Festival de Sama
Le Festival de Sama du groupe ethnique Dong est célébré dans toute la région de Rongjiang, la région de Liping, la région de Congjiang ainsi que les régions avoisinantes qui sont habitées par les personnes de l'ethnie Dong. Le festival de Sama est le plus ancien festival Dong de la région Sud. Cet évènement est aussi le vestige des us et coutumes de la très matriarcale société clanique Dong.
La fête du Sama a été inscrite au patrimoine culturel intangible de la République populaire de Chine durant l'année 2006.
Sama
Sama peut être personnifiée comme un avatar des ancêtres communs et des dieux de l'ensemble du groupe ethnique Dong.
Sama est aussi le nom d'un personnage héroïque de la légende antique Dong. Cette héroïne a joué un rôle de premier plan dans la politique Dong mais aussi dans les affaires militaires et même culturelles. Selon la légende, une femme chef de guerre vaillante et courageuse du groupe ethnique Dong est sortie vainqueur de plusieurs batailles et à plusieurs reprises. Mais dans une de ces batailles, elle fut capturée par des ennemis qui furent dix fois plus nombreux que ses troupes. Elle mourut au combat ce qui est considéré comme une mort plus qu'honorable. Depuis ce jour, les membres du clan la considèrent avec respect et l'estiment comme une divinité du bien qui apporte paix et présage de bonnes augures.
Célébration
Traditionnellement, lors du festival, un sacrifice est offert à Sama. Pour cela, les gens construisent un autel dans le sol, placé dans le centre du village fait de palissades en bois. C'est dans cet autel improvisé que se tiendra le sacrifice et il a été appelé « Ransa » qui signifie en langue Dong « maison mère » ou encore « temple ancestral de Sama » en traduction littérale. Durant la période de la dynastie Qing, sous le règne du souverain Guangxu, de nombreux autels en plein air ont été construits. Ces autels prenaient le nom de maison de Ransama. On pouvait voir que ces autels tenaient simplement de lieu de sanctuaire mais ne disposaient pas de Dieu proprement dit ni de représentations sous formes de statues. Un grand parapluie en toile noire était érigé au dessus du sanctuaire et étaient généralement disposés en dessous de la toile des morceaux de pierres le peuple Dong et Sama qui étaient protégés. L'esprit de Sama apportait alors bonheur, protection, et santé à la population.
Ainsi, depuis cette période, les premiers du mois et deuxièmes de l'année lunaire, une grande fête qui tient place dans un lieu majestueux et gigantesque est donnée. Cette fête se tient au « Ransa » et cette pratique s'est perpétué au fil du temps pour devenir l'actuel « Festival de Sama ».
Durant la fête de Sama, les gens prient les dieux de la nature pour obtenir une bonne chasse et une bonne pêche par le chant, des tambours et des danses sous la directive d'un chef de rituel. Peu à peu, cette cérémonie rituelle a évolué et s'est transformée en divertissement de groupes pour les fêtes de Nouvel An et autres festivals.
Après l'introduction de l'Islam dans le Xinjiang, Sama a été introduit dans les fêtes religieuses. Le spectacle fut solennel.
La danse et son accompagnement tout en musique n'a été inclus que bien plus tard. De nos jours, cette fête est devenue beaucoup plus joyeuse et jubilatoire. En portant de magnifiques costumes, les gens convergent alors vers la place publique pour célébrer la fête traditionnelle. Sous les sons des tambours de fers accompagnés de mélodies claires et puissantes, le Sama commence dès le matin.
Généralement, le Sama est une danse réservée aux hommes et cette fête prend place en face de grandes mosquées. Les mouvements virils et divers jeu de pieds sont alors exécutés par les hommes en suivant les rythmes des tambours. Le rythme s'accélère alors peu à peu, le son devient plus fort et plus présent. La danse devient plus rythmée et passionnée, calquée sur le tempo de la musique.
La fête se termine dans la jubilation et la joie la plus totale.