Le jade chinois
Le terme de "jade" (en chinois 玉 "Yù") désigne en fait la néphrite (amphibole) et la jadéite (pyroxène), deux minéraux proches mais distincts : la néphrite est le matériau emblématique de la Chine depuis le néolithique : la jadéite, le plus souvent importée, ne sera couramment utilisée qu'à partir du XVIIIème siècle.
Le jade est une pierre noble dont la coloration oscille entre le vert pâle et le blanc; mais la présence d'autres minéraux, tels que le fer ou le chrome peut élargir cette palette. Les Chinois apprécient le poli sensuel et la translucidité de cette pierre dure qui se travaille par abrasion. La jadéite du Xinjiang est la plus onéreuse, elle est d'un vert translucide.
Dans la Chine ancienne, le jade a des connotations religieuses, culturelles et politiques très fortes, qui en circonscrivent l'usage à un nombre relativement restreint d'objets. Sous forme de plaquettes, il a également servi à la réalisation d'instruments de musique rituels que sont les lithophones.
Le développement extraordinaire des livres illustrés au tournant des XVIIème et XVIIIème siècles permet la diffusion de tout un répertoire de formes et de motifs qui vont enrichir l'art du jade. On observe ainsi la vogue, amorcée sous la dynastie Song (960-1279), des récipients inspirés des bronzes sacrificiels de l'Antiquité.
Cette interchangeabilité des formes sera une des caractéristiques des jades tardifs. Ceux-ci se signalent également par un goût pictural du traitement des surfaces. La relative abondance du jade sous Qianlong permet de réaliser des oeuvres complexes et fouillées, à caractère décoratif et ostentatoire.
