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Le successeur du Dalai Lama ?


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16/03/2011 à 17:47 - Le successeur du Dalai Lama ?

Bonsoir a tous,

Tintin 66 en ouvrant ce forum se posait la question de savoir qui serait le successeur du XIV ème Dalaï-Lama.

Il va de soi qu'il peut y avoir plusieurs postulants parmi les Lama. Mais, il faut savoir si selon la tradition du bouddhisme tibétain le Dalaï-Lama devait se réincarner, sa reconnaissance passerait automatiquement par la deuxième autorité spirituelle du Tibet à savoir le Penchem-Lama.

Le Penchem-Lama ( Grand Maître Erudit ) voit son apparition en 1682 du moins c'est la première fois que ce titre est attribué à Lobsang Choki Gyeltsen qui n'est autre que le précepteur du V ème Dalaï-Lama. Cette appellation fut attribuée à titre posthume aux trois précédents supérieurs du monastère de Tashilumpo à savoir : Khedrub Je ( 1385 - 1438 ), Sonam Chokung ( 1439 - 1504 ), Lobsang Dondrub ( 1505 - 1566 ).

D'aucuns disent que les Dalaï-Lama et les Penchem-Lama sont aussi inséparables que le soleil et la lune bien que l'histoire laisse aussi entendre qu'ils n'ont pas toujours été en parfaite harmonie. Preuve en est qu'à partir du VIII ème Dalaï-Lama des rivalités naissent entre les deux plus grandes incarnations du Tibet et que cette rivalité va aller grandissante même au XX ème siècle obligeant le IX Penchem-Lama à fuir le Tibet.

Si le XIV ème Dalaï-Lama s'exile en Inde en 1959, le X ème Penchem-Lama à savoir Lobsang Choki Gyeltsen lui préféra rester au Tibet. et ne manqua pas de participer aux travaux du Comité Préparatoire de la Région Autonome du Tibet. Bien qu'élu vice-président du Comité Permanent de l'Assemblée Populaire Nationale Chinoise et vivant à Pékin, pris dans la tourmente de la Révolution culturelle chinoise il sera emprisonné en 1966 avant d'être réhabilité en 1973 pour être nommé en 1978 député de l'Assemblée Nationale Populaire puis vice-président. Il meurt le 28 janvier 1989 au monastère de Tashilhumpo.

On voit bien qu'un Penchem-Lama pourrait succéder en tant qu'autorité spirituelle du Tibet à la place du Dalaï-Lama si celui-ci décidait ( en restant dans la logique philosophique et religieuse de la société tibétaine ) de ne pas se réincarner.

Cette procédure ne causerait aucun problème et ce d'autant plus qu'à l'heure actuelle deux Penchem-Lama sont reconnus, l'un par le le XIV ème Dalaï-Lama en la personne de Gendhun Choekyi Nyima né le 25 avril 1989 et l'autre Norbu Gyaltsen reconnu par le Gouvernement Chinois.

Bon me direz-vous mais si le Dalaï-Lama ne se réincarnait jamais plus qui dans les temps futurs, à la mort du Penchem-Lama, le reconnaitrait dans sa nouvelle enveloppe charnelle puisque cette reconnaissance passe automatiquement par le Dalaï-Lama si l'on veut rester dans une logique mystico-religieuse ? Très bonne question, je vais y réfléchir...

Autrement il y aurait aussi mais c'est peu probable puisque n'ayant pas la même essence qu'un Penchem-Lama, la lignée des Karmapa ( Maître de l'Action Eveillé ) au travers des deux XVIIème Karmapa car oui deux ont été reconnus à savoir Urgyen Trinley Dordjé ( 1985 ) reconnu tant par le XIV ème Dalaï-Lama que par le Gouvernement Chinois bien que celui-ci est fuit le Tibet en 1999, et Trynley Thayé Dordjé ( 1983 ) suite à une controverse de reconnaissance.

Enfin ceci pour dire que des successeurs il pourrait y en avoir et bien plus qu'on ne le pense quand on sait les tensions existantes entre les différentes écoles du bouddhisme tibétain et l'appétit du pouvoir de certains.

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17/03/2011 à 13:14 - Le successeur du Dalai Lama ?
Stardust a écrit :

à Brunus,
Quand vous dites que 'La religion tibétaine n'est pas du bouddhisme, elle est trop éloignée des enseignements de Bouddha.' Pourriez-vous donner quelques précisions ou comparaisons pour nous éclairer?


Oui bien sur.
Alors quelques pistes donc :
- Dans le Bouddhisme tibétain, comme dans l'Hindouisme, un bon karma permet de se réincarner en une entité "supérieure" à la précédente.
Pour Bouddha, la sérénité et l'éveil s'obtient par la disparition de l'ego. La recherche d'une réincarnation supérieure n'est pas la voie de Bouddha.
- Dans le Bouddhisme Tantrique (qui a cours au Tibet), toutes les émotions humaines sont intéressantes à expérimenter...y compris la haine, la colère, le vice. En clair, les Siddhas, maîtres Tantriques, s'attachent parfois à explorer les confins les plus noires de leur âme. C'est ainsi qu'ils peuvent alors héberger en leur corps les esprits de dieux divers aussi bien cruels que bienfaisants. Bouddha n'a jamais prétendu être un réceptacle pour les dieux, il n'a pas non plus proposé à ses disciple de se laisser aller aux émotions les plus violentes dans le but d'atteindre l'éveil.
- Le Tantra de Kalachakra contient un appel à la guerre sainte, contre ceux qui ne pratiquent pas la "bonne doctrine". Bouddha n'aurait jamais prétendu être en mesure de consacrer ses disciples et encore moins pour en faire des guerriers sacrés. L'actuel Dalaï Lama, prix Noble de la paix, n'hésite pas à le faire puisqu'il préside ce rituel.

Ce ne sont que quelques exemple, le sujet est énorme et complexe.
Je renvois encore une fois au livre d'Elisabeth Martens, qui est une scientifique et chercheuse. On la qualifie souvent de pro-chinoise, c'est en partie vrai, mais son travail de documentation pour écrire ce livre a été énorme et contient de nombreuses vérités.

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20/03/2011 à 12:13 - Le successeur du Dalai Lama ?
Un article intéressant :

Les Tibétains en exil élisent un nouveau leader

De Rajeshwari KRISHNAMURTHY (AFP) – Il y a 3 heures

DHARAMSALA, Inde — Des dizaines de milliers de Tibétains en exil votaient dimanche pour élire leur nouveau Premier ministre, qui pourrait à terme incarner la nouvelle figure de la lutte pour la liberté du peuple tibétain en Chine après la décision du dalaï lama de renoncer à ses fonctions politiques.
A 75 ans, le dalaï lama a annoncé le 10 mars son intention de renoncer à son rôle politique de chef du mouvement des Tibétains en exil, essentiellement symbolique, et de transmettre ses responsabilités officielles à un nouveau Premier ministre aux pouvoirs élargis.
Dans un climat d'inquiétude face à cette transition, quelque 85.000 électeurs, dans 13 pays, doivent désigner ce nouveau Premier ministre, appelé le Kaon Tripa.
Le favori, 43 ans, diplômé d'Harvard et spécialiste du droit international, a pour nom Lobsang Sangay et a face à lui deux autres candidats.
"Les gens voient en moi quelqu'un à la fois ancré dans la tradition et moderne", a-t-il déclaré vendredi à l'AFP.
Pour l'actuel Premier ministre, Samdhong Rinpoche, un moine élu en 2001 qui ne se représente pas, "les élections sont toujours importantes, mais cette fois elles coïncident avec la transition".
"Le nouveau leader aura beaucoup plus de responsabilités", a-t-il indiqué récemment à l'AFP.
Les résultats du vote doivent être connus à la fin avril.
Considérée comme nécessaire, cette transition semble cependant risquée aux yeux des observateurs qui se demandent si son successeur aura la même influence, notammnent à l'étranger, que le dalaï lama pour faire avancer la cause des Tibétains.
Au cours d'un débat historique au parlement tibétain en exil mardi, la majorité de l'assemblée composée de 47 membres s'est opposée à la décision du dalaï lama d'abandonner ses fonctions politiques, se faisant l'écho d'une grande partie de l'opinion tibétaine qui estime que la lutte de cette communauté risque d'être fragilisée.
Jeudi, le dalaï lama a rejeté ces appels à reconsidérer sa décision, affirmant que c'était la "meilleure (...) pour le long terme".
Son retrait politique doit être approuvé par le parlement, mais cela pourrait prendre des semaines en raison de la diversité des positions des parlementaires.
Le prix Nobel de la paix, désigné dalaï lama à l'âge de trois ans, considère qu'il est en semi-retraite depuis 2001, date à laquelle un Premier ministre a été élu pour la première fois, aboutissant à davantage de responsabilités pour le parlement.
"Dix ans de semi-retraite pour moi ont aujourd'hui passé. Le temps est maintenant venu d'une retraite complète", a-t-il argumenté.
Selon lui, la transmission progressive du pouvoir devrait être un exemple pour les dirigeants autoritaires qui s'agrippent au pouvoir, citant notamment les dirigeants au sein du parti communiste chinois.
Sans aucune responsabilité politique, le dalaï lama espère qu'il aura "plus de temps pour donner des conférences et se rendre dans différentes parties du monde".
Le leader spirituel des Tibétains en exil a toutefois assuré qu'il resterait "pleinement engagé dans la lutte pour la justice des Tibétains".
"Chaque Tibétain a une responsabilité", a-t-il assuré.
Abhorré par Pékin qui voit en lui un dangereux séparatiste, le dalaï lama assure défendre une stratégie conciliante face à la Chine, une "voie moyenne" qui prône une simple "autonomie culturelle".


Source : http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hRHPIwuG0-iz3mdsnhx8-BPNCwAQ?docId=CNG.02a44930306bfd4122db7795dc8ee0c3.51
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17/11/2011 à 00:22 - Le successeur du Dalai Lama ?
Pour comprendre pourquoi le 13ème Dalaï Lama a proclamé le Tibet nation indépendante, il faut se reporter à l'histoire immédiatement précédente à cet événement :

En effet, une nouvelle ère voit le jour avec l'arrivée des britanniques en Inde. La relation entre l'Inde et le Tibet, jusque là d'ordre spirituel, prend un tour colonial et économique. Les fonctionnaires de la Couronne voient le Pays-des-neiges comme l'opportunité de nouveaux marchés et la possibilité d'une zone tampon avec l'empire russe. A cette époque, bien que la Chine soit trop faible pour réagir militairement, elle continue néanmoins à affirmer sa suzeraineté sur le Tibet.

En juillet 1904, un jeune colonel de l'armée britannique, Francis Younghusband entre dans la cité de Lhassa. Pour la première fois, on assiste à la collision de deux mondes diamétralement opposés. À la fin de son séjour dans la capitale tibétaine, Younghusband contraint les tibétains à accepter un accord avec le puissant empire britannique. Par ce traité, signé par le représentant de la Couronne, Londres reconnaît le Tibet comme une nation souveraine.

Mais les choses ne sont jamais simples en politique, et la Chine, le puissant voisin oriental du Tibet, est fort mécontente de n'être pas partie prenante de l'accord. Dix ans plus tard, en mars 1914, désireux de se montrer impartial, Londres convoque une conférence tripartite à Simla pour établir une convention. C'était la première fois que les trois protagonistes principaux siégent à une même table de négociation. Le résultat n'est pas pleinement satisfaisant, car les Chinois, bien qu'ayant participé à la rédaction du document final, ne le ratifient pas.

Quoiqu'il en soit, les britanniques et les tibétains s'accordent sur le tracé d'une frontière commune, qu'ils reportent sur une carte ; la fameuse ligne Mac Mahon est née. Ce traité est toujours en vigueur lorsque l'Inde accède à l'indépendance en août 1947.

Deux ans plus tard, une nouvelle dynastie arrive au pouvoir en Chine : la dynastie maoïste.

La suite est connue : la libération, pour leur plus grand bonheur, des tibétains qui jusqu'à lors courbaient le dos sous le servage des aristocrates laïcs et religieux. Certes cela leur a valu au passage de voir leur population diminuer, une bonne partie de leurs temples et maisons détruits, d'être parfois séparés de leur famille (en passant le cas échéant de vie à trépas). Mais il est bien évident qu'ils étaient à ce point ignorants qu'il importait de leur donner le bonheur contre leur gré. Car il eut été bien dommage qu'ils ne profitent pas à leur tour des bienfaits de la révolution culturelle, dont des millions de chinois profitaient déjà.

Je m'interroge d'ailleurs : les chinois annoncent qu'ils chercheront (et trouveront bien sûr) l'incarnation suivante du Dalaï Lama lorsque l'actuel sera mort.

S'ils se mettent ainsi à croire à la réincarnation (ce qui cadre pourtant assez mal avec la ligne du parti), pourquoi ne cherchent-ils pas d'abord et avant tout la nouvelle incarnation de Mao ???
La Chine 中国 (Zhongguó), pays de l'Asie orientale, est le sujet principal abordé sur CHINE INFORMATIONS (autrement appelé "CHINE INFOS") ; ce guide en ligne est mis à jour pour et par des passionnés depuis 2001. Cependant, les autres pays d'Asie du sud-est ne sont pas oubliés avec en outre le Japon, la Corée, l'Inde, le Vietnam, la Mongolie, la Malaisie, ou la Thailande.