Si l'on intègre tous les pays mentionnés sur la carte à votre comparatif, la Chine s'en sort nécessairement la tête haute.
Pas de lapidation à l'iranienne (pensez à Sakineh), pas de mutilation à l'afghane, pas de condamnation à mort pour sacrilège à la pakistanaise (je vous invite à écouter
la chronique de Caroline Fourest sur France Culture ; durée trois minutes), pas de mariage d'enfant à l'indienne (cf. le terrifiant reportage d'
Envoyé Spécial de la semaine dernière), infanticide des petites filles interdit même si, dans les faits,
l'autre moitié du Ciel n'a pas toujours droit à la vie... bref, les femmes chinoises sont des sujets de droit, des êtres juridiquement libres ayant des droits politiques, économiques, sociaux, culturels, reconnus. Le beau film de Zhang Yimou,
Qiu Ju, Une femme chinoise, est pour moi emblématique de la reconnaissance de cette liberté (indépendamment du régime politique). Et les femmes chefs d'entreprise chinoises sont aujourd'hui légion.
Reste que l'idéologie machiste existe aussi en Chine et que les filles et les femmes y sont encore trop souvent sacrifiées aux garçons et, pour le peu que je puisse en juger (je ne connais la Chine que par la littérature, le cinéma et la télévision), invitées même à
se sacrifier pour eux.
J'en veux pour preuve les modèles véhiculés tant par la littérature (y compris la meilleure) que par les feuilletons, source inépuisable pour qui veut découvrir ou recenser les modèles idéologiques dominants dans l'opinion (modèles qui sont sans doute questionnés par les élites culturelles mais modèles très prégnants chez
"les masses"). Comptez les héroïnes qui sacrifient leur vie à l'homme de leur vie ou tout simplement à leur époux. C'est l'un des lieux communs de la littérature classique (bien analysés dans
Le Pavillon des Pivoines, de Lisa See), c'est aussi un des lieux communs des feuilletons qui passent sur CCTV et que vous verrez à l'oeuvre, par exemple, dans
La Maison des beautés, qui vient de se terminer hier et que vous pouvez voir sur Internet.
Ma jeune amie chinoise, actuellement en Master, me disait l'autre jour qu'il n'était pas bon, pour une femme, de faire des études trop longues car les hommes n'aiment pas épouser une femme plus diplômée qu'eux (mais cela me semble vrai aussi en Europe).
Voilà, ce ne sont que quelques pistes, je ne vois malheureusement la Chine que de loin...