Ai Weiwei arrêté

paupau a écrit :

Tje Kong Haer a écrit :

Plomber éternellement un gouvernement ...

Bonjour, que signifie cette expression ?
Vous l'avez utilise plusieures fois.

PS : je vous prie de m'excuser pour l'absence d'accentuation.

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Il s'agit d'une métaphore, une image... un homme se noie et on lui rajoute du plomb, ce qui l'alourdit et l'empêche de s'en sortir.

Un gouvernement, dans son entité, est déjà une organisation complexe avec de grandes responsabilités, et un grand risque d'échec. Mais si en plus le peuple comme les médias se plaisent à ne retenir que des "détails" (j'insiste sur ce mot, par exemple les tics de Sarkozy ou des chroniques comme celles de Yann Barthès)...

@ Laoshi :
- passons pour la défensive...
- pour l'exemple d'un héros criminel, le tout est purement fictif, une image, pour montrer qu'un homme bon peut être un monstre derrière. Je ne visais aucunement Ai WeiWei, c'était juste pour dire que l'un n'empêche pas l'autre (et là je fais référence à Ai WeiWei, qui a pu faire du bien mais qui peut tout aussi bien faire du mal)
- à vrai dire, ce sont les articles en chinois que je n'ai pas compris, pas celui en anglais ^^
- je reste sur ma position de "détail futile", pour les raisons évoquées précédemment
- j'entends par "inutile et stupide" le fait qu'on parle du voisin sans parler de nous-même, entre Le Figaro, TF1, RTL et j'en passe, ce n'est pas mieux ici, il serait temps de se croire supérieur et de se remettre un peu en question
- je viens de finir 1984 (en anglais cette fois-ci et relu pour la première fois depuis que je suis avec ma ptite amie et que je m'intéresse donc à la Chine), c'est incroyable comme ce qui est décrit dans le livre me faisait penser à ce que j'entends de la Chine ici, cela m'effraie énormément, mais ce qui m'effraie le plus, c'est qu'on le vit aussi en France, et que personne n'en parle, et de cela je peux témoigner, tandis qu'en Chine, mes amis proches ne le ressentent pas et je ne peux le constater (en dehors de ce que je peux lire dans la presse). Orwell c'est semble-t-il trompé d'année, à moins qu'il n'évoquait la génération né cette année qui prendrait conscience de cette situation (je suis né en 84, j'aime y croire)
- non, évidemment que l'existence de cas similaire ne dédouane pas, mais là encore, avant de critiquer le voisin, il faudrait se critiquer soi-même

Encore une fois, Tje Kong Haer, nous sommes sur un forum concernant la Chine, et non sur un forum franco-français ; nous pouvons parfaitement y critiquer la France ou les pays occidentaux pour ses préjugés anti-chinois ou du point de vue chinois : personnellement, je l'ai fait à plusieurs reprises (la dernière fois concernant les violations des droits de l'homme en Amérique dénoncées par la Chine).

Vous n'êtes pas obligé de lire Le Figaro, d'écouter RTL ou de regarder TF1 ; personnellement, je m'y refuse ! J'écoute France Culture et France Inter, je lis divers journaux dont j'ai déjà parlé ici et je choisis mes programmes télé dans les chaînes publiques. Mais rien ne vous empêche, si vous ne trouvez pas la critique assez acerbe, de créer un forum de dénonciation de la "Sarkozie".

Pour ce qui est de 1984, George Orwell n'entendait pas seulement critiquer les totalitarismes hitlérien et stalinien, il pensait aussi mettre en évidence les ressorts du pouvoir d'Etat y compris dans nos vieilles démocraties parlementaires.

Reste qu'il y a des degrés dans l'aliénation des hommes. Le comble de l'aliénation, c'est ce "I love Big Brother" qui clôt le roman ; je crains parfois que beaucoup ne soient prêts à ce dernier abaissement.

Mais revenons au sujet :

Qu'Ai Wewei puisse ne pas être un saint ne peut en aucune manière justifier sa disparition forcée. Toutes les contorsions intellectuelles des uns et des autres pour exonérer les autorités chinoises de cette violation patente des droits de l'homme relèvent manifestement de la mauvaise foi.... à moins que (cf. le paragraphe précédent).

"Chine : assaut meurtrier contre les bonzes de Kirti

Répression . Deux personnes ont été tuées et 300 lamas arrêtés lors de l'attaque contre le monastère tibétain.

Réagir

De notre correspondant à Pékin PHILIPPE GRANGEREAU
La répression continue de s'abattre sur le monastère tibétain rebelle de Kirti, situé dans le comté d'Aba, dans la province du Sichuan. Cette ville-temple, peuplée de 2 500 moines, est assiégée depuis le 9 avril par des milliers de militaires et policiers chinois."

Source : Libé

Hors sujet pour Ai WeiWei mais dans le sujet pour la répression

Merci pour cette information, Tje Kong Haer.

A vrai dire, j'avais lu de nombreux articles sur cette tragédie (évidemment relayée dans la revue de presse de CI) et je me demandais quand le forum s'en ferait enfin l'écho...

Tout se tient, malheureusement.

"Toutes les contorsions intellectuelles des uns et des autres pour exonérer les autorités chinoises de cette violation patente des droits de l'homme relèvent manifestement de la mauvaise foi.... à moins que (cf. le paragraphe précédent)."

Considérez-vous aussi que mes questionnements sur la sémantique des mots clés dans les deux civilisations, chinoise et française, tels que homme, action, Pardon, souveraineté, république, etc., sont inutiles et font aussi parti de ces "contorsions intellectuelles" ?

Par respect à la profession de professeur de philosophie, pourriez-vous ne pas utiliser abusivement ces hypostases : tous ceux qui ne sont pas d'accord votre opinion, sont de mauvaise foi, hurlent avec les loups, ... ?

Pourriez-vous, dans les questions/ réponses, être à la hauteur d'un professeur de philosophie?

Par exemple, aux questions :

"Quel est le sens du mot, action ? Peut-on poser la question : pourquoi les cris des agissements de ce Parvis de Paris, se mêlent souvent, avec les bruits de bottes ? "

de ne pas donner ce type réponse, genre 0/20 sur une copie de Bac :

"Et pour répondre à votre dernière question, je ne crois pas que l'on puisse accuser Foucault ou les défenseurs des droits des dissidents chinois d'être des va-t-en-guerre. "

A ma question “dites nous donc clairement si vous avez quelque compassion pour Ai Weiwei et pour tous les dissidents, activistes et autres avocats défendant les droits de l'homme en Chine.”

Vous répondez

"Formulez la question correctement. "

Eh bien, puisque vous entendez formuler vous-même les questions, je vous laisse à votre monologue de maître des Lumières.

Chère Maîtresse, vous ommetez le reste de ma réponse :

"Nous ne savons pas correctement parler de sujet, d'homme, de monde, mais nous sommes sommés de parler des « droits de l'homme ». Même dans le vocabulaire de Foucauld, il s'agit des droits des gouvernés. En l'absence d'un gouvernement mondial, le mot gouverné, admet l'existence des gouvernements différents, des souverainetés avec des lois différentes.

Par ailleurs, les « droits de l'homme », tels que les illuminés l'ont déclarés, ne sont que des droits formels, autrement dit, des voeux. Leurs réalisations dépendent des lois de chaque pays, en fonction de leur propre histoire. A moins que, comme préconisent certains qu'il n'y ait qu'une histoire et qu'elle touche à sa fin.

« Des avocats défendant les droits de l'homme », expression vide de sens, ou, glissement volontaire des sémantiques dans un but de continuer à imposer la suprématie de l'occident – une domination dans l'interprétation de l'Histoire, une vision unique dans la mise en place de ces droits formels au travers des lois concrètes de chaque pays souverain -, ce qui est contraire à l'esprit même des « droits de l'homme ».

Ma position est : votre « combat international » embellis de grands mots dont vous ne maitrisez même pas les sens profonds une fois hors l'hexagone, n'est qu'une fuite en avant devant notre propre crise civilisationnelle, une dérobade aux vraies questions.

Que signifie la République ? Que signifie la souveraineté du peuple ? Comment faire pour que la bête immonde ne renaisse de ses cendres ? Comment pouvons nous encore vivre ensemble ? Comment éradiquer la faim dans le monde ? Etc..."

Plus précisément, concernant le sujet Ai Weiwei, il méritera peut-être une considération, le jour où il se met lui-même le doigt d'honneur.

La répression touche maintenant les artistes qui ont apporté leur soutien à Ai Weiwei.

Courrier International du 22.04.2011 a écrit :

L'étau se resserre autour des artistes

La censure s'étend en Chine et touche les artistes qui ont organisé des activités en soutien à Ai Weiwei, un des plasticiens majeurs de la scène artistique chinoise, rapporte le quotidien hongkongais South China Morning Post.

La chanteuse Wu Hongfei, du groupe rock Happy Avenue, a dû annuler un concert prévu le 13 mai à Pékin. Le thème du concert, "Ai weilai" (aimer le futur), était un jeu de mot en honneur d'Ai Weiwei, qui a été interpellé le 3 avril par la police. Les autorités ont indiqué qu'il est soupçonné de délit économique, mais sa famille ignore toujours où il est détenu.

Par ailleurs, l'artiste Wang Jun et deux de ses collègues ont été interpellés par la police alors qu'ils souhaitaient organiser un rassemblement le 16 avril dans le quartier artistique 798, dans la banlieue de Pékin. Le rassemblement devait s'appeler Action A toujours en l'honneur d'Ai Weiwei. A la suite de son interpellation, l'événement de Wang Jun a dû être annulé.

D'autres manifestations artistiques sans lien avec le plasticien ont été censurées ou interdites. Ainsi, un festival de films documentaires prévu début mai à Pékin a été annulé, alors qu'il est organisé tous les ans depuis 2003. "Les autorités souhaitaient censurer trop de films et n'ont laissé aucun espace à la négociation", a déclaré l'organisateur Zhu Rikun au quotidien hongkongais.

Cette vague de répression, sans précédent depuis plus de dix ans, inspire à Courrier International , dans son numéro du 14.04.2011, une analyse du mot 恐怖

Chen Yan dans Courrier International a écrit :

“KONGBU” : LA TERREUR

“Tuer le poulet pour effrayer le singe.” Comme le rappelle ce proverbe, la terreur est en Chine un moyen politique utilisé depuis l'Antiquité, mais son usage systématique est un phénomène moderne. En bons élèves de Lénine, les communistes chinois ont commencé à tester cette méthode dès avant leur prise du pouvoir, en 1949. Et ils l'ont pratiquée à l'échelle nationale, en la poussant à des degrés jamais atteints jusque-là, après la fondation de la Chine populaire. Les vagues de répression se sont succédé, provoquant des millions de morts. La Révolution culturelle (1966-1976) a constitué le point d'orgue de cette ère.

Malgré ce passé encore récent, on a tendance à oublier la terreur. Une des raisons de cette amnésie tient sans doute à la personnalité de l'ancien numéro un, Deng Xiaoping. Après avoir été l'un des principaux praticiens de la terreur avec Mao, Deng en est devenu la victime. Il a lancé la réforme en 1978 pour tourner le dos à cette politique en déclarant révolue l'époque de la lutte des classes. Pourtant, le massacre de Tian'anmen, en 1989, est venu, au bout de dix ans, rappeler la présence de la terreur. Vingt ans plus tard, la Chine est devenue la deuxième économie du monde : son modèle suscite l'admiration. Mais le printemps arabe provoque la panique et réveille le réflexe totalitaire. L'écrasement des dissidents politiques ne suffit plus, il faut s'en prendre aux avocats, aux journalistes, aux artistes, aux internautes activistes. Raidissement paranoïaque ? La meilleure explication se trouve peut-être dans la fameuse formule attribuée à Deng, qui voulait justifier la répression en 1989 : on peut tuer 20 000 personnes pour assurer vingt ans de stabilité. Un nouveau cycle commence-t-il ?

L'avenir de Chine, même s'il est étroitement lié au nôtre, mais si le mot souveraineté nationale vous dit encore quelque chose, n'est pas entre vos mains.

Aujourd'hui, la société chinoise, percutée par la civilisation occidentale, est en plein questionnement sur elle-même et son devenir : comment peut-elle concilier sa vision holiste des existences en paix les unes avec les autres, en harmonie avec l'univers, avec la rationalité scientifique, technique et juridique qui l'assaille et la transforme ? Une renaissance chinoise est-elle possible, est-elle en cours ? La question, nouvelle en Chine, des droits politiques de l'individu, et donc du droit de propriété, est au coeur des débats. Le sociologue bilingue, JL Rocca, vous témoignera de l'existence de l'opposition en Chine, au sein même du parti gouvernant.

La question de propriété est classique et universelle : A qui appartient le monde ? A cette question, s'en suivent d'autres questions. A qui revient l'autorité d'exercer la puissance ? Qui est propriétaire de l'autorité ? Comment faire pour que l'autorité ne soit pas une simple domination ? Comment lutter contre une puissance sans autorité, c'est-à-dire la violence ?

La France est appelée en Chine, pays de lois. Elle se dit d'elle même pays « des droits de l'homme ». Mais, en France et plus généralement dans ce qu'on appelle le monde « libre », est ce que l'exercice de l'autorité a pu éviter la violence ? Le taux de population incarcérée, les suicides des cadres de France Telecom et très récemment celui qui s'est immolé, sont les témoins malheureux mais très pertinents, de l'échec dans la conception théorique ainsi que dans sa réalisation pratique des droits. Plus grave encore, la violence de banlieue, l'accroissement de la misère, sont en train de nous exploser à la gueule, et mettent en danger, le fondement même de la République.

En France, plusieurs interdictions ou obligations se trouvent au fondement du droit : l'interdiction du meurtre, les règles de la parenté, la propriété, les trois visant justement à déterminer la place et la liberté de l'individu dans le groupe social : «Le premier, dit Rousseau, qui ayant enclos un terrain s'avisa de dire : ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire fut le vrai fondateur de la société civile. », c'est-à-dire l'inventeur du droit. La situation actuelle en France, est étroitement liée à l'évolution de cette fameuse société civile, et ce, sous la domination de la « main invisible ».

Même si en Chine, des idolâtres de l'ancien atomisme des Grecs ou l'individu roi moderne, réclament haut et fort la constitution de cette société civile - voire se soumettent volontairement à une colonisation de 300 cents ans -, que vous voulez la fourguer à la Chine, au travers des soutiens aveugles des chouchous de la presse occidentale dont le contrôle est dans la main des marchants de canons ou des cosmocrates, autrement dit, la vraie main invisible ?

Pire, dans le monde, le système politico-philosophique occidental, n'a pu empêcher la mort par la faim, toutes les 5 secondes, d'un enfant de moins de 5 ans dans le « sud » ; il ne permet pas non plus, d'apporter une solution pour vivre ensemble et de résoudre cette question de "choc de civilisation" – il suffit de constater le problème de voile « islamique » en France, la montée de xénophobie en Suisse, des explosions « terroristes » récurrentes dans les grands métropoles en Europe, et ailleurs, des « bombes humanitaires » lâchées de manière "chirurgicale".

Non, il ne s'agit plus de faire - les yeux fermés -, le prosélytisme des Lumières bien ternies, la promotion de la croisade rebaptisée. Il ne s'agit plus de continuer la domination - technique et intellectuelle - sur les autres civilisations. Il ne s'agit plus d'imposer le Même identifié par nos logos.

Il s'agit de repenser, aussi bien en France qu'en Chine, et si possible ensemble, le rapport de l'homme à lui-même, le rapport de l'individu au groupe, le rapport de l'homme au monde. L'écriture du Grand Récit, n'est pas l'exclusivité des langues indo-européennes, du logos.

Il ne s'agit pas uniquement de l'avenir de la Chine, Chère Maitresse, mais de l'avenir du monde.

Lumieres.M a écrit :

L'avenir de Chine, même s'il est étroitement lié au nôtre, mais si le mot souveraineté nationale vous dit encore quelque chose, n'est pas entre vos mains.
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Il ne s'agit pas uniquement de l'avenir de la Chine, Chère Maitresse, mais de l'avenir du monde.

Quel fatras !