Danses et costumes des Tibétains Kambas
Le peuple tibétain est à l’origine d’une fabuleuse culture dont l’habillement et la danse sont deux de ses aspects les plus remarquables.
Durant des générations, les membres de l’ethnie tibétaine ont vécu sur le plateau du Qinhai-Tibet, aussi connu sous le nom de toit du monde, isolés, devant faire face à un climat hostile et un système de production sous-développé. Malgré tout, les découvertes archéologiques et les fresques millénaires au Tibet montrent que les Tibétains ont su développer une civilisation ayant des liens étroits avec les civilisations passées et les modes de vie dans d’autres parties du monde. Lorsqu’on rencontre des tibétains en vêtements traditionnels colorés et que l’on a le privilège d’assister à des danses tibétaines à Qamdo, une importante ville d ans l’Est du Tibet, on ne peut s’empêcher de pousser des cris d’admiration devant l’extraordinaire imagination et la créativité du peuple tibétain.
Lhasa a toujours était le centre du Tibet et les zones périphériques traditionnellement appelées les territoires Kam. Les Tibétains vivant dans ces régions sont connus sous le nom de Ba, d’oû l’appellation « Tibétains Kambas » pour désigner les Tibétains de l’Est du Tibet et du Sud du Qinghai, de l’Ouest du Sichuan et du Nord-Ouest du Yunnan.
Les vêtements tibétains partagent des traits communs avec ceux de la dynastie des Tang (618-907). Les longues tuniques ont par exemple un large col, deux pièces de tissus se chevauchant sur le devant et formant un V et une ceinture serrée légèrement au-dessus de la taille. L’habillement tibétain a aussi été influencé par les nations voisines : les habitants du Sud-Ouest du Tibet portent des vêtements aux garnitures souples, comme les peuples d’Asie centrale ou occidentale, pratiques pour monter à cheval.
Les Tibétains ont pu développer leur brillante culture vestimentaire grâce aux échanges culturels. Les Tibétains Kamba sont connus pour leurs vêtements voyants et colorés et leurs ornements uniques, rarement observés dans d’autres régions. Ils portent ainsi d’imposants ornements en or, argent et turquoise, et, lors des fêtes, les jeunes femmes exhibent leurs bijoux de famille les plus précieux qui tintent lorsqu’elles se mettent en mouvement.
Les Tibétains sont de bons danseurs. Lors des fêtes ou à l’occasion d’événements heureux, danses et chants font toujours partie des célébrations. Une des danses folkloriques les plus populaires s’intitule Gorzhuang. Elle était à l’origine liée aux prestations de serments dans le Tibet esclavagiste d’autrefois avant d’évoluer par la suite en une combinaison de chants et de danses.
Gorzhuang se donne dans un espace ouvert. Les hommes revêtent d’amples pantalons tandis que les femmes retirent leur manche droite qu’elles laissent se balancer. Les danseurs se tiennent par la main pour former un cercle, avec les hommes d’un côté et les femmes de l’autre, chantant et secouant leurs manches en dansant. Lorsque le chant s’arrête, les danseurs poussent un « Ya » en chœur, accélèrent le rythme, étendent les bras, se retournent, courent, sautent, crient encore pour s’encourager et dansent jusqu’à l’épuisement.
La plupart des visiteurs ont du mal à saisir immédiatement l’ensemble de l’ancienne et simple culture tibétaine. Mais plus on apprend à l’apprécier et plus on se rend compte de sa richesse. Ces formes de culture dégagent un parfum d’ancienne civilisation et représentent les plus anciennes formes d’imagination de l’humanité et le trésor que ce peuple garde précieusement dans les tréfonds de son âme.
Wang Yongqiang
