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Yi Jing, Livre des Mutations

© Chine Informations - La Rédaction

(miniature) Yi King Yi King

Le Yi Jing 易经 (yì jīng), également orthographié Yi King, est un livre chinois dont le titre est traduit par "Livre des mutations" ou "Classique des changements". 

 

Axé sur les signes dits binaires, il est généralement utilisé dans la pratique divinatoire. Le système est également surnommé "Zhou Yi".

 

Introduction

L'avènement du Yi Jing remonte au premier millénaire à l'ère des Zhou, entre -1027,-256 av J.-C. Celui-ci est prédisposé à une place de choix, incontestablement importante dans le cours de l'histoire de la pensée en Chine. Sa nature n'est autre que d'apporter un éclaircissement sur l'évolution du monde. Parmi la panoplie des divers recueils chinois, le Yi Jing représente le tout premier des cinq classiques et constitue le plus vieux texte chinois. Il est entre autre, le résultat ingénieux d'un projet conceptuel et universel des plus sophistiqués. Par suite, valsant entre une dualité opposant le Yin et le Yang, il subdivise avec constance cette concomitance. C'est alors que le Yi Jing parvient à l'enchaînement des 64 figures pouvant traduire l'ensemble des modifications éventuelles. 

Le Yi King comporte un anneau de cercle qui est considéré comme un disque semblable à un tourbillon symbolique adoptant une configuration en S interne liant et divisant à la fois le Yin et le Yang. Cette conformation prend forme non pas à la base centrale mais en périphérie et survient de la confrontation entre des déplacements radicalement contraires. Les deux entités sont indissociables l'une de l'autre mais aussi distinctes, étant dans la foulée additionnelles, rivales et contradictoires. Dans l'ensemble, l'emblème du Yi Jing est donc une effigie d'ordre, d'équilibre, tout en portant une pensée tournoyante et le précepte de la contradiction.

Origine traditionnelle

Selon les affirmations de la tradition en Chine, le Livre des mutations trouve ses origines dans la création trigrammes par Fuxi, personnage de la mythologie chinoise.
Le célèbre Yu le Grand, monarque légendaire chinois de la dynastie Xia, assiste à son époque (de -2205 à -1767) à l'avènement des 64 hexagrammes en totalité, lesquels sont regroupés dans le Lian Shan ou "succession de montagnes". Ce dernier représente la toute première partie des trois premières oeuvres des modifications citées dans le Classique des rites (Lijing). A cet effet, un hexagramme dit montagne constituait le point de départ, sous la forme de deux montagnes superposées, d'où l'origine de son nom. Il semblerait que Fuxi et Yu aient trouvé leur inspiration dans les dessins d'hexagrammes figurant sur une tortue ou sur un cheval, ainsi qu'un ouvrage porté par une tortue. En tout cas, l'hégémonie de la dynastie Shang constitua une opportunité nouvelle pour une relecture des hexagrammes, laquelle fut matérialisée au sein du deuxième livre des transformations, le Gui Cang, qui commence par l'hexagramme dit terre, évoqué par le nom du livre. Au cours de l'ultime règne des Shang, le monarque Wen de Zhou exploita les hexagrammes et conclut à un  agencement qui plaçait l'hexagramme ciel en chef de file : c'était sans conteste la déclaration d'une mutation dynastique imminente. Le roi écrit une note explicative pour chaque hexagramme, les guaci. Zhou Gong, frère de ce dernier, finalisa cette oeuvre en écrivant les yaoci, des éclaircissements précis concernant les divers hexagrammes. Dans le livre des modifications tel qu'annoncé par Zhouli, le Yi Jing demeure le tout dernier, donc  le troisième livre de cette précieuse collection dont les deux autres ouvrages avaient été perdues sous la dynastie des Han. Le mérite du commentaire Shiyi, ou dix ailes, aussi dénommé Yizhuan, revient à Confucius, durant l'ère des Printemps et des Automnes, du temps de Wudi. Ainsi, le Yi Jing et le Shiyi demeurent consubstantiels dans la Chine et constituent ensemble le Zhou Yi. Il a d'ailleurs été le centre de nombreuses interprétations secondaires, aisément classées en deux concepts : d'une part, philosophique, comme le cas de Wang Bi, de Cheng Yi, entre 1033 et 1107 ; d'autre part, pratique, tel les exemples de Jing Fang de la dynastie Han occidentale ou encore Shao Yong de 1011 à 1077. Il est présumé que le Zhou Yi se serait soustrait à l'autodafé prémédité par Qin Shihuang, ceci grâce à l'intervention de Li Si qui l'aurait malicieusement rangé dans le rayon des livres de médecine et de divination. L'assertion avait pour but de décliner les propriétés pratiques de l'oeuvre, pour que celui-ci arbore plutôt l'aspect d'un livre philosophique et confucéen donnant l'avis des intellectuels. Par ailleurs, le Yi Jing fut intégré dans la collection des cinq classiques qui représentaient le socle de l'instruction des érudits.   

Chronologie et auteurs

Jusqu'à ce jour, il n'est pas encore possible d'apporter une réponse satisfaisante à deux questions fondamentales. Le simple Yi Jing est décrit dans un dialecte allusif caractérisé par de multiples symboles anciens qui semblent placer sa conception à la deuxième moitié du VIIIe siècle av. J.-C. Toutefois, si le style paraît harmonieux d'un bout à l'autre, l'on est enclin à  entrevoir un courant de pensée  indivisible et donc un auteur unique. Le Shiji admet une inspiration confucéenne à l'écriture du commentaire Shiyi, lequel est sans nul doute accessible à  tout lecteur chinois classique. L'oeuvre intégrale propose une vision d'ensemble assez morale et apporte une forme ainsi qu'une opinion différente à chaque ligne, ce qui laisse supposer l'existence de divers écrivains. Les affirmations relatives à la période de rédaction du Yi Jing sont répertoriées dès le début du VIIIe siècle av. J.-C.

Configuration

La consultation du Yi Jing se réalise par le biais des trigrammes et hexagrammes analysées trait par trait. Les hexagrammes d'un côté représentent des effigies centrées sur la jonction entre six traits pouvant adopter chacun l'une de ces figures : le trait plein, le Yang ou le trait redoublé, le Yin. Ces formes sont elles-mêmes partagées en deux types : le trait naissant et le trait mutant. Bien plus tard, chaque hexagramme a été simplifié par l'ajout d'un commentaire présentant des signaux sur l'aptitude de l'état en question. 

Les huit trigrammes

Les huit trigrammes ou huit "bagua", "figures de divination", sont indéniablement à l'origine du Yi Jing.

Trigramme Sinogramme Pinyin Image naturelle Qualités Autres images
Yi Jing, Livre des Mutations qián le Ciel
Créativité, force,
initiative

Le créateur, le cheval (bon, vieux, maigre, sauvage), le père, la tête, le rond, le prince, le jade, le métal, le froid le glace, le rouge sombre, un fruit ...

Yi Jing, Livre des Mutations kun La Terre
Disponibilité, adaptabilité,
accueil, don de soi

Le réceptif, la vache, la mère, le ventre, une étoffe, un chaudron, l'économie, l'égalité, le veau avec la vache, un grand char, la multitude, le tronc, le sol noir parmi les autres, ...

Yi Jing, Livre des Mutations zhèn Le Tonnerre
Impulsion, mise en route,
secousse

l'éveilleur, Le dragon, le fils ainé, le pied, jaune sombre, une grande rue, un reauseau ou un jonc, ...

Yi Jing, Livre des Mutations xùn Le Vent, le Bois
Pénétration, soumission,
intériorisation

le doux, le coq, la fille ainée, les cuisses, le corbeau, le travail, le blanc, le long, le haut, l'indeci, ...

Yi Jing, Livre des Mutations Le Feu
Clarté, lucidité,
vivacité, éclat

Ce qui s'attache, le faisant, le fille cadette, l'oeil, le brillant, la cuirasse et le casque, la lance et les armes, la secheresse la tortue le crabe l'escargot, l'arbre desséché dans sa partie haute, ...

Yi Jing, Livre des Mutations kan L'Eau
Profondeur, endurance,
peur

L'insondable, le porc, le fils cadet, l'oreille, les fosses, les pieges, l'arc et le flêche, le sang le rouge, la lune, le bois ferme avec beaucoup de marques, ...

Yi Jing, Livre des Mutations gèn La Montagne
Rigueur, cohésion,
calme, solidité

L'immobilisation, le chien, la main, le 3emme/le plus jeune fils, le chemin detourné, les pierres les portes, les fruits, les semences, le bois ferme et noueux, ...

Yi Jing, Livre des Mutations duì La Brume
Aptitude à l'expression et à la communication,
joie, légereté

Le joyeux, le mouton, la 3eme/la plus jeune fille, la bouche (& la langue), la magiciènne, ecrasern briser en morceau, la voisine, le sol dur et sallé, ....

La combinaison des trigrammes donne 64 hexagrammes. Ces hexagrammes sont le fruit de l'assemblage de deux trigrammes. 

 

 

Mode de lecture du Yi Jing

Consulter le Yi Jing suggère de comprendre et de prendre en compte un précepte quelque peu complexe de signes et de symboles, agencés et expliqués, dont la lecture permet systématiquement de déboucher sur une deuxième lecture. L'enchantement que l'on ressent à cette exploration est issu d'une introspection quant au sens, requis dans des circonstances hypothétiques, et présumé nécessaire pour pouvoir apporter une réponse, qu'elle soit ajustée ou ajustable. L'on est alors confronté à un texte à la fois mystérieux et pragmatique, philosophique et moral, supposé présenter une quelconque vertu. Une fois que l'on fait abstraction de l'aspect mystique et ancestral de l'écrit initial, il subsiste une quête tant poétique qu'idéaliste, qui revêt un certain attrait. Dans la mesure où il sera jugé préférable de questionner l'ampleur de la divination au sein de ce texte, lequel est alors perçu comme un loisir, il devient important de mettre à nu le lien qui existe entre un discernant et un discerné, un notifiant et un notifié, par le biais d'une prévision intelligible concernant les "à-côté" du monde, des énergies et des figures, qui peuvent le constituer.

La lecture du Yi Jing représente une tradition antique très particulière, coutume qui a perduré au travers des siècles et les millénaires, et cette constance suppose la pérennité des questionnements, intemporels, sans néanmoins assurer la véracité des réparties apportées. Bien au contraire, cette pluralité des réponses donne continuellement au lecteur l'impression de pouvoir reposer sa question, d'énumérer quelques précisions, et de ce fait, de réajuster son opinion au texte, dans la traduction qu'il en aura retiré.         

Consultation 

Le Yi Jing propose une représentation spécifique de la carte du monde, telle que celle-ci essayera de mettre en exergue à la fois la nature, ses variations, les populations, leurs rapports, eux-mêmes sujets à transformation. La composition de l'écrit est simplifiée avec  huit éléments de base, et assez complexe, soixante-quatre variations, avec six nuances supplémentaires, traits ou variantes, à l'intérieur de chaque variation. Cette structure comporte toutefois une certaine gêne à la compréhension de la population occidentale : le dialecte et la calligraphie chinois, au même titre que pour n'importe quelle langue et écriture, présentent des tournures de phrases métaphoriques, une dualité de sens, des précisions nettes, des formes et des sonorités semblables, qui contribuent à la plénitude du texte d'origine tout en demeurant des entraves au discernement.   

Le Yi Jing avance des indications précieuses sur les caractéristiques présentes du monde tel qu'on le voit et de ses transformations envisageables, en occupant la fonction d'un oracle que l'on consulterait antérieurement à une prise de décision sur un sujet épineux.

La méthodologie la plus prisée quand il est question de solliciter l'avis du Yi Jing ne requiert que trois pièces de monnaie. On concède habituellement le chiffre "2" à "pile" et le chiffre "3" à "face" de manière conventionnelle. Le total obtenu selon la position de chacune des pièces varie entre 6 et 9. D'après les croyances des Chinois, le chiffre 6 devrait correspondre au Yin mutant ou vieux Yin, le 7 au Yang naissant ou jeune Yang, le 8 au Yin naissant ou jeune Yin et le 9 suppose le Yang mutant ou vieux Yang. Ces divers traits sont ensuite inscrits dans l'ordre, allant de bas en haut. A la fin du sixième jet, on débouche sur un hexagramme entier. Désormais, il ne reste plus qu'à se référer à la table des hexagrammes afin de déterminer l'appellation correspondante de celui-ci ainsi que les avertissements de conduite afférente à l'interrogation préalablement énoncée par écrit. L'existence de possibles traits mutants présente l'aspect divinatoire ou non de la consultation du lecteur.

Le procédé initial, appelé l'achilléomancie, employé dans la coutume pour questionner l'oracle, est plus prisé par quelques connaisseurs, en tenant compte qu'elle est supposée aboutir à une plus grande focalisation de l'individu qui demande, tout comme du devin, souvent la même personne. Par ailleurs, les présomptions d'aboutissement du tirage sont quelquefois contradictoires, en fonction de la pratique considérée. L'on a recours à un bouquet de 50 tiges d'achillée mille-feuilles, auquel on ôte une tige à dissocier tour à dix-huit reprises, afin de constituer deux entités d'importance inconnue, ceci en considérant continuellement le nombre de tige qui reste une fois les groupes de quatre tiges mis à l'écart. L'assortiment donne petit à petit un trait de l'hexagramme.

 

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