Monts Wudang
Les monts Wudang 武当山 (wǔdāng shān) forment une chaîne de montagnes qui sont situées dans la partie sud de la ville de Shiyan, dans la province de Hubei, en Chine. Les arts martiaux internes taoïstes tels le Tai-chi-chuan ou le Ba Gua Zhang dont l'essor s'est produit à compter du XVIIIe siècle sont originaires de cette région.
Temples
Plusieurs monastères de la religion taoïste sont bâtis dans les montagnes Wudong, ce qui a fait la célébrité de ces monts. Au sein de ces monastères, des formations pour apprendre à pratiquer la méditation, les arts martiaux et la médecine chinoise classique, ainsi que des méthodes appliquées à l'agriculture et des arts liés au taoïsme sont proposées.
Des travaux de construction et de rénovation ont été faits sur plusieurs temples des monts Wudang durant les règnes de deux empereurs, qui sont l'empereur Renzong de la dynastie Yuan et l'empereur Chengzu de la dynastie Ming. En effet, ces deux monarques vénéraient spécialement le dieu principal des monts Wudang qui est Zhenwu.
Les palais et temples construits sur les monts Wudang forment un complexe composé d'édifices anciens et religieux. Cet ensemble est un exemple des constructions ayant l'architecture et l'art appliqués durant la période des dynasties chinoises des Yuan, Ming et Qing. Le site religieux a été fondé durant la dynastie des Ming au XIVe et XVIIe siècle. On peut y retrouver des édifices taoïstes datant du VIIe siècle.
Au creux des ravins, des pics et des gorges des monts Wudang sont construits les palais et les temples. Durant une période de grande sécheresse, le gouverneur de la région de Wudang pria pour l'arrivée des pluies et ses prières furent exaucées. Afin de marquer ce succès, l'empereur Taizong fit construire la salle des Cinq Dragons, ensuite les temples Taiyi et Yanchang et en 869, le temple Weiwu Gong fut érigé.
Au commencement du règne de la dynastie des Tang, certains bâtiments composaient un centre de la religion taoïste. Les édifices qu'on peut encore y trouver sont des œuvres de l'architecture et de l'art spécifiques aux constructions antiques et à vocation religieuse sur le territoire chinois durant les époques des dynasties Yuan, Ming et Qing. L'empereur Zhu Di, a entrepris de grands travaux afin que son règne soit conforme à la religion taoïste.
Le site comprend neuf palais, neuf monastères, trente six couvents et soixante douze temples. Actuellement, on peut encore visiter plus d'une cinquantaine de vieux édifices (53 en réalité) et neuf sites architecturaux. Parmi ces édifices, on peut citer le Sanctuaire d'Or, le Sanctuaire de Bronze Ancien, les édifices préfabriqués et faits en bronze datant de 1307, le Palais céleste pourpre dont les premiers travaux ont débuté au XIIe siècle, puis qui a subi une étape de reconstruction au XVe siècle et a ensuite été agrandi au XIXe siècle, le Palais Nanyang fondé aux XII et XIIIe siècles, le Temple Fuzhen datant des XV et XVIIe siècle et finalement, la porte Zishi Xuanyue qui a été bâtie en 1522 afin de servir d'indication à l'entrée des montagnes Wudang.
Les empereurs qui se sont succédés en Chine ont fortement contribué à l'essor des temples construits au sein des monts Wudong. Ces constructions sont l'image des édifices à caractère religieux et séculaire qui sont étroitement liés au développement de la religion taoïste en Chine. Le site a un rôle majeur pour l'étude de la vie politique au commencement du règne des Ming mais aussi pour mieux connaître l'histoire de la religion en Chine.
Protection
Les 62 bâtiments et lieux qui composent le complexe sont construits à l'intérieur du bien et tout autour existent des zones tampons qui sont balisées et dont l'accès est soumis à un dispositif de contrôle de sécurité très rigoureux.
Les monastères ont été classés au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1994 sous le nom d'"Ensemble de bâtiments anciens des montagnes de Wudang".
Outre les opérations visant à nettoyer, protéger, assainir les lieux ainsi qu'à installer des paratonnerres, respecter l'authenticité des monts est un mot d'ordre qui est scrupuleusement suivi au cas où des travaux pour entretenir et remettre en état sont effectués, afin de ne pas modifier les aspects du site, sa disposition, ses caractéristiques ainsi que son style. Les autorités ont même procédé au relogement à l'extérieur du site des personnes qui vivaient auparavant au sein des monts Wudang, après cela, l'environnement originel du site a pu se reconstituer et l'authenticité a été sauvegardée.
Le site est sous le plus haut niveau de protection avec la Loi sur la Protection des vestiges culturels de la République populaire de Chine. Une autorité à même été mise en place afin de gérer l'aire panoramique des monts, et c'est le Comité de gestion du tourisme et de la zone économique spéciale des montagnes Wudang. Cette institution est le responsable exclusif chargé de protéger, de gérer, de développer, d'utiliser, de planifier et de construire au sein du site. Les travaux visant à conserver le site sont dirigés par l'Institut pour la conservation du patrimoine culture, d'un musée et de 5 départements en charge de gérer le patrimoine culturel, sous la direction du Bureau. Mais les résidents des villages aux alentours participent aussi à la protection du site. Ainsi, des conservateurs bénévoles qui habitent dans ces hameaux se chargent de protéger les 28 biens distants patrimoine.