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Jeu de Go

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(miniature) jeu de go jeu de go
Règles du jeu de Go en PDF : télécharger

Originaire d'Extrême-Orient, le jeu de go 围棋 (囲碁 en japonais) est le plus ancien jeu de stratégie combinatoire abstrait connu. Malgré son antiquité, le jeu de go continue à jouir d'une grande popularité en Chine, en Corée et au Japon. Dans le reste du monde, où sa découverte est récente, sa notoriété va également croissant. Son succès tient autant à la simplicité de ses règles qu'à sa grande richesse combinatoire et sa profondeur stratégique.

Le go oppose deux adversaires qui placent à tour de rôle des pierres noires et blanches sur un tablier, appelé goban, et tentent ainsi de contrôler le plan de jeu en y construisant des « territoires ». Chaque pierre représente un soldat ; les soldats encerclés deviennent des prisonniers.

La terminologie du go est principalement d'origine japonaise. En cas de difficulté, se rapporter au lexique du jeu de go.

La très longue histoire du go s'est déroulée pour une grande part dans des mondes clos et séparés : en Chine d'abord, puis au Japon, en Occident enfin. C'est seulement depuis la fin XXe siècle que le go commence à s'unifier sur le plan mondial.

joueuse de goLE JEU DE GO EN CHINE

Légendes des origines

Selon une tradition chinoise[1], ce serait deux dragons appelés Hei-Zi (le noir) et Bai-Zi (le blanc) se disputant pour savoir lequel des deux était le plus puissant qui créèrent le wéiqí (nom chinois du go) pour se départager. Les dieux envoyèrent alors un troisième dragon observer la partie et lui ordonnèrent de ne revenir faire son rapport qu'une fois celle-ci terminée. Leurs règles étaient les mêmes que les nôtres aujourd'hui, si ce n'est que la règle du ko n'existait pas puisque, étant immortels, ils étaient infiniment patients. Les dragons jouent donc depuis des milliers d'années, et chaque millénaire, les dieux envoient un nouvel observateur. Actuellement, cinq dragons observent le jeu, et un sixième devrait être envoyé dans quelques années.

Sur le plan historique, bien que le wéiqí soit très ancien, les datations qui lui attribuent plus de 4000 ans d'âge ne reposent que sur des récits légendaires que rien ne vient étayer, mais que beaucoup ont pris pour argent comptant. Seule certitude, le jeu fut inventé bien avant notre ère en Chine. Son attribution à l'un ou l'autre des empereurs légendaires Yao ou Shun, chacun l'ayant utilisé pour l'éducation de leur fils n'a aucun fondement historique. Pas plus d'ailleurs qu'une autre légende qui en attribue l'invention à un vassal, s'appelant U, qui l'aurait imaginé, quant à lui, pour distraire son suzerain sous le règne de Jie Gui au XVIIe siècle av. J.-C..

Certains chercheurs voient dans l'art divinatoire chinois du Yi Jing de nombreuses analogies avec le wéiqí, qui pourrait en être le vecteur matériel.

Premières attestations

On trouve les premières références écrites à un jeu qui pourrait être le go dans les Annales des Printemps et des Automnes (entre 722 et 481 av. J.-C.). Plus tard, Confucius mentionne le go dans ses entretiens. Le jeu connaît alors un très fort développement, avec l'apparition d'un système de classement des joueurs, d'instituts de go et de fonctionnaires. Les livres se multiplient : recueils de parties, écrits théoriques, listes de joueurs, etc. Les premiers traités de go sont écrits à la fin de la dynastie Han (début du IIIe siècle ap. J.-C.). Le go est alors intégré aux « trois arts sacrés » (peinture, musique et calligraphie) pratiqués par l'empereur et ses courtisans ; cela durera jusqu'à la fin du XIXe siècle. Dès la fin des Hans et jusqu'à la restauration de l'empire par les Sui en 589 ap. J.-C., les classes dirigeantes sombrent dans le désoeuvrement et se tournent vers le taoïsme et le go.

LE JEU DE GO AU JAPON

Le wéiqí arrive en Corée au Ve siècle et atteint enfin l'archipel nippon où il est vite adopté par l'aristocratie locale, très influencée par la Chine. Selon la tradition, c'est en 735 que le go fut introduit au Japon, mais on trouve des interdictions du go déjà édictées plusieurs dizaines d'années plus tôt. Dans un décret de l'impératrice Jitō promulgué en 701, l'aristocratie s'arroge le droit d'y jouer. Les moines bouddhistes, auxquels on interdit la musique et les jeux de hasard obtiennent le droit de jouer au go, non considéré comme un jeu de hasard. Réservé à l'élite sociale, le go ne s'est cependant pas démocratisé au Japon avant le XXe siècle.

La pratique du go se généralisera parmi les samouraïs comme entraînement à la stratégie militaire. À Kyōto, les moines nichirens (secte bouddhiste japonaise) seront les fondateurs d'Honinbō, la première grande école de go, qui durera jusqu'en 1940.

Au XVe siècle, une simple modification de règles va transformer profondément la pratique du jeu. On abolit la règle du zuozi, qui consiste à placer une pierre dans chacun des quatre hoshi de coin du goban et on commence désormais la partie avec un goban entièrement vide. Le zuozi restera en vigueur en Chine jusqu'au début du XXe siècle. Au Japon, le go est désormais libre pour les explorations théoriques sans entrave, qui déboucheront sur le dévelopement des fuseki et des joseki.

L'Âge d'or du go

Dans la seconde moitié du XVIe siècle, le go est objet de grand intérêt de la part des seigneurs qui se disputent le pouvoir. En 1578, le daimyo Oda Nobunaga invite à Edo le moine Nikkai, un joueur réputé, pour l'affronter. Impressionné par la force de Nikkai, il lui accorde le titre de Meijin (Maître), qui deviendra par la suite l'un des grades les plus prestigieux du monde du go. Nikkai est nommé instructeur d'Oda Nobunaga. Quelques années plus tard, en 1582, celui-ci assiste à une partie dans laquelle apparut un triple ko. Le soir même, l'un de ses compagnons d'arme se révolte, provoquant le seppuku d'Oda Nobunaga. Depuis, le triple ko est considéré comme un présage néfaste.

En 1590, Toyotomi Hideyoshi organisa le premier tournoi officiel pour désigner le plus fort joueur du pays. Honinbō Sansa (nouveau nom de Nikkai) remporta ce premier titre. Les autres joueurs sont classés en fonction de leur rang selon le système nouvellement créé des dan.

Avec l'unification du Japon par Ieyasu Tokugawa en 1603, le go, soutenu par les militaires et le shogunat Tokugawa, entre dans sa période classique et connaît un développement ininterrompu pendant plus de deux siècles et demi. Grâce à la protection du shogun, le go acquiert un statut officiel et devient une institution gouvernementale. Le meilleur joueur du pays se voit promu au rang de godoroko, une sorte de « ministre du go » qui a la haute main sur toute l'administration du go professionnel. Trois nouvelles grandes écoles voient le jour, Hayashi, Inoue et Yasui qui disputeront la prééminence à la prestigieuse Honinbō. Elles s'affronteront pour se partager les prébendes et les postes de fonctionnaires richement dotés. Un tournoi annuel (o-shiro-go) réunira les deux meilleurs joueurs, en présence de l'empereur et du shogun.

En 1868, la restauration Meiji mettra un terme à cet âge d'or. Avec l'entrée du Japon dans l'ère industrielle, le go perd ses repères féodaux traditionnels et ses mécènes et il sombre dans une crise durable et profonde. Plusieurs tentatives de réorganisation avortent rapidement. En 1879 cependant, est fondé Hōensha, la première organisation qui parvient à fédérer le monde du go. Après de nombreuses vicissitudes, en émergera la Nihon Ki-in fondée le 20 mai 1924. Les premières décisions de ces organisations visent à démocratiser le go. Grâce à la couverture régulière dont il est l'objet dans certains journaux, comme le Daily Yomiuri, le go devient très populaire.

C'est aussi alors que sont édictés les premiers règlements concernant les cadences de jeu : en 1922, le temps total dont dispose chaque joueur est réduit à 16 heures ! Il n'était en effet pas rare à l'époque qu'une partie durât une semaine ou plus ; certaines parties furent interrompues jusqu'à 20 fois. Le roman de Kawabata, Le Maître, ou le Tournoi de go, mettant en scène une célèbre confrontation de Kitani Minoru, donne un exemple de ces parties interminables. La durée des parties sera encore réduite par la suite.

Le go à l'ère atomique

Le go continua son chemin malgré toutes les difficultés inhérentes à la Seconde Guerre mondiale. Une anecdote illustre bien la rage de jouer des professionnels du go. Au printemps 1945, Iwamoto Kaoru devint challenger d'Hashimoto Utarō dans le prestigieux tournoi d'Honinbō. Jouer à Tōkyō étant impensable après les terribles bombardements de mars 1945, il fut décidé que le match se déroulerait durant l'été à Hiroshima. La première partie eut lieu les 23 et 25 juillet, malgré l'interdiction de jouer signifiée aux joueurs par le chef de la police locale qui craignait pour leur sécurité. Leur maison fut d'ailleurs mitraillée par l'aviation américaine durant la partie. Furieux d'apprendre qu'on avait enfreint ses ordres, le policier leur interdit formellement de rejouer dans la ville. Les adversaires tombèrent d'accord pour disputer la seconde partie du 4 au 6 août à Itsukaichi dans la banlieue d'Hiroshima. Au troisième jour du match, les joueurs faisaient une pause dans le jardin, lorsqu'ils aperçurent une explosion fulgurante suivie par la formation d'un gigantesque « champignon » et par un coup de vent violent qui brisa les fenêtres et renversa les meubles et la table de jeu. Comme ils en étaient au yose (finale), ils replacèrent la position et terminèrent la partie. Victoire d'Hashimoto avec cinq pierres d'avance.

Ce ne fut que plus tard dans la journée quand voyant arriver les rescapés de la première bombe atomique que les joueurs comprirent la tragédie à laquelle ils avaient miraculeusement échappé. Le match se termina par un résultat nul (3-3) en novembre 1945, sous occupation américaine après la reddition du Japon.

LE JEU DE GO EN OCCIDENT

La découverte du go en Europe fut extrêmement tardive. Ce n'est qu'au XVIIe siècle qu'apparaissent les premières mentions du jeu de go. La première attestation écrite remonte à la traduction, publiée en 1615 à Augsbourg, du récit du séjour en Chine du jésuite Matteo Ricci. Par la suite, les mentions du go se multiplient à travers l'Europe, mais toujours assez brièvement dans des récits de voyage. Il faut attendre 1710 pour que Gottfried Wilhelm von Leibniz rédige les premières considérations mathématiques sur le go.

Selon Franco Pratesi, les premières descriptions du jeu étaient cependant trop sommaires pour pouvoir y jouer correctement. C'est seulement à la fin du XIXe siècle que le sinologue anglais Herbert Giles donne la première présentation utilisable des règles du jeu de go, ainsi que des conseils au débutant (comme celui d'utiliser un goban de 11x11, etc). À la même époque, l'Allemand Oskar Korschelt - qui a passé plusieurs années au Japon - publie plusieurs articles, puis un livre Das japanisch-chinesisch Spiel 'Go' : ein Concurrent des Schach (1881) qui auront un impact décisif sur la découverte du go : le jeu connaîtra alors ses premiers développements, principalement en Allemagne (en particulier à Leipzig) et en Autriche-Hongrie (à Vienne et Graz). Le premier club est créé en 1895 à Pola par des officiers de la marine austro-hongroise et la première revue, la Deutsche Go-Zeitung naît à Vienne en 1909. Par la suite, le go prend racine à Berlin avec quelques joueurs célèbres (Max Lange, un homonyme du joueur d'échecs, Eduard Lasker, Emanuel Lasker, etc).

En août 1924, se déroule à Munich le « First German Tournament ».

Le go moderne

Après la Seconde Guerre mondiale, le go se développe sous l'impulsion de la fédération japonaise (Nihon Ki-in). En Chine où il végétait depuis des siècles, le jeu de go, après avoir surmonté la crise de la Révolution culturelle connaît un renouveau spectaculaire depuis les années 1980 et un développement sans précédent. Dans les années 1990, c'est au tour de la Corée d'entrer en scène avec de très forts joueurs, comme Lee Chang-ho, considéré comme le meilleur joueur du monde. De fait, à la fin des années 90, les trois meilleurs joueurs coréens se sont adjugés, à eux seuls, près de 50% des titres internationaux. Le Japon, qui régnait sans partage sur le monde du go pendant des siècles, voit sa suprématie bousculée et remise définitivement en question. Les trois pays de l'Asie de l'Est ont trouvé à travers le go une nouvelle occasion de vider leurs querelles historiques.

Dans le reste du monde, l'intérêt pour le go s'est constamment développé, mais à un rythme moins soutenu, souvent au travers de la diaspora chinoise, coréenne ou japonaise. Il faudra attendre 1978 pour voir un Européen obtenir un titre professionnel de go et 2000 pour qu'un Occidental obtienne un rang de 9e dan. En Europe, le plus fort joueur professionnel est actuellement le Chinois Fan Hui, arrivé en France en 2000.

Aujourd'hui, on compte plus de 40 millions de joueurs, dont 1 million d'Européens.

LE MATERIEL DU JEU DE GO

Le matériel de jeu du go est extrêmement simple. Il a pourtant donné lieu à des productions artistiques extrêmement élaborées : matériaux précieux, décorations soignées, etc. Aujourd'hui encore, les équipements traditionnels sont produits et atteignent des prix astronomiques. Mais la démocratisation du go permet désormais de trouver des équipements tout à fait accessibles.

Le goban
Une partie de go se déroule sur un tablier, le goban, sur lequel est tracée une grille de 19 lignes horizontales par 19 lignes verticales qui déterminent 361 intersections. Ces dimensions standards sont pourtant fréquemment réduites à 13×13 et 9×9. Les gobans de petites tailles sont utilisées principalement pour l'initiation et les parties rapides. Mais il y a aujourd'hui une tendance à valoriser le jeu sur ces petits goban.

Les pierres
Les deux adversaires déposent des jetons noirs et blancs, appelés pierres (go-ishi 碁石, 棋子) sur le goban. En théorie, ils disposent d'un nombre indéfini de pierres ; en pratique, les équipement se limitent à environ 180 pierres de chaque couleur, toutes identiques. Dépourvues de toute inscription ou décoration, les pierres ont la forme de lentilles biconvexes ou plan-convexes (pierres Yunzi par exemple). Traditionnellement, les pierres étaient en ardoise et coquillage. Aujourd'hui, le matériau le plus courant est le verre coloré, mais on en trouve en différentes autres exécutions : plastiques, mais aussi jade, agate et autres pierres semi-précieuses.

Les bols
Les pierres sont conservées dans des bols (go-ke 碁笥) dont les couvercle servent à recueillir les prisonniers ennemis. Les bols ont également donné lieu à des productions de qualité extrêmement variées (allant du plastique au bois précieux).

L'horloge
Depuis les années 1920, le temps imparti pour la partie est limité et contrôlé par une horloge. Traditionnellement, dans les grands tournois, le décompte du temps est tenu par un assistant. De nos jours, les amateurs se contentent d'une pendule à double décompte, identique aux pendules d'échecs. Pour la cadence de jeu, le principe le plus répandu, abusivement appelé byo yomi, consiste à attribuer un temps global pour la partie, puis à faire suivre celui-ci d'une période supplémentaire, le byo yomi durant laquelle chaque joueur se voit attribué un temps fixe par coup. Vu sa complexité, le décompte du byo yomi moderne nécessite l'emploi de pendules électroniques. Ce matériel n'étant pas toujours disponible, des systèmes hybrides ont été développés (byo yomi canadien, par exemple).

Exemples de byo yomi :

  • 30 minutes pour la partie, après quoi les joueurs disposent de 30 secondes par coup ;
  • 2 heures pour la partie, suivi par un byo yomi de 1 minute par coup.

LES REGLES DU JEU DE GO ABREGEES

  • Le but est de former des territoires, ensembles d'intersections vides contrôlés par le joueur.
  • Noir commence en déposant sur la grille vide une pierre de sa couleur. Puis, à tour de rôle, les joueurs posent une nouvelle pierre sur une intersection vide du goban.
  • Il est permis de passer son tour ; mais quand les deux joueurs passent consécutivement, la partie est terminée.
  • Les pierres adjacentes de même couleurs sont connectées et forment un groupe.
  • Les intersections vides adjacentes à un groupe sont ses libertés. Si un joueur supprime la dernière liberté, il enlève (capture ou tue) la pierre ou le groupe encerclé (Voir atari). Cependant, recréer une position antérieure identique est interdit. (règle du ko).
  • À la fin de la partie, on évalue le score de chaque joueur. Les prisonniers (pierres prises ou mortes) sont placés sur les intersections des territoires de l'adversaire. Puis, on compte 1 point par intersection libre. 1 prisonnier ou 1 territoire vaut 1 point). Le vainqueur est celui qui possède le plus de points.

Le komi

Noir, qui joue le premier, bénéficie d'un avantage systématique. Pendant des siècles, le go s'est joué sans compensation de ce déséquilibre, puis l'avantage de Noir a été évalué à cinq points et demi. Blanc s'est donc vu attribuer autant de points supplémentaires dans les parties sans pierre de handicap. C'est cette compensation qu'on appelle le komi.

Depuis quelques années, la tendance est à l'augmentation du komi qui est passé à 6,5 points en Corée et au Japon, et même 7,5 points en Chine ainsi qu'en France.

Dans le cas des parties avec pierres de handicap, le komi est réduit à un demi-point. Le demi-point du komi rend impossible les matchs nuls.

Les kifu

Le déroulement détaillé des parties de go est conservé sur des kifu. Les kifu sont très intéressants, puisqu'ils permettent de connaître précisément la manière dont on pratiquait le go, même plusieurs siècles plus tôt ; ils permettent également l'analyse post mortem des parties par les joueurs eux-même. C'est ainsi que l'amateur éclairé peut apprécier aujourd'hui encore le génie d'Honinbō Shūsaku ou de Go Seigen, considérés comme deux des plus brillants joueurs de l'histoire du go.

Assez différente de la notation algébrique utilisée au échecs ou même de celle utilisée pour les kifu de shōgi, la notation « diagramme » utilisée pour les kifu de go n'est pas la plus facile à déchiffrer pour le néophyte, mais sa maîtrise est indispensable pour aborder les manuels de go.

Classement des joueurs

Le classement s'effectue différemment selon qu'il s'agit de joueurs amateurs ou de professionnels.

Dans le monde amateur, les niveaux s'échelonnent de 30e kyū (débutant) à 1er kyū, puis de 1er dan à 9e dan. Le 30e kyū étant une valeur indicative, il n'y a théoriquement pas de limite inférieure. Dans le monde professionnel (on dénombre près de 400 joueurs professionnels au Japon), les classement vont de 1er à 9e dan. Un niveau de 1er dan professionnel correspond environ à un 7e dan amateur.

Entre amateurs, un niveau d'écart correspond à peu près à une pierre de handicap. Entre joueurs professionnels, c'est environ trois niveaux d'écart qui correspondent à une pierre de handicap.

Aujourd'hui cependant, le classement Elo tend à supplanter le système traditionnel.

Parties à handicap

Pour permettre à des joueurs de niveaux différents de s'affronter, le plus fort accorde un avantage au plus faible. Ce dernier, qui joue Noir, bénéficie alors de plusieurs pierres posées sur le goban avant le début de la partie. Contrairement à l'habitude, dans une partie à handicap, c'est Blanc qui commence après la pose des pierres de handicap.

Par convention, les pierres d'avance accordées au joueur le plus faible sont positionnées sur les hoshi, intersections marquées par un point un peu plus épais sur le goban. Noir peut ainsi poser de deux à neuf pierres de handicap suivant le niveau relatif des deux joueurs. Si la différence de niveau n'est que d'une pierre, Noir joue le premier et Blanc renonce au komi, ce qui constitue un léger avantage pour Noir.

APPRENDRE LE JEU DE GO

En dépit de la simplicité de ses règles, le go n'est pas un jeu facile. Différentes méthodes se sont développées pour permettre aux débutants, en particulier aux enfants, de goûter les joies du go, sans forcément en connaître toutes les finesses. L'une des méthodes d'initiation les mieux connues est aujourd'hui la méthode strasbourgeoise qui permet au néophyte d'approcher le jeu petit à petit.

Mais progresser au go réclame bien davantage que la simple mémorisation des règles du jeu et un bon entraînement. Le développement séculaire du jeu a en effet produit un corpus théorique considérable de fuseki, joseki, tsumego, yose, etc. que le candidat à la maîtrise doit dominer s'il veut avoir la moindre chance de faire valoir ses talents parmi l'élite du go. Au Japon, le système, institutionnalisé de très longue date, est figé et sépare drastiquement « professionnels » et « amateurs » : le go professionnel est largement coopté, et les candidats entrent dans les écoles de go comme insei, avant de gravir éventuellement les échelons. Dans le reste du monde, le niveau de jeu est très variable selon les pays et les compétitions, mais à ce jour, les joueurs occidentaux qui peuvent rivaliser sérieusement avec les champions japonais, coréens ou chinois sont rarissimes.

Au Japon et Chine, les principes stratégiques généraux ont souvent été exprimés sous la forme très accessible de proverbes. En Occident, l'accès à ces informations est compliquée par les difficultés linguistiques : la quasi totalité de la littérature technique du go est rédigée en japonais, chinois ou coréen. Les traductions que l'on commence à trouver sont un bon indice de la hausse de la popularité du go en Occident.

En informatique

Son apparente simplicité semble faire du go un candidat idéal à l'exploration informatique. Mais des difficultés considérables ne tardent pas à surgir. La taille du goban détermine une combinatoire qui dépasse de très loin les possibilités de calcul des ordinateurs. Cette difficulté est amplifiée par d'autres caractéristiques du jeu : la nature de la condition de victoire, le placement virtuellement illimité de chaque pierre, la nature non locale de la règle du ko, le haut niveau de reconnaissance de formes exigé. Pour ces raisons, certains chercheurs en intelligence artificielle considèrent le go comme un meilleur test que les échecs.

Malgré leurs progrès, les logiciels de go sont aujourd'hui encore loin d'égaler les performances des programmes d'échecs. Même les programmes les plus évolués n'atteignent pas le niveau de l'amateur moyen, et seraient facilement battus par un bon joueur avec un handicap de neuf pierres. Ainsi en 1997, Janice Kim, shodan professionnelle, battait le programme HandTalk malgré un handicap de 25 pierres, puis en 1998, Martin Müller, sixième dan amateur, battait Many Faces of Go malgré un handicap de 29 pierres. En 2002, le jeu sur un goban 5×5 a été résolu par le programme MIGOS (MIni GO Solver) de Erik van der Werf, fruit de la recherche de 4 472 000 000 nœuds (environ 4 heures sur un P4 2,0 Ghz). Sa thèse développe plus largement la résolution du go 5x5.

Récemment, la programmation du jeu de go a fait des progrès important notamment grâce à la méthode de Monte-Carlo. Les programmes arrivent à se mesurer à des joueurs forts sur des gobans de taille 9x9.

Comme pour la plupart des jeux, le recours à Internet se généralise et l'on recense un grand nombre de serveurs de jeu de go, certains réunissant des milliers de joueurs.

BIOGRAPHIE

- Livres sur le jeu de Go

WEBOGRAPHIE

- [EN] gobase.org La base de données la plus complète sur le go.
- [FR] Go Problems Des problèmes de Go de tous niveaux
- [FR] Annuaire du go francophone
- [FR] Fédération française de go
- [FR] s'initier au jeu de go
- [EN] Fédération suisse de go
- [EN] Fédération européenne de go
- [FR] Jouer au jeu de go en ligne (contre qlqn ou ordinateur)
- [FR] GnuGo : s'entrainer au jeu de go
- [EN] Go Game : téléccharger un jeu de go
- [EN] KGS : jouer en ligne au jeu de go
- [EN] IGS : jouer en ligne au jeu de go

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La Chine 中国 (Zhongguó), pays de l'Asie orientale, est le sujet principal abordé sur CHINE INFORMATIONS (autrement appelé "CHINE INFOS") ; ce guide en ligne est mis à jour pour et par des passionnés depuis 2001. Cependant, les autres pays d'Asie du sud-est ne sont pas oubliés avec en outre le Japon, la Corée, l'Inde, le Vietnam, la Mongolie, la Malaisie, ou la Thailande.