaça sous le pupitre. Puis il se mit à crier « devenez riches, devenez riches, allez dans le cercueil » ( jeu de mots dans la langue chinoise qui signifiait que la poursuite de l'argent n'amenait pas la vie éternelle). Après sa déclaration, il s'est lui-même allongé dans le cercueil.
Sung était un prédicateur zélé et convaincant. Sa renommée s'étendait partout en Chine et il croulait sous les invitations pour se rendre dans les autres régions. En 1936, on estime que 100 000 chinois avaient été amenés à Jésus Christ au travers de son ministère. Il prêcha aussi aux populations chinoises en Asie du sud-est. Il prêchait le besoin de repentance. Il prenait la question du péché très au sérieux, il invitait souvent l'audience à se repentir d'une liste de péchés spécifiques, qu'il énumérait. Il parlait ouvertement contre le péché et l'hypocrisie, y compris aux ministres et équipes pastorales présentes à ses réunions. Plusieurs en furent offensés. Régulièrement, les gens étaient touchés jusqu'aux larmes par le message d'amour du Christ. Bien que prédicateur, Sung était un homme de prière. Ses frères chrétiens lui adressaient des demandes de prières, pour lesquelles il passait des heures à prier.
Sung disait que la foi, c'était « regarder Dieu agir, à genoux ».
DERNIERES ANNEES ET HERITAGE
La dernière année de sa vie, il fut en proie à une tuberculose intestinale, qui a affecté son oeuvre. Mais malgré cela, il continua de prêcher, même s'il devait s'allonger pour atténuer la douleur. Il partit à l'âge de 43 ans des suites de la maladie. John Sung a été l'évangéliste chinois le plus influent des années 1930, son ministère a eu un grand impact sur le christianisme en Chine, et dans le sud est de la Chine. Il participa aussi à la fondation de l'Eglise Assembly Hall, en collaboration avec Watchman Nee et d'autres. Un nombre incalculable de chinois se sont convertis au travers de son ministère, ils ont joué un rôle capital dans la croissance du christianisme dans la région.